Paris, le 1er avril 1849. MONSIEUR ET CHER COLLÈGUE, L'Ouvrage dont vous voulez bien m'offrir la Dédicace est une preuve de votre zèle pour les intérêts de la Religion. Il renferme des documents utiles, et, autant que j'ai pu en juger par une lecture rapide, il résume exactement les travaux du Comité des Cultes, que certaines circonstances ont rendu quelquefois très-difficiles. Je me plais à reconnaître que vous y avez apporté votre utile et constante coopération. Veuillez en agréer ma reconnaissance unic à l'expression de ma bien affectueuse estime. † F. D. PARISIS, Évêque de Langres, Membre de l'Assemblée nationale. A M. PRADIE, Représentant du Peuple. TABLE. - INTRODUCTION.· Coup d'œil sur la situation actuelle du Clergé et CHAP. Ier. - Des Rapports de l'Église avec l'État..... - Discussion. Discours de M. Portalis. Concordat et Articles 1 31 Articles organiques des cultes protestants.—Ordonnance du 31 oc- tobre 1822 sur la Circonscription des Diocèses. Tableau, etc. - CHAP. III. - Du Mode de Nomination des Évêques. Rapport annoté de M. Isambert, etc.. Discussion. Rapport de M. Chapot. naud de l'Ariège; Modifications proposées. Du Traitement des CHAP. V. - De la Circonscription des Diocèses. ... Observations de M. l'Évêque de Langres. - Projet de la Sous- Commission présenté par M. Isambert; Discussion; Projet adopté Rapport de M. Dufougeroux. — Discussion..... CHAP. XIV. 230 252 Proposition de M. Clément de l'Isère; son Exposé de motifs; Discussion. Nouvelle Proposition de M. Isambert; opinion de M. le Ministre des Cultes. - Décret organique des Fabriques, 30 décembre 1809, avec Commentaires et l'état de la Jurispru- CHAP. XV. De l'Inamovibilité des Desservants et de l'Établissement de Tribunaux ecclésiastiques. -- Comité. Proposition de MM. Isambert, Pascal Duprat, Gavaret, - CHAP. XVI. — De l'Esprit des Législations antérieures sur les rapports de l'Église avec l'État, comparé à -- Observations préliminaires. -- Législation de 1682; Déclara- -- .... 267 526 387 INTRODUCTION. Quand une révolution radicale vient à éclater dans un pays, et que la forme du gouvernement et généralement toutes les institutions politiques sont tout à coup bouleversées, il se produit immédiatement dans tous les rapports sociaux un ébranlement pénible et douloureux qu'il n'appartient à aucune puissance humaine de conjurer. Alors tous les intérêts sont dans l'alarme, chacun se demandant s'il n'aura pas à éprouver, dans sa personne et dans ses biens, le sort qui est venu frapper ceux qui occupaient dans la société le rang suprême. Indépendamment de cette crainte, bien naturelle et bien légitime, et en supposant même que le marteau de la démolition ne descendît pas jusqu'à la base, il est encore un sentiment de curiosité tout aussi légitime et tout aussi naturel, qui nous porte à nous demander ce que nous aurons à gagner ou ce que nous aurons à perdre dans les nouvelles relations qui vont s'établir, et les nouvelles institutions qui vont être fon dées. Lorsqu'après le 24 février la république a été proclamée, les catholiques, dont la religion représente un des plus grands intérêts de l'humanité, et a dans le pays une position toute faite et des relations qui remontent aux premiers âges de notre histoire, les catholiques avaient, cux aussi, à se demander, comme tout le monde, quel rôle ils auraient à jouer sous le nouveau gouvernement, afin de savoir s'ils avaient à s'applaudir ou à se plaindre de la révolution qui venait de faire explosion en France, en faisant éclater autour d'elle, dans toute l'Europe, un mouvement qui, sans être actuellement aussi radical que celui qui nous entraîne, est destiné peut-être à produire, avec le temps, les mêmes résultats. Les catholiques, en outre, ont été mis en demeure, par les événements, de s'expliquer et de dire franchement, nettement et sans arrière-pensée, ce qu'ils pensent des institutions démocratiques et de la situation, encore sans exemple en France, que ces institutions. leur font vis-à-vis d'une république qui ne diffère pas moins par son esprit et ses tendances de celle de 93 que de l'établissement de 1830. Les chrétiens peuvent-ils, oui ou non, vivre en bonne intelligence avec la nouvelle forme sociale? Et s'ils le peuvent, comme cela n'est pas douteux, ne doiventils pas, s'ils ne veulent porter la peine de leur indifférence, lui prêter leur concours actif et persévérant ? Si la forme républicaine est une bonne forme sociale, |