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SUR LES RÈGNES

DE LOUIS XIV ET DE LOUIS XV;

PAR feu M. DUCLOS, de l'Académie françoise,
Historiographe de France, etc.

TOME PREMIER.

Vet. Fr. I B. 836

A PARIS,

Chez BUISSON, Libraire, rue Hautefeuille,

Numéro 20..

1 7 9 1.

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AVERTISSEMENT.

Il n'est pas possible de douter de l'au

thenticité de ces Mémoires dont on connoissoit déjà l'existence, et dont on desiroit depuis long-tems la publication. Tous les Gens-de-lettres savent qu'en sa qualité d'historiographe de France, feu M. Duclos s'est long-tems occupé des derniers tems de notre Histoire ; et que très - répandu dans la société, il a connu personnellement la plupart des importans personnages qu'il a voulu traduire au jugement de la postérité. Il a eu communication des Correspondances des ambassadeurs et des divers dépôts du Ministère, comme il l'annonce dans sa préface. Sa probité sèvère, son incorruptible amour pour le bien et la vérité, percent à chaque page de ce précieux monument. D'ailleurs, nous possédons le Manuscrit même avec des corrections et des renvois de sa propre main. Nous croyons qu'on n'opposera Tome. I.

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rien à de pareilles preuves. Nous avons même lieu de présumer que ceux qui annoncent, en ce moment, de prétendus Mémoires de Duclos et d'autres hommes célèbres, n'en ont pas de tels à produire, et qu'ils se vantent de connoître les sources, pour qu'on leur en indique: artifice usé qui ne peut plus faire de dupes.

M. Duclos n'a malheureusement composé qu'une partie du règne de Louis XV; nous le donnons tel qu'il l'a laissé; nous n'y changeons pas un seul mot: très-éloignés de la manie de ces intrépides éditeurs, qui savent délayer deux ou trois cens pages d'anecdotes en une douzaine de volumes; et qui n'étant arrêtés par

rien,

, pas même par le ridicule, le poussent jusqu'à faire parler en démocrates effrénés, des hommes qui n'ont cessé d'exercer et d'afficher le Despotisme pendant plus de soixante ans.

M. Duclos avoit eu communication des Mémoires de St.-Simon, qui, de son tems, étoient encore assez rares. Il a usé du droit qu'a tout écrivain de refondre les

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Mémoires particuliers dans l'histoire générale mais il en a usé avec discernement, et en homme qui se tient en gardė contre toute prévention. Un très-grand nombre de particularités ignorées, et qui peignent les mœurs postérieures à celles du siècle de Louis XIV, étoient venues à sa connoissance d'une manière plus directe. Quelques-uns des acteurs de cette déplorable comédie, existent encore, et pourront juger de la fidélité des tableaux qu'a tracés l'Historien.

Il paroît qu'en 1763, après avoir décrit le commencement du Ministère du cardinal de Fleury, il suspendit ce travail, pour consigner, dans un morceau séparé, les causes secrettes de la Guerre de 1756, qui venoit de se terminer par le traité de Paris, et dont il avoit la mémoire encore toute fraîche. Ce morceau est neuf à tous égards; car aucun écrivain de quelque poids n'avoit encore entrepris de rien écrire sur cette malheureuse époque; et personne ne pouvoit s'en acquitter comme M. Duclos qui a eu la

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