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CONTRE LA RÉGENCE (1716).

Sous cet enfant qui règne, un tyran inhumain,
Fameux par le poison, l'athéïsme et l'inceste,
Abuse impunément du pouvoir souverain.
Paris tremble à la voix d'un tribunal funeste;
Aux cris des malheureux on offre un cœur d'airain;
On acquitte l'état en leur perçant le sein;
L'irrésolution, l'ignorance et la brigue

Président aux conseils de cent monstres cruels;
Le schisme prend naissance aux pieds de nos autels;
Contre Rome s'élève une orgueilleuse ligue,

Et le peuple incertain dans sa religion
Suit l'étendard fatal de la rebellion.

La foi publique est violée,

Et la patrie en pleurs, victime de ses vœux,
Voit de ses propres flancs sortir le glaive affreux
Dont elle doit être immolée ;

L'injustice en triomphe exerce sa fureur.

France, il faut donc enfin que ta grandeur périsse! Nouveaux dieux, nouveaux rois, dans ce siècle d'horreur, Creusent dessous tes pas ton dernier précipice.

HISTOIRE

"

HISTOIRE DU TEMS (1717).

TABLE DES CHAPITRES.

Exhortation de Louis XIV mourant à
Louis XV.

I. COMMENT Deodatus tomba malade, et en

mourant fit venir son petit-fils Louison, et

lui recommanda la chasteté, la douceur, le

soulagement de ses peuples, et plusieurs autres

vertus singulières qui lui manquaient.

II. Comment le prince Philippus (1) fut

déclaré tuteur du prince Louison, malgré le
chef helvétique (2) et le comte d'Estaphage (3),
qui furent obligés de prendre patience.

Le régent courait la nuit, et sans suite, les
aventures galantes.

III. Comment le prince Philippus met tous

les jours grandes aventures à fin, en courant
les rues, dont il ne lui arrive aucun mal,

Couchait, à l'exemple de Loth, avec sa fille, la duchesse de Berri.

IV. Comme ledit prince, pour rétablir l'ancien ordre des patriarches, suit tous les jours l'exemple de Noë et de Loth.

Cinquante hommes choisis pour la garde de la duchesse de Berri.

V. Comment la princesse des Bithuringiens a pris pour sa garde cinquante monstres qu'on nomme Mirabalais.

Le parti janséniste, qui avait à sa tête le cardinal de Noailles, reprit faveur malgré la cour de Rome, et les jésuites eurent du dessous.

VI. Comment l'archevêque Turpin, malgré Saint-Pierre, a déconfi les Ignatiens.

Le prince de Conti gagna du mal chez la Montrival, fameuse maquerelle.

VII. Comment le prince Gobo attrapa dans la ville Morivalienne un clou de St.Côme.

A qui, pour se venger, il fit faire le procès ; et par jugement du...... elle fut condamnée à étre promenée par les rues avec un chapeau de paille et un écriteau chargé de ses qualités.

VIII. Comme ledit prince, pour se venger, détruisit la ville Morivalienne, dont il fit mettre hors la dame, qu'il fit promener en triomphe dans toutes les rues.

IX. Comment la princesse Belle-Maman se délassait de ses fatigues et de sa miraculeuse guérison par le secours d'une sonde qui la fit accoucher d'une pierre vivante.

ODE DE ROUSSEAU

CONTRE LA RÉGENCE (1717)..

Tor, dont le redoutable Alcée
Suivait les transports et la voix,
Muse, viens peindre à ma pensée
La France réduite aux abois.
Je me livre à ta violence;

C'est trop dans un lâche silence

Nourrir d'inutiles douleurs.

Je vais, dans l'ardeur qui m'enflamme,
Flétrir le tribunal infàme

Qui met le comble à nos malheurs,

Une tyrannique industrie

Epuise aujourd'hui son savoir.
Une implacable barbarie

Se mesure sur son pouvoir.
Le délateur, monstre execrable,
Est doué d'un titre honorable
A la honte de notre nom;
L'esclave fait trembler son maître :

Enfin nous allons voir renaître
Le tems de Claude et de Néron..

En vain l'Auteur de la nature
S'est réservé le fond des cœurs,
Si l'orgueilleuse créature
Ose en sonder les profondeurs.

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