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en Afrique par Mer Lavigerie, puis devant les deux nègres, et au premier plan, se trouvent deux Pères blancs qui prient agenouillés sur une des marches du mausolée.

Un merveilleux buste en marbre du cardinal est exposé dans l'atelier du Maître.

Parmi les nombreux bustes exposés aux regards des visiteurs, on remarque ceux du sénateur Krantz, des acteurs Got, Samson et Brasseur, des généraux Segrétain et Derroja, d'Anthyme Corbon, un beau portrait de femme aux traits. fins et rêveurs, etc...

On remarque encore deux médaillons: d'abord celui de Mme G. Crauk, la noble femme du Maître, qui est représentée en pleine beauté, à la fleur de l'âge; ensuite celui du neveu de Crauk, le peintre d'histoire, Jules Machard, inhumé à Meudon, et dont l'original du médaillon surmonte le tombeau.

Enfin, parmi les nombreuses reproductions dont les murs de l'atelier sont garnis, on voit les figures moulées de Coligny, d'Odet de Coligny, de M. Gréard, des deux frères Chaix, imprimeurs, et une foule d'autres personnages.

Dans un atelier annexe qui renferme encore des bustes et des statues, on peut voir la réduction en bronze du Combat du Centaure, de Notre-Dame de la Paix, une petite réduction en bronze doré, de la Victoire ailée qui surmonte la colonne de marbre érigée dans le square des Arts-et-Métiers, une réduction du monument de Coligny, une statuette de l'ingénieur Eiffel, un buste du cardinal Perraud, un buste de la duchesse de Beaumont. Tant de travaux ne sont pourtant qu'une partie des œuvres des vingt dernières années de ce généreux artiste qui consacra sa vie et sa fortune à son art.

Maintenant, pour clore cette nombreuse nomenclature, il faut mentionner le Dernière Euvre, tel est le titre donné à une idéale et magistrale figure du Christ sur laquelle l'âme, le cœur et les derniers regards de Crauk se sont arrêtés pour la dernière fois le jour où il quitta son atelier. Le Maître, ayant épuisé sa noble vie dans un incessant labeur, s'éteignait quelques jours plus tard, laissant derrière lui le plus beau des exemples par sa carrière, son désintéressement et son grand

cœur.

Il a écrit ces deux pensées qui expriment bien la noblesse de ses sentiments :

<< La vraie grandeur en ce monde, est le sacrifice de soi. »> Labor meus, decus meum.

Il repose maintenant en paix au cimetière de Meudon en attendant que sa dépouille mortelle soit définitivement transférée avec celle qui partagea sa vie, dans le mausolée que lui élève Valenciennes, sa ville natale.

La visite s'acheva, après avoir rendu hommage aux oeuvres de Crauk, remercié M. Machard pour l'accueil bienveillant qu'il a fait aux membres de la Société, et en le priant de porter ces remerciements à Mme Gustave Crauk pour son aimable et charmante invitation.

Marie SIMON-BAUDETTE.

BIBLIOGRAPHIE

Essai de bibliographie critique des généralités de l'Histoire de Paris, par Marius BARROUX, archiviste de la Seine. Paris, Honoré Champion, 1908, in-8° de 155 pages.

M. Marius Barroux a résolu ce problème de faire tenir la bibliographie de l'histoire de Paris en 815 numéros : sa méthode a consisté à présenter une bibliographie critique, d'où il a écarté résolument les ouvrages trop vieillis ou trop défectueux. Pour ceux qu'il a conservés, il les accompagne d'une appréciation très précise, qui permet de se rendre compte de leur valeur. Le livre de M. Barroux aura donc une double utilité pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de Paris; il leur dira les livres qu'ils doivent consulter; il leur dira surtout les livres qu'ils peuvent se dispenser d'étudier, et épargnera aux travailleurs le temps perdu dans des lectures inutiles.

L'Enfance de Paris: Formation et croissance de la ville, des origines jusqu'au temps de Philippe-Auguste, par MARCEL POETE, Conservateur de la Bibliothèque de la Ville de Paris. Paris, Armand Colin, 1908, in-18.

Notre collègue, Marcel Poëte s'est proposé d'étudier Paris, depuis ses origines, jusqu'au temps où Philippe-Auguste établit une enceinte englobant les deux rives. Cette première période des progrès urbains, résultat de longs siècles, est caractéristique de ce qu'il est permis d'appeler « l'enfance » de la grande cité. C'est la période durant laquelle, confusément et progressivement, se modèlent les traits physiques et moraux d'une ville, comme font ceux d'un individu. Les hautes destinées de Paris nous y apparaissent en germe.

Le sol d'abord a fait la cité. Puis sont intervenus, à des dates et à des degrés divers, ces autres éléments de formation: le fleuve, le chemin, l'établissement religieux, l'exploitation rurale, le port, le marché, la fortification, avec lesquels toujours se retrouve le sol, qui appelle ou explique l'habitat. La ville immense, épanouie sous nos yeux, est le fruit d'une évolution des choses et des êtres que l'excellent et documentaire ouvrage de M. Marcel Poëte permet de suivre.

Paris qui souffre, La misère à Paris, Les agents de l'assistance à domicile, par HENRI BONNET, avec une préface de CH. BENOIST, député de Paris, professeur de Sciences Politiques, Paris. V. Giard et E. Brière, 1908. Un volume in-8.

Dans une première partie, notre collègue Henri Bonnet, si bien préparé par ses occupations de trésorier du Bureau de Bienfaisance du VIe arrondissement pour étudier un si difficile sujet, nous donne la topographie de la misère à Paris, par arrondissements et par quartiers. C'est un travail que devront consulter tous ceux qui ont le désir de connaître Paris et les as. pects très divers, et parfois inattendus, de sa population. Étude minutieuse, de détail, elle aboutit à des considérations d'une haute portée sur la physionomie propre de la misère dans chacune des circonscriptions administratives de Paris.

La seconde partie nous présente le tableau des personnes si nombreuses qui concourent au fonctionnement des bureaux de bienfaisance. Les maires, les adjoints, les administrateurs, les médecins et tout le personnel employé sont successivement dépeints. Ce qu'ils sont, ce qu'ils font, ce qu'ils devraient faire, voilà ce que M. H. Bonnet a su nous dire dans des descriptions rapides mais complètes, et en prenant nettement partie sur toutes les questions qui divisent l'opinion.

Ce livre est un document que l'auteur a fait suivre d'annexes importantes, remontant au début du xixe siècle, et qui expliquent historiquement les faits actuels, qu'il constate. Il est, d'ailleurs, précédé d'une magistrale préface de M. Charles Benoist, député, qui en atteste tout le mérite.

NOTULES

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COMMISSION DU VIEUX PARIS.

Samedi, 9 mars 1907. M. Augé de Lassus signale que l'ancien hôtel de style Louis XV, sis rue Monsieur-le-Prince, n's 53 et 55, va être exproprié, en vue des agrandissements du lycée Saint-Louis.

Appuyé par M. Ch. Normand, il demande que ce beau logis soit conservé et utilisé par les services du lycée; il demande aussi que des photographies soient prises de ses parties inté

ressantes.

Samedi, 20 avril.

Rapport de notre président, M. Félix Herbet sur une communication de M. Yves Barré sur la rue Garancière et ses abords.

Au sujet de l'inscription rue Garanciers, M. Herbet constate que cette inscription ne remonte qu'à 1729 et n'a, par conséquent, aucun intérêt étymologique. La rue doit son nom à l'hôtel Garance, Garancée, Garancière, qui datait du xve siècle et non à la présence des teinturiers « garanciers », comme le suppose M. Barré.

Rapport de M. Lambeau sur un ouvrage de M. F. Mazerolle consacré à la Monnaie.

Rapport de M. Sellier sur les fouilles faites rue Mazet (ancienne rue Contrescarpe-Dauphine) sur l'emplacement de l'hôtellerie du Cheval-Blanc.

Rapport de M. Tesson sur la visite faite par la première sous-commission, rue Monsieur-le-Prince, 53 et 55.

Ch. S.

ERRATA

ANNÉE 1905.

P. 112, l. 11, au lieu de 29 octobre 1624, lire 29 octobre 1654.

ANNÉE 1907.

P. 37, l. 14, au lieu de auccès, lire succès.

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