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Par l'entremise de M. Masson, hommage est fait à la Société d'un buste en plâtre, signé « P. Robinet, 1858 ». Il représente Jean-Baptiste Huzard. M. Herbet donne lecture d'une notice très documentée sur la vie de ce savant vétérinaire.

Né le 3 novembre 1755, à Paris, Huzard fit la plus grande partie de ses études chez les Augustins réformés, appelés Petits-Pères. En 1769, il entra à l'École vétérinaire d'Alfort, et, dès 1772, il fut admis au professorat; puis il s'éloigna de l'enseignement pour se livrer à la pratique de son art en 1775.

Devenu membre de la Société royale de Médecine, il adressa, en collaboration avec Vicq d'Azyr, des rapports sur des sujets d'économie rurale et de médecine vétérinaire.

De 1785 à 1824, il fut chargé des expertises près les tribunaux parisiens; il occupa diverses fonctions dans les administrations de la Guerre, de l'Agriculture et des Arts.

Avec Tessier, Gilbert et Daubenton, il contribua à l'introduction en France de la race mérinos.

Chargé de la création des écoles vétérinaires d'Aix-la-Chapelle et de Zutphen, la chute de l'Empire ne lui permit pas de terminer ces travaux. En 1829, il créa l'école de Toulouse.

Membre d'un grand nombre de sociétés savantes où il collabora assidûment, il publia de nombreux ouvrages de vulgarisation et d'enseignement de l'art vétérinaire.

Huzard avait formé une bibliothèque technique considérable; le catalogue de la vente de ses livres, faite en 1842, comprenait trois volumes et ne comportait pas moins de 18.000 articles.

Il habita, pendant quarante et un ans, la maison sise, rue de l'Éperon, no 7 (ancien no 11), où il mourut le 30 no

vembre 1838.

M. Herbet donne ensuite communication d'une curieuse sentence de police, prononcée le 4 avril 1664, par messire Dreux d'Aubray, lieutenant civil de la ville de Paris, contre les tenanciers d'une académie de jeux, installée en l'hôtel de la Trémouille au faubourg Saint-Germain des Prés.

Les procès-verbaux des opérations de police relatent que

les commissaires Jean Meynier et Estienne Despinay rencontrèrent une vive résistance dans l'accomplissement de leur mission et qu'ils saisirent, outre les enjeux, un mousqueton, deux pistolets chargés à balle, deux épées et d'autres armes. Deux des délinquants s'évadèrent à la faveur de la rébellion; un troisième, appréhendé, se vit condamner par la sentence de messire d'Aubray, à 400 livres parisis d'amende, applicable un tiers au roi, un autre aux prisonniers du Grand-Châtelet, le dernier à l'Hôpital général. Les enjeux, les jetons, les armes saisies profitèrent moitié au dénonciateur, moitié au personnel armé qui assista les commissaires. Ce document a été publié par Delamare dans son Traité de la Police, I, page 494. Prochain ordre du jour :

M. Tartrat La paroisse Saint-Sulpice au xviie siècle, d'après les lettres de M. de Marville, lieutenant de police. M. Ch. Saunier : Les statues du cardinal de Bérulle.

La séance est levée à dix heures dix.

Vendredi, 13 décembre, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Fromageot, Soudée, Herbet, Laschett, Masson, Mouton, Saunier, Schurr, Semichon, Soudée, Sudre, Tartrat et Vuaflart.

En l'absence de M. Le Cholleux, excusé, M. Tartrat remplit les fonctions de secrétaire.

Au nom de la Société M. Fromageot adresse à M. Caussinus de vifs remerciements pour le travail de restauration du buste de Jean-Baptiste Huzard, qui orne depuis peu la

salle de réunion.

M. Herbet fait hommage à la Société de deux ouvrages qui combleront un vide de la Bibliothèque : L'Histoire des rues de Paris, par Lefeuve, et Les anciens hôtels de Paris, par d'Aucourt.

M. Fromageot exprime à M. Herbet toute la gratitude de la Société pour sa libéralité.

M. Ch. Saunier donne lecture de sa communication sur les statues du cardinal de Bérulle.

M. Tartrat parle de quelques événements survenus sur la

paroisse Saint-Sulpice et relatés dans les lettres du lieutenant de police de Marville au ministre Maurepas.

Citons La mort, le 16 juin 1742, au Palais du Luxembourg où elle était logée par le roi, de Louise-Elisabeth d'Orléans, veuve de Louis Ier, roi d'Espagne; puis quelques incidents burlesques nous rappelant que l'ambassade turque était alors installée, rue de Tournon, à l'Hôtel des Ambassadeurs extraordinaires.

De Marville parle aussi d'une rébellion, assez vite apaisée, chez les sœurs du Calvaire, quelque peu jansénistes, disaiton, et qui avaient un établissement au Luxembourg et un autre au Marais (1742); enfin trois ordonnances de police réglementant le nouveau marché Saint-Germain, la loterie pour la construction de Saint-Sulpice (1740) et la prorogation de la foire Saint-Germain (1743).

Prochain ordre du jour :

M. Laschett Nécrologie de Saint-Sulpice.

:

La séance est levée à dix heures et demie.

COMITÉ C. INSTITUTIONS (collèges, hôpitaux, marchés).

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THÉATRES.

Président : M. VUAFLART.

Vice-Président : M. LASCHETT.

Secrétaire: M. BONNET.

Vendredi, 18 octobre, 9 heures du soir:

Membres présents: MM. Vuaflart, Bonnet, Enlart, Herbet, Masson, Mouton, Nocq, Raflin, Saunier, Schurr, Semichon, Mme Simon-Baudette, MM. Sudre et Tartrat.

M. Henri Nocq commente une liste d'artistes fixés dans le quartier en 1776, d'après l'Almanach publié par la veuve Duchesne.

A propos de sa communication sur le Christ à la colonne, publiée dans le Bulletin, M. Vuaflart présente deux observations :

L'Inventaire des richesses d'art de la France attribue à

Francin, la statue de sainte Sylvie qui décorait l'église des Invalides avant la Révolution, et dont le socle supporte maintenant le Christ de Michel-Ange Slodtz. Le livret du salon de 1775 permet de restituer cette statue au sculpteur Caffieri; elle est en effet mentionnée, à propos des œuvres exposées par cet artiste, comme placée dans l'une des niches de la chapelle Saint-Grégoire.

En second lieu, M. Henri Masson a bien voulu signaler à l'auteur qu'à Châlon-sur-Saône, au premier étage de la maison formant l'angle des rues du Pont et du Châtelet, se trouve un Christ en pierre, de grandeur naturelle, qui n'est autre qu'une copie du Christ à la colonne de Michel-Ange.

M. Vuaflart, comme suite à une communication antérieure, donne lecture d'un nouveau document concernant Jacques-Christophe Le Blon, l'inventeur de la gravure en couleurs c'est le procès-verbal de constatation de décès et d'inhumation de la femme de l'artiste, Elisabeth-Hélène Pool morte à Passy, près Paris, le 10 juin 1740 dans les sentiments de la religion protestante; elle fut inhumée le 13, <«< de nuit, sans bruit, scandal, ny appareil, dans le cimetière « des étrangers scis porte Saint-Martin »>.

M. Bonnet, revenant sur la communication faite à la séance du mois de mai, cherche à préciser le rôle joué par de Gérando en matière de bienfaisance publique. C'est en l'an XI que, pour la première fois, on le voit entrer en rapports avec le bureau de bienfaisance. A ce moment il songeait à établir une véritable crèche et une école d'apprentissage dans les locaux du grand séminaire de Saint-Sulpice. Peu de temps après, il entrait au bureau de bienfaisance du XIe arrondissement; c'est en cette qualité qu'il est nommé membre du Conseil général des Hospices comme candidat administrateur. Il s'occupait donc des pauvres, alors qu'il occupait les postes de secrétaire général à l'Intérieur, de maître des requêtes et de conseiller d'État. Au Conseil général des Hospices son rôle a été extrêmement actif. Non seulement il concourait à l'étude et à la direction des nombreuses affaires intéressant l'administration hospitalière, mais encore il cherchait dans ses observations à l'étranger et en lui-même les améliorations

qui lui paraissaient possibles. C'est ainsi qu'il rend compte de sa visite en Allemagne à différents établissements de bienfaisance (1835 et 1837), qu'il s'occupe d'assurer le respect des funérailles des pauvres (1838), d'affirmer la neutralité de l'Administration en matière religieuse (1839), de créer une colonie d'enfants tuberculeux à Arcachon (1841), d'organiser des établissements d'assistance par le travail (1842). C'est ainsi qu'il publie les deux importants ouvrages « le Visiteur des Pauvres » qui a été traduit dans toutes les langues, et le «< Traité de la Bienfaisance publique », ouvrage en quatre volumes qui est encore consulté de nos jours et qui contient, sous une forme didactique, toute la pensée de Gérando. A sa mort, en 1842, le Conseil général des Hospices a tenu à honorer la mémoire de son président par un service funèbre à l'hospice des Enfants Trouvés.

Prochain ordre du jour :

M. Bonnet : Notes sur de Gérando.

M. Vuaflart Nouveaux renseignements sur le salon de la Correspondance.

La séance est levée à dix heures trente.

Vendredi, 15 novembre, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Vuaflart, Laschett, Cazals, Demombynes, Habert, Herbet, Mimerel, Nocq, Raflin, Saunier, Mme Simon-Baudette, MM. Soudée, Sudre et Tartrat.

M. Tartrat remplit les fonctions de secrétaire, en l'absence de M. Bonnet excusé.

M. Vuaflart donne lecture d'un passage des Annales des. Bâtimens, année 1818, qui vante fort « le tableau peint à << Rome par deux célèbres maîtres de l'École française dont << M. Lebrun, limonadier, rue Dauphine, no 25, vient d'orner << l'intérieur de son établissement. Il représente les deux << sœurs Callipyges de Syracuse, découvrant à leurs époux « leurs beautés et l'élégance de leurs proportions... »

Le même collègue, complétant les travaux de Bellier de la Chavignerie et de notre regretté confrère M. Rabbe, donne de nouveaux détails sur le Salon de la Correspondance

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