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LA

FRANCE PONTIFICALE

(GALLIA CHRISTIANA)

HISTOIRE

CHRONOLOGIQUE ET BIOGRAPHIQUE

DES

ARCHEVÊQUES & ÉVÊQUES DE TOUS LES DIOCÈSES

DE FRANCE

Depuis l'établissement du Christianisme jusqu'à nos jours

DIVISÉE EN 17 PROVINCES ECCLÉSIASTIQUES

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E. REPOS, LIBRAIRE ÉDITEUR

De la REVUE et du RÉPERTOIRE DE MUSIQUE SACRÉE

DE L'ILLUSTRATION MUSICALE, DE LIVRES LITURGIQUES ET DE CHANT ROMAIN
70, RUE BONAPARTE, 70

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LA

FRANCE PONTIFICALE

(GALLIA CHRISTIANA)

ARCHIDIOCÈSE DE REIMS

Ville gauloise, municipe romain, métropole ecclésiastique, Reims tient le premier rang parmi les plus nobles cités de la France. Elle existait longtemps avant l'invasion romaine : c'était la ville principale de la seconde Belgique, et le chef-lieu d'une république que les Romains jugèrent digne d'une haute considération et de leur alliance. Cette ville se nommait alors Durocortorum, plus tard elle prit le nom des Remi ou Remigi qui l'avaient fondée. César, Ptolémée et Strabon la désignent sous le nom de Durocortorum. Ce dernier géographe nous apprend en outre que les gouverneurs romains y faisaient leur résidence. Le grand nombre de routes qui y aboutissaient et dont la Table de Peutinger et les Itinéraires romains donnent le détail prouvent son importance et sa célébrité à l'époque de la domination romaine. Ammien Marcellin, la Notice de l'Empire et même quelques ordonnances du Code Théodosien la désignent sous le nom de Remi, et l'on possède quelques médailles antiques qui y ont été frappées avec ce nom.

Sous les successeurs d'Auguste et jusqu'au règne de Vespasien, Reims conserva toute sa prépondérance. Les Romains l'avaient ornée de somptueux édifices, elle leur était toujours restée fidèle ou du moins n'avait pris part à aucune révolte ouverte. Reims embrassa le Christianisme vers l'an 300, sous Dioclétien ou avant la mort de Constantin le Grand, arrivée en 337. Archidiocèse de REIMS. T. I.—1.

Déjà vers l'an 287, Reims avait eu ses martyrs. Sous le consulat de Rictius Varus, Timothée, Apollinaire, le prêtre Maur, une jeune fille appelée Macra et un grand nombre d'autres chrétiens scellèrent leur foi de leur sang. Eusèbe, leur compatriote, recueillit le corps de tous ces saints martyrs et, après les avoir pieusement inhumés, construisit sur leur tombeau une chapelle qui fut plus tard érigée en collégiale sous l'invocation de saint Timothée. La Pompelle fut le lieu du supplice de ces premiers martyrs rémois, au sujet desquels on peut consulter avantageusement un petit ouvrage du chanoine Lacourt, intitulé: Du culte des saints martyrs de Reims, et de la procession de la Pompelle, Reims, Multeau, 1713.

Reims a eu fréquemment à souffrir des ravages des guerres civiles et étrangères. Elle fut prise par les Vandales en 406, et s'arma en 719 contre Charles-Martel, qui la prit d'assaut et la dévasta. En 990, Charles de Lorraine, rival de Hugues Capet que Reims avait reconnu, s'en empara aussi et y commit de grands ravages. Dans le siècle suivant, elle fut quatre fois assiégée et le fut de nouveau en 1359 par Édouard III, roi d'Angleterre. Les habitants livrés à eux-mêmes combattirent alors avec tant d'héroïsme qu'ils forcèrent le fier Édouard à lever le siége et taillėrent en pièces son arrière-garde. En 1421, Reims avait embrassé le parti des Anglais, mais Jeanne Darc les en chassa et y fit sacrer Charles VII en 4429. Les bourgeois de Reims furent entraînés dans la Ligue en 1585 par l'archevêque Louis de Guise et ne se soumirent à Henri IV qu'après la victoire remportée par ce prince à Ivry. Les Espagnols tentèrent en 1656 et 1657 de s'emparer de Reims, ils furent repoussés avec perte. Le 5 février 1814 elle tomba au pouvoir des alliés, fut reprise en mars par le général Corbineau, qui à son tour dut se retirer devant des forces considérables commandées par un Français au service de la Russie, le général comte de Saint-Priest. Reims éprouva alors d'assez grandes pertes, mais le pays ne fut totalement délivré de l'invasion étrangère que dans les premiers jours de janvier 1816.

En 1790, le revenu de l'archevêché de Reims était de 50,000 livres et sa taxe en cour de Rome de 4,750 florins. Le prélat qui occupait ce siége prenait le titre de primat de la Gaule Belgique, légat-né du Saint-Siége, archevêque-duc de Reims, premier pair de France. En qualité de successeur de saint Remi, il jouissait du privilége spécial de sacrer les rois de France. On comptait dans le diocèse cinq cent dix-sept paroisses et deux cent vingt-neuf annexes qui ressortissaient du parlement de Paris et de la généralité de Champagne. Il y avait sept églises collégiales dont qua

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