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l'admiration, voulurent porter son cercueil depuis sa deineure jusqu'à la chapelle de l'académie.

PIMENTA (Nicolas ), jésuite portugais, né en 1541, mort, en 1614, à Goa, visiteur des missions des Indes, a laissé : Lettre écrite des Indes orientales au P. Claude Acquaviva, général des missions, Venise, 1600, in-8°.

PIN (Jean Du ), moine de Citeaux, dans l'abbaye de NotreDame du Vaucelles, près Cambray, mort en 1372, âgé d'environ 70 ans, est auteur du Champ vertueux, in-4o, en vers français, imprimé en lettres gothiques et écrit d'un style semblable.

PIN (Louis ELLIES DU), né à Paris en 1657, d'une famille ancienne, originaire de Normandie, fut élevé avec soin par son père. Il fit paraître, dès son enfance, beaucoup d'inclination pour les belles-lettres et pour les sciences. Après avoir fait son cours d'humanité et de philosophie au collège d'Harcourt, il embrassa l'état ecclésiastique, et reçut le bonnet de docteur de Sorbonne en 1684. Il avait déjà préparé des matériaux pour sa Bibliothèque universelle des auteurs ecclésiastiques, dont le premier volume parut, in-8°, en 1686. Les huit premiers siècles étaient achevés, lorsque la liberté avec laquelle il portait son jugement sur le style, la doctrine et les autres qualités des écrivains ecclésiastiques, déplut à Bossuet, qui en porta ses plaintes à Harlay, archevêque de Paris. Ce prélat obligea du Pin à rétracter un assez grand nombre

de propositions, dont quelquesunes étaient néanmoins susceptibles d'un sens favorable. L'auteur, en se soumettant à tout ce qu'on voulut, espérait que son ouvrage ne serait pas supprimé. Il le fut cependant par un décret du prélat, le 16 avril 1693; mais on lui accorda la liberté de le continuer en changeant le titre. Son repos fut encore troublé par l'affaire du cas de conscience; il fut l'un des docteurs qui le signèrent. Cette Décision lui fit perdre sa chaire, et le força de quitter la capitale. Exilé à Châtellerault en 1703, en se rétractant, il obtint son rappel, mais il ne put recouvrer sa place de professeur royal. Clément XI remercia Louis XIV de ce châtiment, et dans le bref qu'il adressa à ce monarque, il appela ce docteur "un homme d'une très-mauvaise doctrine, et coupable de plusieurs excès envers le siége apostolique ". Du Pin ne fut pas plus heureux sous la régence; il était dans une étroite liaison avec Guillaume Wake, archevêque de Cantorbéry, et était même avec lui dans une relation continuelle. On soupçonna du mystère dans ce commerce, et le 10 février 1719, on fit enlever ses papiers. « Je me trouvai au Palais-Royal au moment qu'on les y apporta (dit Lafitau, évêque de Sisteron, de qui nous empruntons ces anecdotes): « il y était dit que les principes de notre foi peuvent s'accorder avec les principes de la religion anglicane. On y avançait que, sans altérer l'intégrité des dogmes, on peut abolir la confession auriculaire, et ne plus parler de la transsub

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stantiation dans le sacrement de l'Eucharistie, anéantir les vœux de religion, retrancher le jeûne et l'abstinence du carême, se passer du pape, et permettre le mariage des prêtres. » Les gens qui se croient bien instruits assurent que sa conduite était conforme à sa doctrine, qu'il était marié, et que sa veuve se présenta pour recueillir sa succession. Si ce docteur était tel qu'ils nous le présentent, le pape devait paraître modéré dans les qualifications dont il le charge. Ses amis ont voulu faire regarder son projet de réunion de l'Eglise anglicane avec l'Eglise romaine plutôt comme le fruit de son esprit conciliant que comme une suite de son penchant pour l'erreur; mais comment accorder ce jugement avec ce que l'évêque de Sisteron dit avoir lu de ses propres yeux dans les écrits de du Pin? On sait d'ailleurs qu'il était partisan de de Richer, et qu'il prônait son démocratique système, totalement destructif de la hiérarchie et de l'unité de l'Eglise, et cela même après que le syndic eut solennellement abjuré ses erreurs. Du reste, quelque idée que l'on se fasse de sa façon de penser et de sa conduite, on ne peut lui refuser un esprit net, précis, méthodique; une lecture immense, une mémoire heureuse, un style à la vérité peu correct, mais facile et assez noble, et un caractère moins ardent que celui qu'on attribue d'ordinaire aux écrivains, du parti avec lequel il était lié. Il mourut à Paris en 1719, à 62 ans. Vincent, son libraire, honora son tombeau d'une pierre

de marbre, avec une épitaphe de la composition du célèbre Rollin. Les principaux ouvrages de ce laborieux écrivain sont : | Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, contenant l'histoire de leur vie, le catalogue, la critique, la chronologie de leurs ouvrages, tant de ceux que nous avons que de ceux qui se sont perdus; le sommaire de ce qu'ils contiennent, un jugement sur leur style, leur doctrine, et le dénombrement des différentes éditions de leurs ouvrages, en 58 volumes in-8°; réimprimée en Hollande en 19 volumes in-4°. Dom Cellier a donné dans le même genre un ouvrage qui est plus exact, mais qui se fait lire avec moins de plaisir. L'abbé du Pin juge assez souvent sans partialité et sans prévention; mais la vitesse avec laquelle il travaillait, son esprit superficiel et peu capable de réflexions soutenues, lui ont fait commettre bien des fautes: quelques-unes cependant sont de nature à ne pouvoir être attribuées à la précipitation et à la distraction, et l'on ne peut guère les concilier avec la bonne foi. (Voyez le Journal historique et littéraire", 15 novembre 1791, p. 426.) Les principales erreurs qu'on lui reprocha en flétrissant son ouvrage étaient: 1° d'affaiblir la piété des fidèles envers la sainte Vierge, de ne paraître corriger ou prévenir des exagérations et des abus qu'en donnant dans des excès contraires; 2o de favoriser le nestorianisme; 3° d'affaiblir les preuves de la primauté du saint-siége; 4o d'attribuer aux saints Pères des erreurs sur l'immortalité de

l'âme et sur l'éternité des peines de l'enfer; 5o de parler d'eux avec trop peu de respect, etc. Matthieu Petit-Didier a donné une Critique en 3 vol. de la Bibliothèque ecclésiastique ". (Voy. PETIT-DIDIER, SOUCIET.) Une Edition de Gerson, en 5 v. in-f. (V. CHARLIER); | Traité de la puissance ecclésiastique et temporelle, in-8°; Histoire de l'Église en abrégé, en 4 vol. in-12; | Histoire profane, 6 vol. in-12. Cet ouvrage et le précédent, faits à la hate, manquent d'exactitude; Bibliothèque uni| verselle des historiens, 2 vol. in-8°, suivant le plan de sa Bibliothèque ecclésiastique, mais qui n'a pas été achevée; | Histoire des Juifs depuis J.-C. jusqu'à présent, 1710, en 7 vol. in-12. C'est l'ouvrage du ministre Basnage, que du Pin s'appropria, en y faisant quelques changements (Voy. BASNAGE). | De antiqua Ecclesiæ disciplina, in-4°; Liber psalmorum cum notis, in-8°; | Traité de la doctrine chrétienne et orthodoxe, 1 vol. in-8°, qui était le commencecement d'une théologie française qui n'a pas de suite; | Traité historique des excommunications, in-12; Méthode pour étudier la théologie, in-12, bon ouvrage, réimprimé en 1769, avec des augmentations et des corrections par M. l'abbé Dinouart; une Edition" d'Optat de Milève, Paris, 1700, in-fol., estimée; l'Histoire d'Apollonius de Thyane convaincu d'impiété, 1705, in-12. Il y a de très-bonnes remarques. (V. APOLLONIUS). PINA (Jean DE), jésuite, né à Madrid en 1582, mort en 1657, fut prédicateur, recteur et pro

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vincial dans la société. On a de lui | Commentaire sur l'Ecclésiaste, en 2 vol. in-fol. ; | un autre sur l'Ecclésiastique, 5 vol. in-fol. On dit qu'il avait lu tous les Pères grecs et latins, qu'il en avait extrait cent volu mes, et que chaque volume était de 500 pages, tous écrits de sa main; mais on ne dit pas si cette compilation immense était bien dirigée. Il y a apparence que non, du moins si l'on en juge par les ouvrages imprimés de Pina, qui ne sont qu'un recueil informe de passages.

PINAMONTI (Jean-Pierre), né à Pistoie en 1632, entra chez les jésuites en 1647. Il fut le fidèle compagnon de P. Segneri, et partagea ses travaux apostoliques durant 26 ans. Il lui survécut, et passa encore dix ans dans cette carrière du zèle et de la charité, jusqu'à sa mort arrivée à Orta, dans le diocèse de Novare, le 23 juin 1708. [ Il avait mérité la confiance de la duchesse de Modène, dont il fut le directeur spirituel; et de Cosme III, grand-duc de Toscane. ] On a de lui un grand nombre d'opuscules écrits en italien, dont plusieurs ont été traduits en diverses langues; les plus connus sont: ceux que le père de Courbeville traduisit en français sous le titre de Directeur dans les voies du salut, et Lectures chrétiennes sur les obstacles du salut; | Considérations sur les souffrances, imprimées à Maestricht en 1791; et la Sinagoga disingantana (la Synagogue détrompée), où l'aveuglement des juifs et la vérité du christianisme sont prouvés avec autant de précision que de

force. Un autre de ses opuscules, écrit en latin, a pour titre : Exorcista rite instructus, seu accurata methodus omne maleficiarum genus probe ac prudenter curandi; on y trouve le discernement et la prudence unis au respect qu'on doit aux pratiques et aux sentiments de l'Eglise. Tous ces traités ont été publiés à Venise, chez Pezzana, 1742, 1 vol. in-4°. On a mis à la tête un précis de sa « Vie ".

PINARD (Michel), né à Sens, en 1659, mort à Paris en 1717 s'appliqua avec ardeur à l'étude de l'histoire, des langues, des antiquités et de la bibliographie. Ses succès lui méritèrent une place dans l'académie des inscriptions. Le recueil de cette société savante offre divers Mémoires de cet auteur. Sa Dissertation sur les Bibles hébraïques est estimée pour l'exactitude et les bonnes recherches qu'elle, renferme.

PINDARE, le prince des poètes lyriques, naquit à Thèbes, dans la Béotie, vers l'an 520 avant J.-C. Il apprit de Lasus d'Hermione et de Myrtis, dame grecque, l'art de faire des vers. Il était au plus haut point de sa réputation, dans le temps que Xerxès voulut envahir la Grèce. On croit qu'il mourut au théâtre, vers l'an 436 avant J.-C. Il avait composé un trèsgrand nombre de poésies; mais il ne nous reste que ses Odes, dans lesquelles il célèbre ceux qui, de son temps, avaient remporté le prix aux quatre jeux solennels des Grecs, qui sont les jeux olympiques, les isthmiques, les pythiques, et les néméens. Alexandre eut tant de

vénération pour la mémoire de ce grand poète, qu'à la destruction de Thèbes, il conserva sa maison et sa famille. Pindare n'avait pas reçu de moindres marques de considération pendant sa vie. Thèbes l'ayant condamné à une amende pour avoir donné trop d'éloges à Athènes, cette ville fit payer cette somme des deniers publics. On sent, en lisant les ouvrages de Pindare. cette impétuosité de génie, ces transports subits et sublimes, cette impulsion véhémente et en même temps délicieuse, qui caractérisent le poète lyrique. Horace le compare à un torrent qui, grossi par de fortes pluies, se précipite du haut des montatagnes, et roule tout écumant par les vallées et les plaines :

Monte decurrens velut amnis, imbres Quem super notas aluere ripas, Fervet, immensusque ruit profundo Pindarus ore.

Il n'a pas moins de douceur que d'enthousiasme, et le gracieux lui est aussi naturel que l'énergique, témoin le riant tableau qu'il nous offre des Champs-Elysées, dans la seconde ode olympique, adressée à Théron, roi d'Agrigente. Comme philosophe, il avait des idées saines de la Divinité, et en parlait d'une manière digne d'elle. « Rien au monde, dit-il, n'échappe aux yeux de Dieu, sa providence s'étend sur tout. C'est lui qui nous éclaire; il est tout-puissant, rien n'est fait que par lui ». La meilleure édition de ce poète est ceile d'Oxford, in-fol., 1697. Elle est pen commune. On estime encore celle d'Erasme Schmid, 1616, in-4°. L'abbé Mas

sieu a traduit en français une partie de ses odes. Gui et Tourlet ont chacun donné une traduction complète de Pindare. La Motte-Houdard a tâché d'en imiter quatre odes en vers français; mais il a prouvé la vérité de cette strophe d'Horace :

Pindarum quisquis studet æmulari, Cera compactis ope Dædalea Nititur pennis, vitreo daturus Nomina ponto.

Marmontel, en rendant justice aux grands talents de Pindare, lui reproche de négliger l'unité, l'ensemble et la liaison. [ Deux "Traductions " complètes de Pindare ont paru en français en 1801, par Gin; et en 1815, avec le texte grec, par Touclet. ]

* PINDEMONTE (Hippolyte), littérateur, né à Véronne en 1753, fit ses études au collége des prêtres de la congrégation de Saint-Charles à Modène. A dixhuit ans il publia des Essais en prose et en vers parmi lesquels on en remarqua quelquesuns écrits en latin, d'autres traduits du latin et du grec. Après ce brillant début, Pindémonte parcourut successivement la France, l'Angleterre, la Hollande et l'Allemagne. La vue des impiétés qui se commettaient en France le détourna des maximes irréligieuses et anarchiques qui ne tardèrent pas à être proclamées aussi en Italie. Les émotions qu'il éprouva pendant ses voyages furent consignées dans son Viaggi et dans son Abarite qui attirèrent l'un et l'autre l'attention publique sur cet écrivain élégant. Il composa aussi des Poesie campestri où il parle avec une grande admiration de l'An

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ses

gleterre, dont il décrit les campagnes et les mœurs. Ses Bucoliques en vers en prose, son Poème sur les tombeaux, Sermons, ses Epitres et ses Héroïdes, la Traduction de "l'Odyssée » et de l'Enéide" ses Eloges de quelques hommes célèbres, ses Elégies, des Dissertations, des Discours, de peiits Poèmes, des Sonnets, composent le reste des ouvrages de Pindémonte. La tragédie d'Arminius, qui ne fut jamais jouée, prouva tout ce qu'il y avait de fort et d'énergique dans son génie. Il mourut à Venise le 16 novembre 1828. Son frère Jean PINDÉMONTE Composa plusieurs tragédies qui eurent du succès, mais qui ne se soutiennent pas à la lecture. L'édition de son Théatre, faite à Milan en 1804, 4 vol. in-8°, précédée d'un Discours sur le Théatre italien, n'a jamais été épuisée. Jean Pindémonte visait toujours à la pompe et au bruit de la scène, et il négligeait la correction du style, des caractères et du plan.

PINEAU (Séverin DU)," Pinæus ", mort à Paris en 1619, doyen des chirurgiens du roi, était de Chartres. Il fut expert dans la lithotomie. On a de lui: Discours touchant l'extraction de la pierre de la vessie, 1610, in8°; traité De virginitatis notis Leyde, 1641, in-12. Il y a de bonnes choses dans ce traité, mais il y en a aussi qu'il n'était pas nécessaire d'exposer aux yeux du public, surtout avec la liberté que l'auteur s'est mise, ce qui en a fait supprimer une traduction allemande par ordre du magistrat d'Erfurt.

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PINEAU (Gabriel Du), né à

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