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inattendus Au bout de deux ans, le nombre des bateaux pêcheurs d'Ostende avait plus que doublé ; tandis qu'il n'y en avait, en 1785, que trente et un, dont un seul à réservoir, au mois de juin 1787 on en comptait soixante et onze, parmi lesquels quinze à réservoir, valant ensemble plus de 600,000 florins. Tous ces bâtiments avaient été construits dans les chantiers de Bruges et d'Ostende. Au-delà de cinq cent cinquante chefs de famille étaient alors employés à la pêche sur ces navires. On avait attiré des pêcheurs de Dunkerque et de Hollande. Ostende et Nieuport virent arriver, en 1787, plus de 21,000 tonnes de harengs et plus de 11,000 tonnes de morues.

C'était plus que ne consommaient chaque année les Pays-Bas autrichiens.

Cependant, l'année précédente, les armateurs avaient subi de grandes pertes parce que le Gouvernement les avait obligés de mettre en mer vingt bâtiments d'Ostende et un même nombre de Nieuport, alors que l'époque de la pêche du Doggerbank était passée et qu'ils n'avaient encore pu se procurer ni les amorces ni les autres objets nécessaires. Aussi, une pêche entreprise dans ces conditions ne produisit-elle rien et les armateurs ne pêchèrent-ils que des dettes. Et pour comble de malheur, des règlements vexatoires et impraticables, dont on avait vainement réclamé la modification, venaient encore entraver l'essor du commerce que le Gouvernement prétendait

encourager. Tellement il est vrai que souvent l'administration empêche, par des mesures inopportunes ou absurdes, les meilleures réformes de donner de bons résultats.

Cependant, comme les droits protecteurs n'avantagent souvent les uns qu'au détriment des autres, les Brabançons, qui recevaient sans doute le poisson salé à meilleur marché de Hollande, élevèrent des plaintes et une circulaire des États de Brabant (1) dénonça comme contraire au bien public, le monopole accordé aux pêcheurs des Flandres. Les armateurs. favorisés répondirent aux griefs de cette circulaire par un mémoire qu'ils adressèrent le 12 juin 1787 aux États de Flandre, mais leur plaidoirie ne fut pas très brillante, car leur principal argument consistait à soutenir qu'ils ne pouvaient être considérés comme des monopoleurs parce qu'il ne s'agissait pas de privilèges accordés à un ou plusieurs particuliers, mais à l'industrie de la pêche tout entière (2). Malgré les réclamations des Braban

(1) Circulaire du 24 mai 1787.

(2) Mémoire des négociants et armateurs d'Ostende pour la pêche nationale présenté à l'assemblée des États de Flandre, le 12 juin 1787. Voici leur argumentation : « Les armateurs d'Ostende ne veulent pas << être considérés comme une compagnie de monopoleurs qui auraient « seuls le droit de faire la pêche et de vendre le poisson dans toute « l'étendue du pays; de tels droits sont toujours odieux, mais les << faveurs que les remontrants réclament ne sont point de cette espèce. « Ce n'est pas une concession exclusive à un ou plusieurs particu

<< liers. >>

ANNÉE 1888.

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çons et la faible riposte des armateurs flamands, le Gouvernement conserva les barrières élevées contre la pêche étrangère.

On frappa quatre cent soixante-quatre jetons pour la nouvelle année 1786. Huit restèrent en réserve.

Le brodeur P.-H. Becker reçut 126 livres ou florins argent courant pour la bourse contenant les deux cents jetons d'argent présentés au Ministre plénipotentiaire le 1er janvier.

VII.

JETON DE LA NOUVELLE ANNÉE 1787.

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Droit. Bustes en regard des deux princes. Marie-Christine porte un diadème comme sur le jeton de 1785, mais son corsage décolleté, richement garni de dentelles, n'est plus recouvert d'un manteau bordé d'hermine. Un nœud orne le devant du corsage. Quelques détails de la cuirasse d'Albert sont légèrement différents. Même légende. Guirlande :

Rev.

ALVMNIS

SACERDOTIO DICATIS
RITE INSTITVENDIS

SEMINARIVM GENERALE

LOVANII ERECTVM

MDCCLXXXVI ·

Deux palmes entrecroisées.

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Pl. II, no 3.

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Historique. Un édit du 16 octobre 1786 avait ordonné l'établissement d'un séminaire général et en même temps la suppression de tous les séminaires épiscopaux, à partir du mois de novembre suivant (1). Pour être admis désormais dans les ordres religieux, tous les écoliers du clergé, tant séculier que régulier, devaient avoir étudié, cinq ans, la théologie dans le séminaire général de Louvain ou le séminaire filial de Luxembourg. Les élèves étaient agréés et présentés par les évêques. Les bourses fondées pour l'étude de la théologie étaient attribuées aux seuls étudiants admis dans les deux nouveaux séminaires. Les leçons commencèrent, au séminaire général, le rer décembre et le nombre des élèves s'élevait à trois cents environ.

Les évêques qui perdaient, par cette nouvelle organisation des séminaires, presque toute surveillance sur leurs séminaristes, suscitèrent une opposition formidable et contribuèrent puissamment, par leurs excitations, à soulever le peuple fanatisé contre le gouvernement autrichien et à préparer la révolution brabançonne.

En réalité, dit Théodore Juste, le but de Joseph II était de combattre l'ultramontanisme, de substituer à l'éducation monacale un enseignement en harmonie avec les lumières du siècle,

(1) Voy. le texte du décret, p.83: Révolution brabançonne, par THÉODORE JUSTE.

d'affaiblir l'influence des évêques pour augmenter celle du Gouvernement; enfin, d'inspirer aux jeunes prêtres un attachement inébranlable à la monarchie autrichienne.

C'était du reste le système que l'empereur avait appliqué à ses autres États.

On paya au directeur de la Monnaie Wouters, une somme de 1,506 florins 10 sols 3 deniers, argent courant de Brabant, pour les coins, poinçons et matière de quatre cent cinquante-six jetons d'argent frappés pour la nouvelle année 1787. Le brodeur Dumonceau reçut 126 florins, argent courant, pour la bourse brodée, présentée avec deux cents jetons aux gouverneurs généraux.

VIII

JETON DE LA NOUVELLE ANNÉE 1788.

Droit. - Les bustes en regard. Les deux princes sont drapés dans des manteaux retenus à l'épaule par une agrafe.

Même légende.

Rev. Guirlande :

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