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Le 30 juin, on fit l'essai des pièces de 2 vieux patards de Brabant ou 3 patards courants, forgées par le même Vanden Nederhoven, à Maeseyck (de Ren., 12). Elles étaient à 6 deniers 2 grains de fin et de 76 au marc de Cologne. Un édit du prince leur donna cours le 13 juillet (1).

Le même édit annonça l'émission de 1,000 livres de mites ou brûlés, savoir :

1o Desbrûlés valant 16 sols liégeois (de Ren., 16), de 66 au marc de Cologne;

2o Des brûlés de 12 sols (de Ren., 17), de 88 au

marc;

3o Des brûlés de 8 sols (de Ren., 19?), de 132 au marc;

4o Des brûlés de 6 sols (de Ren., 20 ou 31?), de 176 au marc;

5o Des brûlés de 4 sols, de 264 au marc.

En cette année 1582, Ernest de Bavière députa à l'assemblée monétaire du cercle inférieur de Westphalie, son conseiller Godefroid Taxis, licencié en droit, qui rendit un compte exact et satisfaisant du monnayage liégeois (2).

Il arriva cependant que le numéraire d'Ernest ne fut pas irréprochable, témoin cette disposition de l'édit du 4 juillet 1583: « Les dallers nouvellement forgez lesquels par abus et notablement oultre leur vraye valleur ont esté allouez à

(1) Pièces justificatives, nos XIX et XX. (2) CHAPEAUVILLE, t. III, p. 522.

cincqz florins, les mettons à billon, etc. » (1).

Quels étaient ces dalers qu'on évaluait à cinq florins, à l'époque où ceux qui étaient forgés au pied de l'Empire, valaient environ neuf florins?

Un édit du 16 août 1583 donna cours à des pièces d'un demi-patard de Brabant ou de 2 patards (aidants) de Liége (de Ren., 14 ou 15, var.) (2). Contrairement à la règle, on n'en fit l'essai que huit jours après; du moins il existe un procès-verbal de cette opération daté du 23 août, qui concerne des monnaies de pareille valeur, forgées par Mathieu de Nederhoven à 2 1/2 deniers de fin et de 224 au marc de Cologne, suivant l'ordonnance (3).

Nous ignorons où ces dernières pièces furent fabriquées; toujours est-il que Mathieu Van Nederhoven était « monnoyer de Son Excellence, en Liége, » le 27 avril 1584. Ce jour-là, on essaya des florins d'or qu'il y avait forgés dans les conditions ordinaires, à 18 carats 6 grains et de 72 au marc de Cologne (4).

Le 31 juillet 1584, un mandement de l'évêque donna cours aux dalers (de Ren., 5), demi-dalers et quarts de daler, forgés à Liége sous ses « armes, timbres, titres et nom, » d'après les ordonnances du Saint-Empire. L'essai, fait la veille, de ces

(1) Grand greffe des échevins, Cris du perron touchant les monnaies (1477-1620).

(2) Ordonnances de la principauté de Liége, 2o série, t. II, p. 87. (3) Pièces justificatives, no XXI.

(4) Pièces justificatives, no XXII.

nouveaux dalers (on ne parle pas des pièces divisionnaires) fabriqués par Nederhoven, avait permis, en effet, de constater qu'ils étaient à 10 deniers 16 grains et pesaient une once de Cologne (1).

Les monnaies de billon étant épuisées dans la principauté, la commission du cercle de Westphalie consentit, le 7 octobre 1589, à ce qu'on y forgeât des doubles, des simples et des demipatards, au pied de l'Empire, comme elle l'avait déjà permis en 1566 (?). Ces monnaies devaient rester dans le pays et l'on n'en pourrait fabriquer plus de 50 marcs de fin, jusqu'à la prochaine réunion (2).

Une autorisation analogue fut donnée au monnayeur de Liége, le 9 mai 1594 : on lui permit de forger, jusqu'à nouvel ordre, 25 marcs d'argent fin, en pièces d'un patard (de Ren., 13) et d'un demipatard, non pas à un type étranger, mais au vieux type des patards liégeois. En même temps, on l'engagea à frapper quelques rixdalers, afin qu'il

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(1) Pièces justificatives, nos XXIII et XXIV. L'éwarden assermenté était Aymon Aymons ou Aymond fils d'Aymond, ainsi qu'on le trouve désigné dans sa nomination à l'emploi d'orfèvre de la cathédrale. (Concl. capit. du 12 août 1579). Cet Aymond Aymonds, demeurant sur le Pont-d'Isle, avait été le changeur officiel des monnaies non évaluées (cri de 1567) et remplissait, au besoin, les fonctions d'essayeur.

(2) HIRSCH, t. VII, p. 269. — Depuis longtemps, les petits compteurs de la cathédrale avaient demandé la fabrication de pareilles pièces. Le chapitre avait répondu qu'il consulterait la chambre des finances (7 janvier 1587).

n'y eût pas seulement de la menue monnaie dans la boîte, au jour de l'épreuve (1).

Un mandement du 16 avril 1606 autorisa le cours des monnaies de cuivre récemment forgées à Liége, à l'effigie et aux armes de l'évêque, savoir des aidants et des pièces de 12 sols ou demiaidants (de Ren., 23, 25 et 26?) (2).

Le prince avait pourvu Adrien Franssen ou Frantzen de la charge de maître monnayeur à Liége, pour y frapper de l'or et de l'argent. Mais le chapitre, dans ses réunions du 4 et du 9 mai 1607, différa de consentir à cette fabrication, parce que le monnayeur de Maeseyck avait objecté que la commission de Franssen n'était pas conforme aux prescriptions de l'assemblée du cercle de Westphalie, devant laquelle, d'ailleurs, il n'était pas assermenté (3). Le 28 novembre, cette affaire n'était pas encore réglée; peut-être même ne le fut-elle que le 5 octobre 1608, jour où l'on voit Adrien Franssen prêter le serment requis, en même temps que Mathieu Vanden Nederhoven, le monnayeur du comté de Looz (4).

Ce dernier forgea, à Maeseyck, et présenta à l'essai, le 23 mars 1609:

1o Des pièces de deux patards de Brabant

(1) HIRSCH, t. VII, p. 324.

(2) Pièces justificatives, no XXV.

(3) Conclusions capitulaires, reg. 124, fol. 200, 201 et 237.

(4) Wolters, Notice historique sur l'ancien chapitre de Thorn, P. 66.

(Ordonnance, etc., Anvers, 1614 et 1615), à 4 deniers 7 grains de fin et de 96 au marc de Cologne;

2o Des pièces d'un patard de Brabant, à 2 deniers 20 grains et de 128 au marc (1).

De son côté, Adrien Franssen fabriqua, à Liége, et présenta à l'essai, le 26 juin 1609:

1o Des doubles patards, comme ci-dessus (de Ren., 4);

2o Des patards, comme ci-dessus (de Ren., 8); 3o Des pièces d'un demi-réal (de Ren., 7) (2), à 5 deniers 8 grains de fin et de 80 au marc de Cologne (3).

Le 8 mai 1611, une commission de wardien et essayeur de la monnaie (de Bouillon) fut donnée à

(1) Pièces justificatives, no XXVI,

(2) Le recez du cercle évaluait ce demi-réal à 4 albus de Cologne (WOLTERS, Thorn, 66). On l'assimilait à une pièce de 3 patards, ou, ce qui revient au même, à un demi-bavière (Pièces just. de 1622 et de 1631. nos XXXV et XXXVIII).

(3) Pièces justificatives, no XXVII. L'éwarden assumé était l'orfèvre du chapitre, Adrien des Ubantinnes, qui comparaît encore à un essai de 1611. Quant à Franssen, une conclusion capitulaire du 2 mars de cette année nous apprend qu'à cette dernière date, il se trouvait arrêté pour abus commis dans son office. Il alla se plaindre à la réunion monétaire du cercle de Westphalie, le 8 octobre suivant. Comme il alléguait qu'il n'avait fait que suivre rigoureusement les instructions qu'il en avait reçues, notamment au regard des poids à employer, on lui délivra une attestation que tous les ateliers monétaires de l'Empire devaient faire usage du marc de Cologne. (HIRSCH, t. VII, p. 405.)

Un nommé Polman Lexhy, suspect d'hérésie, avait pareillement été poursuivi, l'année précédente, comme accusé d'avoir battu monnaie à l'insu du chapitre. (Concl. cap. du 2 sept. 1610.)

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