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serai également de classer dans la série des monnaies gauloises de la cité des Rêmes la pièce suivante, trouvée à Vrigny (Marne).

Tête barbue, vue de face, ayant la barbe figurée par des rayons.

Rev. Lion de mauvaise facture, dont la queue passée entre les jambes, l'annelet et l'S rappellent le faire et les symboles des monnaies ATESOS. KRACCVS et EPI.

Argent. Poids 1.065, collection de M. l'abbé Carré de Reims.

Pl. XIII, no 18.

Nous nous trouvons ici en présence, au droit, d'un type sans précédent dans la numismatique gauloise, et qui ne peut avoir emprunté la tête de face aux Ségusiaves, aux Andecavi, aux Lexovii, non plus qu'aux Ambiani. Aussi est-ce le revers seul qui nous engage, sous toute réserve, à proposer de classer aux Rêmes in genere, et en attendant mieux, cette pièce trouvée sur le territoire de Reims.

(A suivre.)

L. MAXE-WERLY.

Note: Peut-être faudrait-il attribuer aux Rêmes un certain groupe de monnaies d'or qui se rencontrent dans le Nord de leur territoire. Par leur type, nettement caractérisé, ces monnaies appartiennent assurément au grand courant monétaire qui, du Fretum gallicum où il semble avoir pris naissance, étendait son influence, d'une part, sur le monnayage de la Grande-Bretagne, de l'autre, sur les provinces situées au nord de la Belgique. Déjà complètement altéré sur les espèces de la région des Nerviens et des Atrèbates, ce type, en traversant le pays

des Rêmes, subit une nouvelle transformation qui, par une métamorphose bizarre, devait, sur la monnaie des Trévires, donner naissance au groupe caractérisé par un grand œil.

(Voir, dans le Bulletin monumental, 1884, l'article intitulé: De la transformation des types monétaires et des résultats auxquels elle conduit.) Lecture faite à la Sorbonne, le 16 avril 1884.

CONSIDÉRATIONS

SUR LES

DENIERS FLAMANDS AU NOM DE BAUDOUIN

ET

EXPLICATION D'UN EMBLÈME

FIGURANT SUR QUELQUES-UNES DE CES MONNAIES.

Les divers deniers au nom de Baudouin, comte et marquis de Flandre, avec Sci Donati Brugis, Gant civitas et bonus denarius, dont cette notice fait l'objet, ont déjà été publiés et décrits par des sommités de la science numismatique, de sorte que l'on pourrait presque admettre que le dernier mot a été dit sur ces pièces curieuses et qu'il pourrait paraître assez téméraire de notre part de prétendre encore y ajouter quelque chose. Cependant, en étudiant soigneusement ces premiers et si intéressants monuments numismatiques de la Belgique féodale, ainsi que l'histoire de Flandre sous ses premiers princes; en considérant les lieux où ces deniers ont été trouvés; en consultant les chartes des comtes de Flandre et, enfin, en comparant le type de quelques-unes de ces pièces

avec ceux d'autres monnaies, représentant des emblèmes semblables, nous sommes arrivé à des conclusions qui nous permettent de soumettre à nos confrères en numismatique : 1° une attribution qui nous semble être plus d'accord avec les faits historiques, et 2° l'explication d'un certain emblème, représenté sur le revers de quelques-uns de ces deniers.

ATTRIBUTION.

M. le Dr H. Grote, de Hanovre (1), publia, le premier, en 1837, une de ces pièces, qu'il disait appartenir peut-être à Baudouin IV, dit le Barbu, comte de Flandre (989-1036), ensuite M. le baron B. de Koehne, de Saint-Pétersbourg (2), en décrivit une autre d'un type différent, en partageant l'opinion de M. Grote, puis, en 1851, M. le chevalier Thomsen, de Copenhague (3), publia toute une série de deniers divers, au nom de Baudouin, provenant de la trouvaille d'un riche dépôt, près d'Enner, dans le Jutland. Lui aussi les attribuait à Baudouin IV, et il basait cette attribution sur le fait que ces pièces se trouvèrent parmi une quantité

(1) Blåtter für Münzkunde, journal numismatique de Hanovre, 1837, t. III, p. 146, pl. IV, no 68.

(2) Mémoires de la Société impériale d'archéologie de SaintPétersbourg, 1849 et 1850, t. III, pl. XIII, no 8 et t. IV, pp. 107-109. (3) Revue de la numismatique belge, 1851, 2o série, t. Ier, pp. 81-85, lettre à M. Ch. Piot.

considérable de deniers, frappés en Angleterre par. Ethelred (lequel? Ethelred I, 866-871 ou Ethelred II, 978-1016?) et Canut le Grand (10171036). Comme il n'y avait dans ce trésor qu'une seule pièce au type le plus ordinaire de Canut. le Grand, qui fut copié par ses successeurs, M. Thomsen en conclut que le dépôt avait été confié à la terre quelques années avant la mort de Canut (1036), ce qui exclut la possibilité d'attribuer les deniers flamands de cette trouvaille à un des successeurs de Baudouin IV, portant le même

nom.

Après cela, M. Victor Gaillard a publié dans ses Recherches sur les monnaies des comtes de Flandre (1) toutes les pièces au nom de Baudouin jusqu'alors connues. Tout en déclarant n'avoir aucun motif pour contester cette attribution, il trouve qu'il est assez difficile de déterminer à quel Baudouin elles appartiennent et il ajoute encore cette restriction en disant : « Ce n'est évidemment que lorsqu'un < plus grand nombre de pièces de ce genre aura « été découvert, qu'il sera possible de faire la < part de chacun des princes de ce nom. »

Ceci prouve clairement que M. Gaillard pensait qu'il se pourrait fort bien que parmi ces deniers il pût s'en trouver n'appartenant pas à Baudouin IV, mais à ses prédécesseurs du même

nom.

(1) Pp. 17-21, pl. II et III, nos 10-21. ANNÉE 1888.

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