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4. Un journal et demi au terroir de Dargies, lieudit la Gaîté, tenant au riez, moyennant 12 deniers;

5o 2 mazures, appelées Blanche-Maison, au terroir de Saint-Romain, au chemin du moulin, contenant 100 verges avec 42 verges de pré, moyennant 10 sous et 2 chapons;

6. La moitié d'une mazure et dépendances, sise à Saint-Romain, tenant au bois de Saint-Romain, moyennant 3 sous et 5 quarts de chapons;

7° 3 autres masures et terres à Saint-Romain, touchant audit bois, moyennant 2 chapons 3 quarts et 37 sous 6 deniers;

8° 3 journaux de pré à Saint-Romain tenant à la rivière, moyennant 58 sous;

9° 4 journaux de bois appelés le Bois-Bruslé à Saint-Romain, touchant au terroir de Guizancourt et au riez, moyennant 5 sous. 14 Août 1683.

(1).

En 1674, il avait pris le titre de seigneur de Guizancourt. (2). Un procès-verbal d'arpentage du 9 juin 1690 donne en outre la contenance d'un canton de terre appelé La Hayette au terroir de La Haye, tenant aux haies de La Haye et au chemin de La Haye à Grandvilliers, appartenant à d'Arie et contenant en total 16 journaux 65 verges et demie, à la mesure de Dargies, à savoir le journal à 80 verges, la verge à 23 pieds et le pied à 11 pouces (3).

D'Aria s'était efforcé de conserver l'usage du cours d'eau venant d'Eramecourt. A cet effet, le 20 juin 1677, il avait adressé une requête au bailli de la principauté de Poix (4). Ce droit d'usage avait été reconnu sur la rivière du moulin de Saint-Romain à Jean d'Arie, son père, par une sentence du bailliage de la seigneurie de Frocourt du 2 juin 1647 pour l'abbaye de Saint-Pierre de Sélin

(1) D. 4.

(2) X. 11. (3) D. 6. (4) L. 3.

court, qui avait condamné Germain Françon, meunier du moulin de Saint-Romain, à réparer une étanche rompue sur la rivière du moulin, dont avait jouissance le propriétaire de Frocourt (1).

D'Arie d'autre part, fut assigné le 29 juillet 1690 à comparaitre en la cour de l'abbaye, pour se voir condamné à payer une amende dé 75 sous et les dépens pour avoir arraché une haie vive au chemin de Frocourt à La Haye, labouré ledit chemin et fail planter des arbres sans l'autorisation de l'abbaye, et à démolir son pigeonnier.

Procès entre Antoine d'Arie, seigneur de Frocourt et François Labitte, curé de Saint-Romain et Frocourt.

En 1691, nous voyons Antoine d'Arie engagé dans un procès contre M. François Labitte, curé de Saint-Romain, vicaire de Frocourt, au sujet de la dime. Le curé de Saint-Romain, en effet, était obligé à célébrer tous les dimanches et fêtes une messe basse, à conférer et administrer les sacrements aux habitants de Frocourt, moyennant 75 livres et les menues dimes de laine, cochons, poulets, volailles, fruits croissant sur les arbres, et droits curiaux de mort, mariage et baptême, et les offrandes. Cela parait dans un accord du 27 novembre 1663, entre l'abbaye de Saint-Pierre de Sélincourt, curé primitif de la chapelle de Frocourt, et Pierre Trincart, curé de Saint-Romain, vicaire de Frocourt, accord à la suite duquel l'évêché d'Amiens annexa la chapelle de Frocourt à l'église de Saint-Romain, sur la demande de l'abbaye de Saint-Pierre de Sélincourt, et avec consentement des habitants de Frocourt. 20 novembre 1663. (2).

Le 21 novembre 1693, ajournement à comparaitre au bailliage

(1) N. 2.

(2) D. 6.

d'Amiens fut donné à François Labitte, pour se voir condamné à payer une somme de 50 livres pour 3 muids de cidre à lui fournis, et un prêt fait par d'Arie, de laquelle somme doivent être soustraites 6 livres pour prix d'un obit, et 15 sous payés par Labitte en l'acquit de d'Arie à un maréchal de Grandvilliers.

Le 20 novembre suivant Labitte répliqua par une requète audit bailliage, tendant à ce que d'Arie fût condamné à lui payer les menues dimes de Frocourt. Le 15 mars suivant, il repoussa directement la demande de d'Arie, par ce motif que le prix des deux premiers muids de cidre était plus que compensé par une dette de 21 livres 15 sous, et que le prix du troisième muid était également plus que compensé par la dette des prestations de 4 années des menues dimes. Le fondement de cette réponse fut nié par une réplique de d'Arie du 5 avril. Le 30 avril Labitte maintint sa prétention que la fourniture de cidre ne lui avait été faite qu'en paiement des menues dimes. Cette prétention fut repoussée le 7 juin par d'Arie.

Le 16 juin, l'abbaye de Saint-Pierre de Sélincourt requit son intervention au procès, à laquelle d'Arie fit opposition le lendemain, et qui fut admise le 21 juin, par la Cour qui, le 28, condamna Labitte à payer à d'Arie 30 livres pour 2 muids de cidre, sauf à lui à répéter ladite somme, en cas d'adjudication du droit de dime, dépens réservés; et ordonna en même temps le délibéré et la remise des pièces en les mains de M. Le Caron d'Avesnes, conseiller à la Cour. Pendant le cours de cette instance, d'Arie demandait autorisation de citer en diffamation Labitte pour écrit contenant propos injurieux contre lui. Labitte en même temps réclamait les dimes dé 1690 à 1695, et demandait la fixation de la quotité des fruits perçus pendant ces 5 années, et le 16 février 1698, il assignait également en paiement les habitants de Frocourt, sous peine de cesser le service dans la chapelle, et le service ayant cessé, les habitants faisaient requête au bailliage tendant à ce qu'il fût retenu à Labitte 3 livres par chaque dimanche ou fête où il n'aurait pas célébré la

messe à Frocourt, laquelle somme serait remise à la fabrique pour être employée en achat de terres à son profit.

En même temps lesdits habitants sommaient Labitte de comparaître au bailliage pour se voir condamné à payer à d'Arie 48 livres pour 6 années de revenus d'un journal et 87 verges de terre au chemin du moulin, et à restituer les dites terres et divers objets mo. biliers par lui enlevés à l'église; ils sommaient en même temps l'abbaye de Sélincourt comme curé primitif et gros décimateur de rétablir le service délaissé par le curé, et de comparaître au bailliage pour les indemniser du dommage causé.

Le 9 mai, la maison et les meubles de Labitte, à Frocourt, furent saisis en exécution de la sentence du 28 juin 1695, le condamnant à payer 30 livres à d'Arie. Labitte, le 13 mai, fit opposition à la saisie par ce motif que des 30 livres il avait payé 19 livres 10 sous dont il avait quittance, et qu'il avait droit au restant, 10 livres 10 sous, pour frais de voyage. Le 8 août, les parties convinrent de remettre le jugement de la cause à des arbitres, et ils choisirent en cette qualité Charles Forcedebras, prêtre, docteur en théologie, et chanoine-archidiacre d'Amiens, et Louis Le Caron d'Avesne, chanoine de la cathédrale, conseiller au bailliage et siège présidial d'Amiens, qui le 5 novembre rendirent une sentence aux termes de laquelle des 30 livres en question, déduction devra être faite à Labitte de 19 livres 18 sous, et les 10 autres livres 10 sous demeureront compensées avec les frais de saisie et de voyage, à moins que d'Arie n'aime mieux qu'ils soient taxés. Le 26 novembre signification fut faite à d'Arie d'avoir à comparaître à quinzaine au bailliage d'Amiens pour voir homologuer la dite sentence.

Le 29 décembre, d'Arie mandait à son procureur d'opposer à la sentence arbitrale l'exception d'avoir été rendue sur papier com mun; et au cas où néanmoins elle serait homologuée, de demander une expertise.

Le 26 février 1699, une ordonnance du présidial nommait comme

juge-commissaire en la cause, M. de Montmignon, conseiller au bailliage d'Amiens, avec injonction aux parties de lui remettre les pièces. Le 26 mars, une senteuce déboutait Labitte de sa demande d'homologation de la sentence arbitrale. Le 12 mai, Labitte forma opposition, et le 19 mai le bailliage commit M. de Montmignon pour en connaître. Le 2 juillet, une sentence intervint contre Labitte, et le lendemain les dépens obtenus par d'Arie furent taxés. Le 13 juillet, Labitte interjeta appel des sentences du 26 mars et 2 juillet. Le 4 mai précédent, d'Arie avait renouvelé son action en diffamation contre Labitte; et le 16 juin avait fait agréer par le bailliage d'Amiens une requête tendant à ce que ledit bailliage prit connaissance de la demande contre lui faite par l'abbaye de Saint-Pierre de Sélincourt de 29 années de censives à raison de 9 livres par an, et d'une poursuite intentée contre Etienne Belhomme, charron, et Philippe Boullenger, laboureur à Dargies, pour être condamnés à 100 livres d'amende pour avoir abatto des ormeaux dans les haies de Frocourt, dont l'abbaye prétend avoir la voirie, quoiqu'elle sache que c'est d'Arie qui les a vendus aux accusés à la prière du père Froissart, précédent prieur, pour se rembourser de plusieurs sommes à lui dues par la dite abbaye.

Réparations à l'église de Frocourt.

La fabrique de l'église de Frocourt est mentionnée comme propriétaire d'un journal de terre tenant à la rue, et de 2 autres journaux; elle donnait ces terres en location. L'entretien du chœur et de la nef de l'édifice incombait à l'abbaye de Saint-Pierre de Sélincourt, comme gros décimateur. Des lettres du prieur, M. Froissart, à M. d'Arie, lui annoncent, pour cet entretien, l'envoi de chevrons, de lattes, de clous, de tuiles, de couvreurs et de maçons, pour les Travaux de couverture, après lesquels on pourra faire donner la bénédiction par l'évêque, et célébrer la messe.

Ces missives de l'année 1697 contiennent en même temps la nou

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