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chaussée et au premier étage, est une croisée et au deuxième étage un œil de bœuf.

La face opposée sur le jardin est percée à rez-de-chaussée de deux portes et de quatre croisées, au premier étage de cinq croisées, au deuxième étage d'une lucarne avec brises en ardoises et de deux autres lucarnes.

La cour du devant est pavée en grès avec pentes et ruisseaux conduisant les eaux dans la rue sur laquelle elle est close par un mur avec porte cochère à deux vantaux avec guichet.

Le bâtiment à droite a deux croisées de face sur la cour et est élevé sur terre-plein d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage carré avec grenier au-dessus sous un comble couvert en ardoises en tuiles à un égoût.

En arrière corps, à gauche de ce bâtiment, est un petit bâtiment joignant le principal élevé d'un rez-de-chaussée et d'un 'étage carré avec grenier au-dessus sous un comble couvert en tuiles à un égoût.

Le bâtiment à gauche de la cour sur laquelle il a deux croisées de face est élevé sur terre-plein d'un étage carré et d'un grenier au-dessus sous un comble couvert en tuiles à plusieurs égoûts avec gouttière en fer blanc.

Entre ce bâtiment et le principal et en arrière corps du précédent est un petit bâtiment élevé d'un rez-de-chaussée couvert en zinc surmonté d'un étage en arrière-corps sous comble couvert en ardoises à un égoût.

Le jardin ensuite du bâtiment principal est de forme rectangle et clos de murs en trois faces, dessiné partie à l'anglaise partie à la française, et planté d'arbres et arbustes fruitiers.

Dans le mur à droite est un puits mitoyen avec la propriété voisine dans lequel est une pompe avec verge et balancier en fer et robinet en cuivre attenant un ruisseau pavé en grès.

Cette maison tient par devant à la rue du Cherche-Midi sur laquelle elle porte le numéro quatre-vingt-dix-sept, anciennement numéro onze de la rue du Petit-Vaugirard, à droite au sieur Didot, à gauche au couvent de l'Assomption.

A l'intérieur, distribution très simple: pièces à la droite et à gauche d'un passage central avec escalier et allant de

la cour au jardin. Le rez-de-chaussée et le premier étage formaient alors chacun un appartement avec les dépandances nécessaires. L'étage du comble réservé aux domestiques possédait une cuisine particulière. Au-dessus, grenier avec « percée faite pour jeter les fourrages du grenier dans l'écurie ». Celle-ci était installée dans l'un des petits bâtiments élevés de chaque côté de la cour et comportant loge pour le portier, hangar et cellier.

Tel quel, cet hôtel, qui n'a connu comme modification importante que le remplacement, au cours du XIXe siècle, du comble sur le jardin par un second étage en maçonnerie, remonte au premier Empire. Il fut élevé par Davia, entrepreneur de bâtiments et constructeur, en 1809, nous apprend un acte, du pont de Choisy.

C'était la première habitation importante élevée sur un terrain que les actes disent en marais et que le plan de Turgot (1) montre occupé par des constructions légères : écuries et granges. Au milieu du xvme siècle, il dépendait d'un terrain beaucoup plus considérable, allant de la rue du Cherche-Midi à la rue de Vaugirard, appartenant à Marguerite-Charlotte de Montullé, qui habitait avec son mari, Jean-Baptiste d'Albertas, rue du Cherche-Midi même, dans l'hôtel portant aujourd'hui le n° 9, naguère acquis par son père, Jean-Baptiste de Montullé, conseiller au Parlement et bibliophile connu, et pour lors en possession d'elle et de sa sœur, Madame de Montecler, du fait de leur part d'héritage.

Quant au terrain sis entre la rue du Cherche-Midi et la rue de Vaugirard, il lui venait vraisemblablement de son oncle maternel, le conseiller Glucq de Saint-Port, co-pro

(1) A noter aussi la présence, sur le même plan, d'une barrière fermant la rue à la hauteur de ce terrain.

priétaire, avec son beau-frère, M. de Julienne, de la teinturerie des Gobelins et de nombreuses maisons et terrains rue de Seine et dans cette partie de la future rue du Cherche-Midi (1).

Le 3 juin 1756, par devant Me Desmeure l'aîné, JeanBaptiste Ravel acquérait de Marie-Charlotte de Montullé, autorisée de son mari, un grand terrain allant de la rue du Petit-Vaugirard à la rue de Vaugirard, duquel devait être détaché dans la suite celui qui nous intéresse. Il décédait en 1775 après avoir pris le soin, par testament olographe du 6 octobre 1770, déposé chez Me Boursier, de désigner comme légataire universel son frère, Jean-Joseph Ravel baron d'Esclapon qui était mis en possession de l'héritage par acte du 20 octobre 1775. Mais celui-ci, obéissant au besoin de spéculation qui tentait alors les plus notoires personnages (Monsieur, frère du roi, le duc de Choiseul), projetait un vaste lotissement de cet héritage qui ne comprenait pas moins de 4.124 toises. Pour sa mise en valeur il songeait à percer dans le prolongement de la rue SaintRomain, une rue nouvelle qui aurait relié la rue du PetitVaugirard à la rue de Vaugirard qu'elle eût rejointe à la hauteur du n° 110 actuel. En fait, révèle un plan gravé du lotissement qui m'est communiqué par mon collègue et ami Henri Masson, l'opération s'étendait sur 17 lots allant de 136 à 802 toises. Les acquéreurs, devaient s'adresser pour traiter soit au baron d'Esclapon, rue de Condé, soit au notaire Trutat, même rue, ou encore à Neveu, architecte, rue de Tournon. Les acquéreurs suffisants ne semblent pas s'être présentés, car sauf sur une faible partie de la rue du Petit-Vaugirard (hôtel de Cler

(1) Voy. Paul Fromageot: La rue du Cherche-Midi, numéros 9 et 13 (Bull. Soc. Hist. VI, et tirage à part).

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Plan gravé d'un projet de lotissement des terrains Ravel d'Esclapon.
(Communiqué par M. Henri Masson.)

empêchait ses héritiers naturels, les enfants de Pierre situation embarrassée qui, sur interventions des créanciers, moment de son décès, le baron d'Esclapon laissait une et la rue nouvelle n'était pas percée. Bien mieux, au

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Ravel de Martel, ancien commandant d'escadron dans le régiment de Dragons, et de François-Xavier de Cabannes, ancien colonel au même régiment, celui-ci légataire en usufruit, de profiter de ses dispositions testamentaires (1). Après plaidoiries, les immeubles étaient mis en vente et, par sentence rendue au Châtelet le 21 décembre 1790, Jean Barrois, bourgeois de Paris, demeurant rue GeoffroyLangevin, 21, créancier privilégié de la succession pour la somme de 74.000 livres formant le capital de 3.700 livres de rentes constituées à son profit, le 31 décembre 1779, par contrat devant Trutat, était déclaré adjudicataire au prix de 24.000 livres francs deniers au vendeur des biens. suivants :

1o — Une maison sise rue de Vaugirard, 19, occupée par la ci-devant comtesse de Lastic (2) (bail devant Trutat,. 13 décembre 1788);

2o Deux terrains sis rue du Petit-Vaugirard loués, l'un en marais au sieur Joseph Le Grand, maître jardinier (bail Trutat, 18 novembre 1787); l'autre en chantier au sieur Charles Duparc (bail sous seing privé fait à Rogeret le 15 octobre 1788).

Mais, par acte passé devant M° Trutat le jour même de l'adjudication, c'est-à-dire le 21 décembre 1790, acte qui ne faisait que confirmer deux déclarations antérieures, l'une du 23 août 1787 faite à la même étude, en présence de << Jean-Louis Margotin, bourgeois de Paris, y demeurant, rue de Condé » ; l'autre du 26 novembre 1781, faite devant Me Pinon, Barrois reconnaissait qu'il n'était que le prête

(1) Testament Ravel du 29 novembre 1783, reçu par Garcerand. Le baron Ravel d'Esclapon et son parent, Ravel de Martel, demeuraient rue de Condé, no 6 (Almanach de Paris, Lesclapart, 1782). (2) 104, actuel.

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