Page images
PDF
EPUB

M. Ch. Saunier communique une lettre adressée à M. Simon-Juquin, maire du VIe arrondissement, par M. l'abbé Letourneau, curé de Saint-Sulpice, qui l'informe de la découverte des restes d'une ancienne chapelle dans les caves du no 11 de la rue Férou et demande des renseignements sur elle.

M. Foiret fait deux intéressantes communications: La première qui concerne Gustave Flaubert, dont on vient de célébrer le centenaire par l'érection d'un monument dans les jardins de Luxembourg, consiste dans la lecture de cinq lettres inédites du grand écrivain;

La seconde se rapporte au célèbre nom de « Figaro » donné par Beaumarchais à l'un des personnages de ses comédies (1). M. Henri Masson qui, sur la demande du regretté M. Félix Herbet, s'est livré, à de longues recherches pour reconstituer, de 1800 à 1920, la liste complète de tous les membres de la municipalité de l'ancien XI arrondissement devenu le VIe depuis 1860, intéresse vivement l'assistance, en lui donnant l'énumération de tous les maires et adjoints avec la durée exacte de leur mandat.

M. Léo Mouton demande, à ce propos, que le portrait de M. Félix Herbet soit placé dans la salle de séances de la Société. M. Ch. Saunier recherchera soit une photographie, soit une épreuve du portrait en phototypie publié dans le Bulletin.

M. Laschett annonce que la commission du Vieux Paris s'est occupée de la protection de la Cour du Dragon.

La séance est levée à dix heures et demie.

(1) Voy. pp. 89-100, Notes et Documents.

NÉCROLOGIE

PAUL MARAIS. LÉON DOREZ.

-

AUGUSTE VAILLANT.

MARTIAL BOUDET.

La Société Historique a fait, ces derniers mois, quelques pertes cruelles. Après Paul Marais, conservateur de la Bibliothèque Mazarine, qui fut l'un des conférenciers les plus appréciés de nos assemblées générales, voici Léon Dorez, conservateur principal au département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, qui s'en va. Il appartenait à notre Conseil d'administration depuis la fondation de la Société. Comme érudit sa notoriété dépassait la France et tandis que l'Académie des Inscriptions lui faisait attendre la consécration qui lui était due, l'Italie et même l'Allemagne le tenait en estime particulière. C'est que ses travaux sur l'art et surtout sur la littérature de l'Italie médiévale, en particulier sur Pic de la Mirandole, ses belles éditions de chroniques et de manuscrits, ses travaux de pure bibliographie, avaient par leur érudite perfection, une importance partout reconnue. Nous avons aussi perdu Auguste Vaillant, le trésorier très dévoué de la Société depuis 1898. Mais sur l'homme, le libraire, je laisse la parole à M. Albert Cim qui fut son ami :

Le dimanche 26 juin, une foule considérable conduisait à sa dernière demeure un libraire universellement connu, peut-on dire sans exagération aucune, et universellement estimé et aimé.

Auguste Vaillant, le libraire de la rue Rotrou et des galeries de l'Odéon, le beau-frère et l'associé d'Ernest Flammarion, était décédé presque subitement, à la suite d'une opération intestinale. Il n'avait que soixantehuit ans.

Cette mort si prématurée, si soudaine, avait plongé l'assistance dans la consternation; la douleur se lisait sur tous les visages, et combien étaient mouillés de larmes! C'est que M. Vaillant était adoré de tout son personnel, pour qui il avait toujours été comme un frère aîné ou un père.

La colère était un sentiment tout à fait inconnu d'Auguste Vaillant, et je puis affirmer, et bien d'autres le peuvent comme moi, que, durant ce long laps de quarante années, je ne l'ai jamais vu une seule fois s'emporter, se fâcher contre quelqu'un. Il était doué d'une impertur

[merged small][ocr errors]

bable douceur, et d'un calme, d'une courtoisie, d'une bienveillance que rien n'altérait et que tous ceux qui l'approchaient se sont plu à proclamer.

Il avait souvent affaire cependant à une race réputée pour être peu commode et irritable entre toutes, les gens de lettres, qui venaient sans' cesse lui recommander la mise en vente de leurs volumes et qu'il savait recevoir tous avec sa droiture et sa franchise habituelles, avec sa coutumière et native complaisance aussi, et qui le quittaient toujours satisfaits et reconnaissants. Jamais, une seule fois, je n'ai entendu quelque confrère ayant à se plaindre de Vaillant; jamais un seul qui ne fît son éloge, le plus chaleureux éloge.

C'était dans ce petit cabinet situé à l'extrémité de son magasin d'expédition, rue Rotrou, que ces visites avaient lieu, et, pour mon compte, que de fois je m'y suis assis en face de lui, que de fois je suis venu recourir, pour mes travaux bibliographiques, à l'expérience et aux lumières de ce cher et excellent ami! Et, jusqu'à ses tout derniers jours, que de bonnes et abondantes causeries! Qué de doux épanchements! Aussi est-ce bien douloureusement que je le pleure, et du fond de l'âme que je lui adresse ce suprême adieu.

Albert CIM.

Enfin, quoiqu'il n'appartînt pas à la Société, nous croyons devoir saluer ici la mémoire de M. Martial Boudet, chef des services d'imprimerie dans la maison Firmin-Didot. Petit-fils de Théotiste Lefevre qui a laissé un si grand nom dans la Typographie, il était d'abord entré comme simple apprenti dans les ateliers qu'il devait diriger plus tard avec une autorité unanimement reconnue.

Lorsque fut fondée la Société Historique du VI° arrondissement, il voulut bien étudier notre projet d'impression d'un Bulletin en limitant au strict minimum les frais de publication. Grâce à ses soins, à ses complaisances, notre Bulletin a ainsi pu avoir, dès le début, et conserver une tenue matérielle qui a bien été souvent enviée par d'autres groupements.

La droiture naturelle de M. Boudet, son affabilité, la fermeté de ses principes l'avaient fait distinguer par ses concitoyens de Chaville qui lui confièrent les fonctions de maire et le maintinrent à la tête de leur municipalité pendant près de vingt ans. Ce n'est que tout récemment qu'il avait, l'âge venant, résilié ce poste d'honneur.

Ch. S.

1

LISTE DES MAIRES ET ADJOINTS

DE L'ANCIEN XI ARRONDISSEMENT ET DU NOUVEAU VIo.

1800-1920.

Cette liste générale de tous les Membres des deux Municipalités parisiennes successives des XI et VI arrondissements depuis leur origine, instituée par la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) jusqu'en cette année 1921, a été établie d'après les documents administratifs officiels conservés aux Archives nationales et aux Archives départementales de la Seine. Elle peut donc être considérée, dans son ensemble, comme absolument complète et rigoureusement exacte dans ses détails. Henri MASSON.

MAIRES DU XI ARRONDISSEMENT.

1800-1860.

Boulard (Antoine-Marie-Henry).

9 mars 1800 16 janvier 1804.

[ocr errors]

Camet de la Bonnardière (Jean-Philippe-Gaspard, baron).

16 janvier 18042 août 1820.

Boulard (Henry-Simon).

2 août 1820 -20 août 1824.

Fieffé (Antoine-Marie).

[blocks in formation]

Renouard (Antoine-Augustin).

31 juillet 1830 16 février 1833.

Démonts (Joseph).

16 février 183325 février 1848.

David d'Angers (Pierre-Jean).

25 février 1848 28 septembre 1848.

Buchère (Ambroise-Michel).

28 septembre 1848

Gillet (Marie-Joseph).

29 août 1849.

29 août 1849 24 avril 1850.

Desgranges (Pierre-Désiré-François-Xavier). 1er mai 1850 - 30 mai 1857.

Colin de Verdière (Léon-Jean-Andoche).
30 mai 1857 31 décembre 1859.

MAIRES DU VIe ARRONDISSEMENT.

1860-1920.

Colin de Verdière (Léon-Jean-Andoche). 1er janvier 1860- 26 janvier 1861.

Gressier (Charles-Louis).

26 janvier 1861-5 septembre 1870.

Hérisson (Anne-Charles).

5 septembre 1870

13 octobre 1870.

Robinet (Jean-François-Eugène).

13 octobre 1870 -5 novembre 1870.

Hérisson (Anne-Charles).

5 novembre 1870 - 8 septembre 1871. Duranton (Jean-Baptiste-Alexandre-Stanislas).

8 septembre 1871

Rigaud (Louis-Esprit-Simon).

18 juin 1873.

18 juin 1873 — 27 février 1879.

« PreviousContinue »