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selme au premier étage, qui l'habitent encore aujourd'hui. Le Dr Jeanselme est une des notabilités du monde médical; il est professeur agrégé à la Faculté et médecin des hôpitaux. Le 1er janvier 1911, un libraire-éditeur réputé, Honoré Champion, universellement connu du monde savant, prenait possession de la grande boutique et de ses dépendances. Il s'était fait une spécialité des ouvrages d'érudition historique et archéologique. M. Champion est mort le 8 avril 1913 et est aujourd'hui remplacé par son fils, Édouard Champion qui continue dans les mêmes locaux à diriger la librairie fondée par son père. En 1915, la petite boutique à droite de la porte cochère en entrant était louée par la Société générale des transports (anciennement Sénécaux, Patin et Delquigny) qui y est encore.

Le deuxième étage, abandonné en 1914 par les Allard de Gaillon, a été occupé par bail du 24 juillet 1916, à partir du 1er octobre de la même année par M. Cadeaux attaché à la direction de la susdite Société de transports.

Nous citerons enfin, pour terminer, un peintre qui habite le quatrième étage depuis 1902, M. Jean-Baptiste Guth. Cet artiste, élève de Gérome et de l'École des Beaux-arts, expose au Salon depuis de longues années. Il commença sa carrière de 1875 à 1883 par des vitraux, notamment pour la cathédrale de Huy (Belgique) et pour Clermont-Ferrand. Mais dès lors, il s'est plus particulièrement adonné aux portraits et un grand nombre de ses beaux et vigoureux fusains ont été reproduits dans le grand illustré anglais The Graphic et dans l'Illustration. C'est tout un panthéon des hommes célèbres, depuis Duruy et Renan, jusqu'aux personnalités militaires et autres les plus en vue de la dernière guerre, Clémenceau, Lloyd George, Kitchener, Douglas Haig, Joffre, Foch, etc., etc. Il con

vient de citer ces portraits pour l'impression de vie qu'ils donnent et pour leur ressemblance frappante.

Nous voici arrivés à la période tout à fait contemporaine. Mme Piriou, devenue veuve, se décida en 1918 à aliéner sa maison et, par acte du 23 décembre de la même année passé devant Me Moisson, notaire à Saint-Germain en Laye, elle la vendit à M. Maurice-Marie-JosephAuguste Frank, industriel, qui s'est laissé séduire par les grâces désuètes de ce vieux logis du xvIIe siècle.

M. Frank n'habite pas sa maison du quai, mais il espère bien un jour ou l'autre s'y installer, et quand on voit un homme comme lui, averti plus que tout autre, habitué à se mouvoir dans le tourbillon de notre vie moderne et cependant attiré vers ces vieux murs qui ont vu tant de choses, on se demande en quoi consiste le charme secret de cette vie qui n'est plus et qu'on ne reverra jamais. Nous montons le bel escalier et, dans le silence qui nous environne, en fermant les yeux, nous évoquons l'ombre de ceux qui l'ont descendu tant de fois. Voici qu'un homme nous croise coiffé d'un feutre à larges bords. C'est le conseiller Loisel. Voici l'élégant marquis de Laubespine avec sa perruque poudrée; voici Mgr de Milon dans sa soutane violette, et un moment après, la robe de soie bouffante de la mystérieuse baronne de Korff.

Et ce sont toutes ces âmes envolées qui semblent palpiter silencieusement autour de nous; et il nous semble que nous goûtons un plaisir défendu en pénétrant un instant dans un monde interdit et disparu.

Léo MOUTON.

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ADDENDA

A LA NOMENCLATURE DES VOIES ANCIENNES ET ACTUELLES DU VIe ARRONDISSEMENT

Notre regretté président M. Félix Herbet a publié en 1910, dans le Bulletin de la Société historique du VIe arrondissement (1), une liste des anciennes dénominations de nos rues à diverses époques et indiqué leur concordance avec les noms actuels.

Quoique déjà très complète, cette liste offrait encore des lacunes que nos recherches personnelles nous ont permis de combler en grande partie.

On trouvera notamment dans notre travail, le relevé des appellations données aux cours intérieures de l'Abbaye de Saint-Germain des Prés avec la détermination des emplacements qu'elles occupaient; indications qui malgré leur intérêt, pour la période révolutionnaire notamment, ne semblent pas avoir suffisamment arrêté jusqu'ici l'attention des historiens parisiens.

D'autres noms, quoique non officiels, ont été rencontrés et recueillis par nous sur différents documents. Nous les donnons ici, pensant qu'ils pourront servir à préciser

(1) T. XIII, p. 63 et suivantes.

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