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tenait à M. Lenormant lui-même. A cette époque la maison était occupée entièrement par deux locataires : M. Fourchy qui détient la cuisine du rez-de-chaussée sur cour, l'entresol pour son étude et les deux appartements du premier et du second étage au-dessus de l'entresol. Du reste, la cuisine, l'entresol et le premier communiquaient par de petits escaliers intérieurs. M. Lenormant devait continuer ces locations conformément aux baux du 5 avril 1858 (7.000 fr.) pour l'entresol et le deuxième étage, et du 22 février 1855 (5.500 fr., neuf ou douze ans) pour le premier étage. Ce dernier bail fut alors prolongé pour sept ans encore à partir du 1er avril 1867.

Quant au second locataire dont M. Lenormant s'engageait aussi à continuer la location, c'était le marchand d'estampes Alexandre Rapilly et sa femme, Mme ClaudinePauline Pittan, dont le bail allait jusqu'au 1er avril 1870 ou 1872, au choix des parties. Rapilly occupait les deux boutiques à droite et à gauche de la porte cochère, une remise et un appartement lambrissé au troisième audessus de l'entresol, moyennant un loyer de 3.500 francs. Comme d'autre part nous voyons le libraire Labitte continuer à figurer sur les annuaires au 5 du quai Malaquais, jusque vers 1870, il faut admettre quelque sous-location non relevée sur le jugement d'adjudication de 1863.

En 1868, M. Fourchy, notaire honoraire, le père de Émile Fourchy alors titulaire de l'étude de l'entresol, vint habiter l'un des deux grands appartements. En 1870 enfin arrivait dans la maison M. Albert Cocteau, avocat, qui allait bientôt, en 1871, remplacer dans sa charge M. Émile Fourchy lui-même. En 1874 il quittait le quai Malaquais avec son étude et allait l'installer, 37, rue de - Lille. En 1875 il n'y a plus dans la maison que M. Four

chy père et Rapilly, et en 1876 Rapilly seul; Labitte le libraire était parti dès 1870.

En 1878 arrive un ménage d'artistes, M. Achille Benouville, artiste peintre, et sa femme, artiste dessinateur. M. Achille-Jean Benouville était un artiste de valeur et de réputation, mais il n'était plus jeune, car il était hors concours depuis 1844. Il avait alors obtenu une troisième médaille pour son envoi de Rome où il se trouvait. Son exposition se composait cette année-là de deux toiles Homère abandonné dans l'île de Sicos et recueilli par des bergers; et Souvenir de la vallée de Narni (États romains). Il obtint en 1845 le prix de Rome et une première médaille en 1863. Il exposait cette annéelà Saint-Pierre de Rome vu de la villa Borghese, le Colisée vu des jardins Farnèse et une Vue de l'Anio près de Tivoli. Il fut décoré cette même année 1863. Il était né à Paris et était élève de Picot. A partir de 1892, on ne voit plus figurer son nom sur les livrets du Salon.

Le 20 décembre 1878, M. Jean-Baptiste-Victor Lenormant mourut et moins d'un an et demi après, le 20 mars 1880, la maison du quai Malaquais était de nouveau mise en vente sur licitation et adjugée à l'un des héritiers du défunt, son neveu, M. Louis-Gustave-Alphonse Pichard, notaire honoraire, habitant Versailles, avenue de SaintCloud, no 25. La mise à prix avait été de 280.000 francs et les enchères étaient montées jusqu'à 440.050 francs.

Ce nouvel acte nous apprend que les Rapilly sont toujours locataires des mêmes locaux pour une période qui les mène jusqu'au 1er avril 1882, mais leur loyer est maintenant de 6.500 francs. L'entresol est occupé par M. Cavalier et sa mère, veuve d'un ingénieur en chef des Ponts et

chaussées (bail trois, six, neuf à partir du 1er juillet 1878, loyer, 5.000 fr.). Au premier étage, c'est M. Brandeis (bail de décembre 1875, pour six ans et trois mois à partir du 1er janvier 1876; loyer 8.000 fr.). Enfin, au deuxième étage, ce sont toujours les Bénouville qui ont un bail pour jusqu'en 1883 et qui payent 6.000 francs de loyer.

M. Pichard, le notaire honoraire, ne demeura pas longtemps propriétaire de sa maison du quai il était célibataire et s'était retiré aux Mathurins (Seine-et-Oise). Il y mourut le 18 avril (ou 8 avril) 1885, laissant pour légataire universelle Mme Mathilde-Louise Delatouche, épouse de M. Victor-Louis-Nicolas Piriou. A ce moment la maison semble n'avoir pas été entièrement habitée. Nous relevons seulement les noms de Maisonneuve frères et Ch. Leclerc, libraires, et de M. Frédéric Loeffler, directeur du journal La Mode parisienne. Les Rapilly, qui avaient habité si longtemps, étaient partis. En 1886, Maisonneuve est remplacé par L. Benoît et E. Jorel, libraires; en 1888 arrivent Danlos fils et Delisle, marchands d'estampes, et un M. Guillaume Jonas, commissionnaire en librairie. En 1889, Jonas a disparu mais le comte et la comtesse Ferdinand de Divonne viennent s'y installer. En 1894, voici deux nouveaux venus: le comte Albert Duchastel et le photographe Lampué. L'année suivante, c'est M. Gaudermen, juge suppléant au Tribunal de commerce. En 1899 le baron et la baronne Allard de Gaillon viennent occuper l'appartement du deuxième étage au-dessus de l'entresol, où ils demeureront jusqu'en 1914. En 1903, M. Sébastien Santerre vient au quai pour y demeurer peu de temps, car dès l'année suivante son nom disparaît pour faire place à celui du Dr Paul Poirier, qui meurt en 1908 et est remplacé l'année suivante par le Dr et Mme Edouard-J. Jean

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