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obtint de LL. EE. de Berne, à cette date, l'autorisation de réintégrer la coseigneurie d'Aubonne dans la seigneurie de ce lieu, nous laisserait présumer que cette coseigneurie ne faisait pas encore partie de la seigneurie acquise par Lochmann. Si cette supposition se trouvait fondée, ce serait alors Prosper de Menthon, seigneur de Rochefort, qui aurait forcément vendu la coseigneurie d'Aubonne au baron Lochmann.

Quant au seigneur de Dusilly, oncle paternel de celui-là, François de Lettes faisait subhaster, dans l'année 1579, tous ses biens dans le bailliage de Morges, et l'année suivante ce seigneur de Dusilly était sous le poids d'une discussion de biens . Jacques de Savion, de Genève, obtint, de son côté, une subhastation des biens du même Jacques de Menthon . Il la vendit, le 24 avril 1582, à

Mémoire pour M. de Vuillerens, sur les droits et titre de coseigneur d'Aubonne (pièce annexée à celui des titres du bailliage d'Aubonne, qui porte le No 1408).

361.

Invent. général des droits de la baronnie d'Aubonne, 2e partie, pag.

Ibidem, 2e partie, pag. 361 et 377. Wilhelm de Vuillermin acquit, en 1580, dans la discussion des biens de Jacques de Menthon, coseigneur d'Aubonne, les fiefs, revenus et jurisdictions de celui-ci aux Grandes et Petites Vaux, à Monnaz et à Saint-Saphorin. (Ibidem, 2e partie, pag. 377, paq. 106, No 1612.) Le 14 septembre de la même année 1580, LL. EE., moyennant 36 écus d'or au soleil, du coin du roi de France, approuvèrent l'acquisition faite pour le prix de 300 des dits écus, dans la discussion des biens du prédit Jacques de Menthon, seigneur de Dusilly, par Jean Steiger, avoyer de Berne et baron de Rolle, de la seigneurie, haute, moyenne et basse jurisdiction appartenant au discutant et procédée de son défunt frère Claude, vivant seigneur de Lavigny, dans les villages et territoires de Ballens et de Bière. (Registres des Mandats romands, vol. D, fol. 61.)

Est-ce une nouvelle subhastation, ou serait-ce celle obtenue précédem-? ment par François de Lettes, que celui-ci aurait cédée à Jacques de Savion Pour le prix de 514 livres et 7 sols (?).

Jean-Henri Lochmann, banderet de Zurich, qui devint baron d'Aubonne, en 1585.

Aux environs de cette année-ci, le notaire Etienne Favre stipula la Grosse des reconnaissances prêtées en faveur de Jean-Henri Lochmann, baron d'Aubonne, à cause de la coseigneurie de ce lieu, dite de Rochefort *. Sous l'année 1600, François Villain, baron d'Aubonne, reconnut, en faveur de LL. EE., la seigneurie et la coseigneurie d'Aubonne, avec les deux châteaux forts de cette ville. Cette coseigneurie resta dès lors réunie à la seigneurie.

Quant à la coseigneurie d'Aubonne hors des franchises de la ville, le baron Lochmann n'en fit pas la réintégration, mais il la rétrocéda, le 8 mai 1588 (acte reçu par égrége Favre), au noble Pierre de Gumoëns, seigneur de Correvon (et d'autres lieux), déjà seigneur de Lavigny, ou ayant des droits sur cette terre, du chef de son épouse Françoise de Beaufort, sœur utérine de Jacques de Menthon, seigneur de Dusilly et héritier de son frère Claude, en faveur de laquelle il avait testé, le 11 septembre 1587 3.

Pierre de Gumoëns, ne possédant pas le château postérieur d'Aubonne, où les coseigneurs de cette ville avaient précédemment le siége de leur jurisdiction, établit son tribunal de Justice à Lavigny, tant pour l'exercice de la

Mémoire pour M. de Vuillerens, sur les droits et titre de coseigneur d'Au

bonne.

Invent. général des droits de la baronnie d'Aubonne, No 191.
Titres du baill. d'Aubonne, coté No 1088.

Mémoire pour M. de Vuillerens, sur les droits et titre du coseigneur d'Aubonne.

* Communication de M. le comte Amédée de Foras, auteur du Nobiliaire et de l'Armorial de Savoie.

jurisdiction de ce lieu que de celle du territoire d'Aubonne hors des franchises. Ce seigneur de Lavigny prêta quernet pour la seigneurie de ce nom, en l'année 1600, en faveur de LL. EE., sur les mains du commissaire Pastor, et dans cette reconnaissance il réunit la seigneurie de Lavigny et la coseigneurie d'Aubonne pour n'en former qu'une seule et même châtellenie ".

La seigneurie de Lavigny et la coseigneurie d'Aubonne, hors des franchises, passèrent des nobles de Gumoëns aux nobles Proux (ou Preux), de Vevey, par le mariage de Claudine, une des filles du prénommé Pierre de Gumoëns, avec Michel Proux. Les hoirs du noble André Proux, alors mineurs, vendirent, le 5 juin 1634, les prédites seigneurie et coseigneurie au noble Imbert de Lavigny, seigneur de Chavannes-sur-le-Veyron . Etiennaz de Lavigny, fille de celui-ci, les apporta à son mari, le noble JeanPhilippe Loys, vidomne de Moudon, seigneur de Villardin et d'autres lieux. Cette dame, alors veuve, les reconnut, en faveur de LL. EE. de Berne, le 8 août 1690, sur les mains des commissaires Steck et Rolaz ". Elle décéda le

1 Observations sur le quernet exigé de M. de Pampigny, par M. le commissaire Tissot, au nom de LL. EE.; pièce annexée au No 1408 des titres du bailliage d'Aubonne.

Mémoire pour M. de Vuillerens, sur les droits et titre de coseigneur d'Aubonne.

Arch. de la famille de Mestral. Le seul fils de Pierre de Gumoëns, nommé Claude, mourut en 1618, sans postérité, et ses quatre sœurs se partagèrent les seigneuries de leur père. (Ibidem.)

• Observations sur le quernet exigé de M. de Pampigny, etc. (Voir ci-dessus.) André Proux était fils de Michel, décédé au mois de mars 1612. (Collect. de M. le bibliothécaire Du Mont.)

* Observations sur le quernet exigé de M. de Pampigny, etc.

Ibidem. Ce quernet, prêté en faveur de LL. EE. pour Lavigny et la co

16 janvier 1694. Après elle la seigneurie de Lavigny et la coseigneurie d'Aubonne, hors des franchises furent possédées par le noble Gabriel-Henri de Mestral, seigneur de Vuillerens, mari de Gabrielle-Judith Loys de Villardin, fille de la précitée Etiennaz de Lavigny, qu'il avait épou sée en 1691, et qui décéda déjà le 1er février 1694, laissant un fils, Albert de Mestral, héritier de sa mère. Celui-ci mourut le 3 février 1703 et fut hérité par son père'.

Le 6 août de l'année 1733, le prénommé noble GabrielHenri de Mestral, seigneur de Lavigny et de ses dépendances, remit à LL. EE. de Berne, à titre d'échange, tous

seigneurie d'Aubonne hors des franchises, et celui qu'avait prêté, en 1600, le noble Pierre de Gumoëns aussi en faveur de LL. dites EE., nous indiquent clairement que la coseigneurie d'Aubonne dans les franchises était seule soumise à la mouvance du baron d'Aubonne, sans cela ces deux quernets eussent dû être prêtés en faveur de ce dernier, puisque LL. EE. n'avaient pas encore acquis, à cette époque, la baronnie d'Aubonne. En remontant à la source de cette mouvance, soit à l'hommage prêté par Jacques (III), coseigneur d'Aubonne, à Pierre de Savoie, on trouve que le prénommé Jacques soumit à la mouvance de ce prince la part que lui et son fils tenaient dans le château et le bourg d'Aubonne, d'où il résulte que ce qui se trouvait en dehors de ceuxci échappait à cette mouvance. Le traité fait le 6 des kal. de mars 1319, entre le coseigneur d'Aubonne et le seigneur de ce lieu, vient bien à l'appui de cette opinion. (Voy. ci-devant.) L'Inventaire général des droits de la baronnie d'Aubonne indique (sous le N° 31) une reconnaissance faite, dans l'année 1681, par la noble dame Etiennaz de Lavigny en faveur de Jean-Baptiste Tavernier, baron d'Aubonne, et aussi (paq. 98, No 1592) une reconnaissance de celui-ci faite la même année en faveur de la dite dame. Elles ont trait à des fiefs qu'ils tenaient mutuellement l'un de l'autre.

Arch. de la famille de Mestral. Etiennaz de Lavigny, veuve de Jean-Philippe Loys, seigneur de Villardin, avait, par son testament de l'année 1689 (avec codicilles du 15 octobre 1689 et du 17 janvier 1694), donné à ses filles tout ce que la loi lui permettait de leur laisser, entendant que si sa fille Gabrielle-Judith voulait avoir les immeubles de sa succession, elle pourrait les garder, à la taxe qui en serait faite par des parents, et en en payant aux

les droits de haute, moyenne et basse jurisdiction qu'il avait, à cause de Rochefort, tant sur les fiefs et censes procédés des seigneurs de Saint-Georges, acquis par LL. EE. le 18 avril 1731, que sur les assignaux des dites censes situés au village de Burtigny '.

Lorsque, dans l'année 1701, M. de Vuillerens (c'est le nom que portait le noble Gabriel-Henri de Mestral, seigneur de Lavigny, Vuillerens et d'autres lieux) acquit de LL. EE. la maison seigneuriale et le clos, dits d'Aspre, à Aubonne, pour le prix de 39070 florins, il leur remit, entre autres,

autres héritiers leur part. La prénommée Gabrielle-Judith testa le 29 janvier 1694, instituant son fils pour héritier universel, et lui substituant, s'il mourrait sans enfants légitimes, Gabriel-Henri de Mestral, son époux, pour la moitié de ses biens, et pour l'autre moitié les enfants nés et à naître du frère et de la sœur de la testatrice. Ce testament fut attaqué par M. de Vuillerens; le procès qui en résulta fut jugé, le 26 janvier 1697, par la Chambre suprême des Appellations, dont la sentence adjugea à M. de Vuillerens les trois quarts de la succession de son fils, en cas de prédécès de celui-ci sans laisser d'enfants, et le quart restant au frère et à la sœur de la prédite Gabrielle-Judith, quart dont M. de Vuillerens jouirait sa vie durant. Dès le 7 mars 1694, M. de Vuillerens était entré, au nom de son fils, en possession des biens de l'hoirie de Mãe de Villardin, à Lavigny et Aubonne. Par une transaction du 25 septembre 1742, il s'acquitta envers les enfants du frère et de la sœur de sa défunte épouse de tout ce qui aurait pu leur être dû, après sa mort, sur la succession de celle-ci. (Ibidem.)

'Titres du baill. d'Aubonne, coté No 1288. Par cette transaction, LL. EE. remirent au seigneur de Lavigny, etc., la jurisdiction omnimode, sauf le droit de ressort en appel, à Aubonne, sur sa forêt, dite la Coltire, de 63 poses, située au territoire de Bongirod; plus, la mouvance et la haute jurisdiction sur la maison (et ses dépendances) du sieur Etienne-Louis Bégoz, bourgeois et justicier d'Aubonne, dite en Cauvalau, à Lavigny, sur laquelle le dit Bégoz avait la moyenne et la basse jurisdiction. Quelques censes à Burtigny, Lavigny et Montherod furent comprises dans cet échange (ainsi que la moitié de la dime sur le clos d'Aspre, moitié cédée par LL. EE.), daté d'Aubonne, de la maison d'Aspre appartenant au prédit seigneur de Vuillerens et de Lavigny.

MÉM. ET DOCUM. XXVI.

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