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dynastie de Roupènè, par M. Victor Langlois. Paris, 1850. In-8°.

Lettres du baron Marchant sur la numismatique et l'histoire. Nouvelle édition. Livraisons 5 à 14. 1850. In-8°. Offert par M. Langlois.

Jehan de Béthencourt, roi des îles Canaries, par
G. de Martonne. 1851. In-12.
Journal des Savants. Janvier 1851.

Correspondance.

M. Emmanuel de Rougé, conservateur des antiquités égyptiennes au musée du Louvre, demande à être admis dans la Société comme membre résidant. MM. Duchalais et de Longpérier se portent présentateurs. La commission chargée d'examiner ses titres est composée de MM. Maury, Vincent et Quicherat.

M. Ernest Vinet adresse la même demande. MM. de Longpérier et de la Villegille se portent présentateurs. La commission chargée d'examiner ses titres est composée de MM. Maury, Villot et de Fréville.

M. Brunet de Presle adresse la même demande. MM. Depping et de Longpérier se portent présentateurs. MM. Lenormant, de la Saussaye et Cartier composent la commission.

Travaux.

M. Depping lit un rapport sur la candidature de

M. de Chennevières. Conformément à ses conclusions M. de Chennevières est élu membre résidant.

Les membres de la commission chargée d'examiner les titres de M. Langlois qui a demandé à être admis dans la Société comme membre résidant, étant absents ou démissionnaires, sont remplacés par MM. Bourquelot, Aug. Bernard et de la Villegille.

M. de Martonne lit un rapport sur la candidature de M. de Montaiglon. Sur les conclusions de ce rapport, M. de Montaiglon est élu membre résidant.

M. Quicherat se charge de rendre compte à la Société de l'ouvrage intitulé: Monographie de la cathédrale d'Albi.

M. Favé présente et explique un modèle, en petit, d'un trébuchet, machine de guerre employée dans les siéges, pendant le moyen âge, pour lancer de gros projectiles. Ce modèle destiné au Musée de l'artillerie est une réduction au dixième d'une machine que l'on a fait jouer dans le polygone de Vincennes.

« On a employé dans les siéges, au moyen âge, dit M. Favé, deux sortes de machines de projection, les grosses arbalètes lançant leurs traits horizontalement, comme le font nos canons, et les machines à contre-poids qui lançaient des pierres ou d'autres projectiles sous des angles élevés, comme nos mortiers. Ces machines n'étaient plus les mêmes que dans l'antiquité, et c'est à tort que des auteurs modernes leur donnent le nom de balistes et de catapultes, ou parlent d'artillerie nevro-balistique; car

les machines des Romains employaient la force de torsion des câbles de nerfs, et celles du moyen âge n'en faisaient plus usage. Les machines à tir courbe se composaient d'une flèche tournant autour d'un axe horizontal soutenu sur deux supports; à l'un des bouts de la flèche était suspendu un contre-poids; à l'autre était attachée une fronde par laquelle était lancé le projectile. Le jeu de cette fronde était la partie essentielle de la machine, celle qui jusqu'à présent n'avait pas été comprise. Un des bouts de la fronde est fixé à un anneau placé près du bout de la flèche, dont l'extrémité se prolonge par un crochet légèrement courbé; l'autre bout de la fronde forme une boucle qui entre dans ce crochet. Cette partie de la flèche étant en bas, la fronde est placée horizontalement dans un auget, le projectile est mis dans la poche de la fronde, dont la boucle entre dans le crochet qui termine la flèche. Le contrepoids se trouve alors en haut et la flèche est maintenue dans cette position par un déclic; si on le fait ouvrir, le contre-poids tombe et la flèche tourne autour de son axe, entraînant la fronde en vertu de la force centrifuge exercée par le projectile, la direction de la fronde se rapproche de celle de la flèche : à un certain moment, la boucle glisse dans le crochet, et la fronde s'échappe, laissant le projectile continuer librement sa trajectoire, pour aller tomber du côté d'où il est parti. Le projectile a fait alors une révolution complète autour de la machine.

La portée et même la direction dépendent du moment où le projectile est laissé libre: il faut pour que la machine produise tout son effet utile, qu'à cet instant le projectile ait acquis son maximum de vitesse, et qu'il s'échappe sous un angle voisin de 45 degrés. Pour que l'angle de départ soit favorable, il faut un certain rapport entre les longueurs des deux parties de la flèche séparées par l'axe, la longueur de la fronde, le contre-poids, la courbure du crochet et le poids du projectile. Une longue expérience de ces machines avait sans doute transmis aux engineurs du moyen âge la tradition de ces divers éléments, mais elle n'est pas parvenue jusqu'à nous et il faudrait beaucoup d'essais en grand pour produire le plus grand effet qu'on puisse obtenir avec ces machines. Dans les expériences qui ont été faites dans le polygone de Vincennes, on a lancé un boulet en fer pesant 12 kilogrammes à la distance de 175 mètres, des bombes pesant environ 50 kilogrammes à 145 mètres et des bombes pesant 80 kilogrammes à 120 mètres.

« Ces machines ont été employées en Europe, en Asie et en Afrique pendant plusieurs siècles; leurs noms ont varié avec les pays, les époques et les détails de construction. En Occident elles ont été appelées trébuchet, tripantum, biffa, pierrier, pierrière, mangonneau, bricolle, bible, etc. Giles Colonne, précepteur de Philippe le Bel, les divise en quatre classes :

« Celles dont le contre-poids est fixé à la flèche; celles dont le contre-poids est mobile autour d'un axe; celles qui ont un contre-poids fixe et un autre mobile; celles qui ne sont pas mues par un contrepoids, mais tirées à bras, au moyen de cordes.

<< La machine de cette dernière sorte lançait plus promptement des pierres moins grosses, et elle portait plus particulièrement le nom de mangonneau (mangonellum).

« Ces machines servaient principalement à lancer des pierres arrondies; on les a employées en outre à projeter soit des marmites rondes, percées de trous et remplies de feu grégeois; soit des tonneaux remplis de compositions incendiaires ou de matières putréfiées, soit des morceaux de fer rougis au feu, soit enfin des quartiers de chevaux morts et même des hommes vivants. Lorsque la machine devait lancer des projectiles incendiaires, on mettait à la fronde une poche en fer afin qu'elle ne fût pas brûlée. »

SÉANCE DU 19 FÉVRIER.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER, président.

Ouvrages offerts.

Mémoires de la Société archéologique de Touraine. Vol. I, II et III. Tours, 1842-47. In-8°.

Glossaire étymologique et comparatif du patois pi

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