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blit une seconde communauté de cinq Soeurs de SaintVincent de Paul.

Ces deux établissements furent supprimés en 1793. Pendant la Révolution, les Sœurs se réfugièrent rue des Fossés-Sorbonne, où elles se firent passer pour des ravaudeuses. Chaque matin, un prêtre de la Communauté de Saint-Sulpice se rendait dans leur retraite pour leur dire la sainte messe, et pour ne pas éveiller l'attention du public, il entrait quelquefois chez elles en leur demandant : « Citoyennes, ma tisane est-elle chaude? »

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Ce ne fut que le 22 mars 1804 (1 germinal an XII) que le curé, M. de Pierre, obtint leur réintégration dans leur ancienne maison de la rue Férou, où elles ouvrirent une École de filles sur la paroisse. Elles y demeurèrent jusqu'en 1825, où la démolition de cette maison, nécessitée par l'installation du nouveau Séminaire, les obligea à aller occuper, le 1er mai 1826, une autre maison située au o de la rue Mézières.

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Ce fut là qu'à leur école primaire elles ajoutèrent un ouvroir, où elles comptèrent jusqu'à trente jeunes filles, travaillant à la couture et à la lingerie en trois ateliers et payant une rétribution mensuelle de 30 sols, dont le total était employé à rémunérer les maîtresses de chacun de ces ateliers (1). Elles y restèrent jusqu'en 1842 où elles allèrent s'installer au no 82 de la rue de Vaugirard avec le Bureau de Bienfaisance qui y est encore aujourd'hui.

Elles en furent chassées en 1871, pendant la Commune, et trouvèrent un asile, rue Férou, chez M. Robert. Mais, dès le 27 mai de la même année, les administrateurs du Bureau de Bienfaisanee les firent rentrer dans leur maison.

(r) Nau, Rapports inédits sur les Archives de l'église Saint-Sulpice.

Elles durent la quitter définitivement lors de la laïcisation de 1897, et vinrent alors s'installer dans la maison voisine, n° 80, de la même rue, appartenant à M. le curé de SaintSulpice et qui, depuis 1885, donnait déjà asile à l'École primaire et à la plupart des Euvres de bienfaisance.

Les Euvres de cette maison de Charité sont nombreu

ses.

On y compte:

1o Celle de la visite des Pauvres Malades;

2o Le Fourneau économique ouvert en mars 1881, pour les familles pauvres de la paroisse ;

3o Celle des Écoles, actuellement installées au no 26 de la rue d'Assas; elles renferment 350 élèves répartis en sept classes, et, depuis le 29 septembre 1900, en une huitième classe enfantine de petits garçons de quatre à six

ans;

4° Celle du Patronage des jeunes filles, fondée en 1847, par la sœur Louise (S' Cazenave) et dont la première présidente a été la Duchesse d'Uzès;

5o Un Orphelinat fondé en 1856;

6° L'Euvre de Notre-Dame de Bonne Garde, qui donne le logement et la nourriture à des jeunes filles du Patronage, ouvrières ou employées de commerce travaillant hors de la maison;

7° Une École professionnelle, fréquentée par 35 jeunes ouvrières, apprenties, couturières, lingères, brodeuses et repasseuses;

8° Une infirmerie de 12 lits, pour les jeunes filles du Patronage, organisée en 1881.

Abbé LETOURNEAU.

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Maison étroite et profonde, relativement neuve, car elle a été reconstruite vers 1850 à l'alignement prescrit et sa façade se trouve ainsi en arrière de deux mètres environ sur ses vieilles voisines. Au rez-de-chaussée, le Bazar de Buci en profite pour faire son étalage sur le trottoir, et un photographe, dont on aperçoit l'atelier en haut de la maison expose sur la saillie du mur du n° 13 des spécimens de son talent.

Jusqu'au xv et peut-être jusqu'au xvre siècle, il n'y avait là qu'un terrain non bâti formant le fond d'une grande propriété donnant sur la rue des Boucheries et désignée sous le nom de Cour de Malicorne. En 1390 on trouve mention de Jehan de Malicorne parmi les magistrats instruisant le procès d'un empoisonneur. En 1472, dans le Journal de Jean de Roye, on voit qu'un autre Jean Aubin

seigneur de Malicorne devint premier chambellan du roi Charles VII et fut l'un de ses exécuteurs testamentaires. Ce devaient être les possesseurs de cet hôtel auquel ils donnaient leur nom.

Au commencement du xviie siècle la même vaste propriété est en la possession du La Follye, dont nous avons déjà parlé. C'est lui qui paraît l'avoir morcelée et avoir construit sur la rue de Buci une maison double en profondeur avec petite cour derrière, ayant pour enseigne L'Image Saint-Louis. En 1627 cette maison appartient à un boulanger nommé Levesque. Le 10 avril 1687, M® Guillaume Levesque, notaire à Paris, devenu propriétaire, sans doute par succession, la donne à bail presque en entier, moyennant 500 livres par an, à Martin Duher, maître cordonnier, qui prend la place d'un gantier parfumeur nommé Guillaume Hainfroy, dit La Vallée, locataire précédent, décédé.

En 1701, les époux Legagneur ont succédé au notaire Levesque; ils sont en mauvaises affaires; la maison est saisie par leurs créanciers et adjugée le 19 mars à Messire Chuberé, conseiller, secrétaire du roi et de ses finances. A ce moment, l'immeuble est décrit comme comprenant deux boutiques, bien exigues sans doute, séparées par une allée.

Après la mort du Conseiller Chuberé en 1724, puis de sa veuve, la propriété passe à leur fille, mariée à JeanBaptiste-Auguste Le Rebours, conseiller au Parlement, qui la laisse ensuite à son fils le Président Jean-Baptiste Le Rebours.

En 1776, le vicomte de Talaru propriétaire, comme nous le verrons, de la maison voisine beaucoup plus importante et faisant hache derrière celle du Président, eut

l'idée de réunir les deux immeubles. Par contrat du 12 septembre il acheta, moyennant 40.000 livres, la maison des Le Rebours. Dix ans après, la vicomtesse de Talaru était veuve avec des enfants mineurs; les deux propriétés réunies qui étaient estimées 127.600 livres furent vendues, moyennant 92.000 livres de prix principal et 600 livres de pot de vin à un menuisier nommé Jean Susse, par acte notarié du 5 mars 1787.

Jean Susse meurt en 1809; les deux immeubles sont de nouveau séparés, et, sur mise en vente judiciaire, le 3 février 1810, celui qui nous occupe est adjugé aux époux Naemeuroy moyennant 48.000 francs. Le 16 mars 1836, les héritiers Naemeuroy à leur tour vendent à un sieur Pérignon qui revend le 25 mars 1839 à un ancien notaire demeurant dans la maison, nommé Lairtullier.

Jusqu'à cette époque nous avons peu de renseignements sur les habitants de cet immeuble. Après le gantier parfumeur, puis le maître cordonnier du xvir siècle, nous trouvons seulement mention en 1725 dans les Archives de la Bastille, d'un nommé Desjardins hautbois des Mousquetaires du roi et en même temps maître de danse, demeurant rue de Bussy à côté de l'Hôtel impérial (no 13 actuel). Ce Desjardins refusait de payer l'impôt de capitation, et adressait des mémoires à ce sujet au Lieutenant de police. Un contre-mémoire des Jurés et syndics des maîtres de danse et joueurs d'instruments de Paris protestait contre ses prétentions. Nous ne savons pas ce qu'il en advint.

Plus tard, une lingère occupe une des boutiques, et son commerce est sans doute florissant, car le fonds se transmet de main en main depuis la Révolution jusqu'en 1834, Peut-être la fondatrice était-elle une certaine demoiselle Moufflette citée dans un almanach de 1758 comme une des

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