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Peut-être alors Guillaume y fut-il remplacé par d'autres personnages dont on trouve successivement les adresses indiquées au même n° 404 de la rue de Buci. Ce furent : Péan de Saint-Gilles membre du club des Jacobins, plus tard rallié à l'empire, maire du Ve arrondissement et décoré; — Guilbert, membre du Conseil des Cinq-Cents, plus tard sous-préfet; - Boyeldieu, avocat, défenseur de d'Hozier, l'un des complices de Cadoudal, qui avait logé pendant quelque temps rue de Buci dans une singulière retraite dont nous parlerons à propos du n° 42.

Après la démolition de la maison en 1809, et le lotissement fait par la ville, le terrain fut acheté, le 2 mars 1810, par un sieur Morel qui le revendit tel quel le 5 septembre suivant, moyennant 20.000 francs aux époux Dubray. Ceux-ci construisirent la maison actuelle qu'ils vendirent le 26 mars 1813, moyennant 38.500 francs aux époux Caron. Enfin, le 21 juillet 1841, cet immeuble fut adjugé en vente publique, pour 49.677 francs à Mme Deteure dont le fils en est resté propriétaire.

(A suivre.)

P. FROMAGEOT.

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Le jeudi 3 novembre 1904, à 9 heures et demie du matin, les membres du comité D se sont retrouvés, comme il avait été convenu à la séance du 28 octobre, sous la voûte du pavillon de l'Horloge, au palais du Luxembourg; ils formaient une petite caravane de vingt et une personnes, dont M. Hustin a bien voulu prendre la direction et qu'il a tenue, tout le temps de la visite, sous le charme de son érudition et de sa bonne grâce (1).

Traversant la galerie à notre droite, puis le rez-de

(1) Rappelons ici l'intéressante conférence faite par M. Hustin le 10 mars 1904 à notre assemblée générale, d'après l'étude qu'il devait publier, et qui a paru depuis sous ce titre : le Palais du Luxembourg, ses transformations, son agrandissement, ses 'architectes, sa décoration, ses décorateurs, chez Mouillot, imprimeur du Sénat, 1904. Voir aussi un élégant petit volume : Le Luxembourg : le palais, le Petit Luxembourg, le jardin, le musée, les carrières, par M. Hustin, chez Mouillot, imprimeur du Sénat, 1905.

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chaussée du pavillon Notre-Dame du palais, nous sortons sur la cour de la Fontaine, au pied de l'escalier qui conduisait sous Marie de Médicis, à la galerie de Rubens, au premier étage de l'aile occidentale du palais.

Vers l'Ouest, se succèdent plusieurs bâtiments, tous en façade sur la rue de Vaugirard et dépendant du Sénat.

I. Le premier, dit de jonction, entre la cour de la Fontaine et le Sud, touche au pavillon Notre-Dame que nous venons de quitter. Au xvIII° siècle, il y avait là une construction ayant rez-de-chaussée et entresol, avec un étage. D'anciens plans, et notamment le plan de Turgot (1734-1739), l'indiquent, d'ailleurs, avec une ligne de sept fenêtres sur la rue de Vaugirard, de même qu'ils figurent aussi, du côté opposé, une construction analogue accotée au pavillon N.-E. du grand palais, également sur la rue (1). Celle qui nous occupe a été démolie, dit M. Hustin, au commencement du XIXe siècle et remplacé par une simple grille puis par des constructions légères, enfin, en 18791880 par le bâtiment actuel, dont le sous-sol abrite l'imprimerie du Sénat, et dont le premier étage établit communication ainsi qu'autrefois (du temps du comte de Provence) entre le palais et le grand pavillon du Petit Luxembourg ci-après.

II. Le grand pavillon des «< appartements de réception », qui sert aujourd'hui aux réceptions officielles de la présidence du Sénat, formait, avec le bâtiment qui vient à la suite, le Petit Luxembourg. Construits tous les deux par Marie de Médicis, qui en avait fait donation au cardinal de Richelieu ils passèrent entre les mains de la nièce de celui-ci, Mme de Combalet, puis, en 1674, aux Condé. Le

(1) La Topographie de la France, à la Bibliothèque Nationale (V a, 266 et 267) donne plusieurs plans anciens des XVIIe et XVIIIe siècles. 13

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Sté Hque DU VIo. 1904.

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comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche, les avait à bail en 1768. Lorsque le palais du Luxembourg fut attribué en apanage au comte de Provence, frère du roi (1778), il prit en même temps le Petit Luxembourg, comme locataire, remplaçant l'ambassadeur, avec un loyer de 25.000 francs. C'est vraisemblablement, pendant son séjour que la communication fut faite entre le pavillon et le grand palais.

III. Du côté Ouest de la cour d'honneur qui débouche sur la rue de Vaugirard par une grande porte cintrée, se trouve un long bâtiment faisant angle droit avec la rue; il est relié au pavillon par une galerie couverte installée au-dessus de la grande porte; il sert aujourd'hui à l'habitation particulière du président du Sénat. Nous venons de dire qu'ils constituait, avec le pavillon, le Petit Luxembourg.

IV. De l'autre côté de la rue de Vaugirard, les communs ont été édifiés par la princesse palatine (Anne de Bavière, veuve du fils du grand Condé) pour y loger des officiers de sa maison, avec grande porte sur la rue en face de celle du Petit Luxembourg, et un passage souterrain donnant accès au pavillon.

Le Petit Luxembourg fut, comme on sait, le siège du Directoire sous la Révolution, avec l'aile ouest du grand palais. Bonaparte, premier consul et Joséphine y firent un séjour de trois mois après Brumaire, à côté de Sieyés et de Roger-Ducos. Successivement, le Sénat du premier empire, en attendant l'aménagement du Luxembourg, puis le grand chancelier du Sénat, Laplace, puis Joseph Bonaparte, grand électeur, furent les hôtes du Petit Luxembourg. Restitué au prince de Condé en 1814, il fut occupé par la Direction générale des mines, et, après

1816, par la Cour des Pairs, à titre de locataires, enfin cédé au roi en 1825 par le prince de Condé, débiteur envers le Trésor. La Chambre des Pairs continua d'en disposer jusqu'à la révolution de février, en l'affectant à la résidence de son président. Les membres du gouvernement provisoire y résidèrent en 1848, le président du Sénat du second empire de 1852 à 1870; le préfet de la Seine de 1871 à 1879, et, depuis, le président du Sénat actuel.

S.

Les «< appartements de réception » de l'ancien pavillon. Bourbon-Condé, qui font l'objet principal de notre visite, sont situés au premier étage (1); nous y montons de la cour d'honneur par un bel escalier, œuvre de Boffrand, exécuté en 1710, dont les peintures modernes placées à la coupole n'ont point, semble-t-il, assez respecté le style, et nous voyons successivement chacune des pièces en laissant à notre droite la salle à manger, pour commencer, à gauche, sur la rue de Vaugirard, par la pièce qui lui fait vis-à-vis.

C'est la salle « des Valets », d'après l'état des lieux dressé en 1768, lors du bail fait à Mercy-Argenteau : elle a deux fenêtres sur la rue et n'a guère été modifiée.

A la suite, sur la cour d'honneur du Petit Luxembourg et en retour sur le jardin contigu, la salle des Portraits. Les portraits ont disparu à la Révolution et ont été remplacés par des tapisseries qui, paraît-il, ne sont plus celles qu'on y voyait encore en 1815. Le côté Est de la salle a été percé d'une grande et large baie, sous le Directoire,

(1) Ceux du rez-de-chaussée sont occupés par un fonctionnaire, dépen

dant de l'administration du Sénat.

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