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qui, à l'aide d'une échelle prise dans cette tuilerie, avait escaladé le mur du jardin d'un hôtel voisin où se trouvait << un grant coulombier »>.

Ces terrains n'avaient sans doute été aliénés qu'à titre précaire par l'Abbaye de Saint-Germain, car, au commencement du xvr° siècle, elle en avait repris possession et en concédait plusieurs lots à des particuliers à charge d'y bâtir des << maisons manables » dans le délai d'une année du jour de la concession. Le censier de 1593 signale déjà l'existence de plusieurs maisons construites en bordure. Peu d'années après, on voit qu'un maréchal-ferrant était établi sur l'emplacement du no 18. C'était peut-être le même qui signait le 25 octobre 1607, par-devant deux notaires, un contrat (1) portant que «< Antoine Caron maistre-mareschal demeurant à Saint-Germain des prez lez Paris, rue de Bussy », s'engageait à donner ses soins pendant trois ans aux chevaux de Monseigneur François de Bourbon prince de Conty, à les ferrer, « mesme les saigner, droguer » en cas de besoin, moyennant << seize sols tournois par moys et pour chacun des chevaulx ». Vingt ans plus tard, les deux maisons (n° 16 bis et 18) appartenaient à Charles Le Pautre maître-maréchal et à Claudine Breton sa femme. Par acte du 20 juillet 1633, ils vendirent la première seule, au coin de la rue de Seine, portant pour enseigne La Corne de cerf, aux époux Nageon. En 1677, la déclaration en était faite à l'Abbaye par la fille de ceux-ci, Françoise Nageon, mariée à François Motte ou Delamotte, maître cordonnier établi dans la maison. L'enseigne un peu modifiée n'était plus que La Corne. A côté, il y avait encore un maître-maréchal, nommé Jean Rabot. De l'autre côté, et

(1) Coll. pers

par derrière, se trouvaient des terrains appartenant à des héritiers Le Pautre et à M. de Moussy, procureur du roi, descendant des anciens possesseurs de la tuilerie.

Le 27 mars 1680, la maison de La Corne, saisie par un créancier des époux Delamotte, fut adjugée à Jean Germain, marchand mercier, locataire de la boutique, qui acheta aussi par sentence du Châtelet du 16 janvier 1686 la maison contigue sur la rue de Buci. Les deux propriétés, n'en formant qu'une au temps de Le Pautre, séparées ensuite depuis 1633, étaient donc de nouveau réunies. En 1707, Jean Germain étant mort, ses quatre filles, mariées à Pierre Breton, Toussaint Gobillon, Raffenoux et Gilles Sallé, devinrent co-propriétaires, et cette indivision se prolongea pendant trente-cinq ans entre elles et leurs enfants. En 1742 seulement, le 25 mars, par suite de licitation, les deux immeubles, maintenus ensemble, furent adjugés, moyennant 25.550 livres à Charles-Jean-François Hénault, ancien Président au Parlement.

C'est une figure intéressante que ce propriétaire de la rue de Buci. Né à Paris en 1685, élevé au collège des Quatre-Nations, conseiller au Parlement en 1706, à vingt et un ans, François Hénault obtint le prix d'éloquence à l'Académie française en 1707, et commença dès lors à mener de front avec aisance, les études sérieuses, la littérature et les distractions mondaines. En 1710, il était Président de la Première chambre des enquêtes, Lieutenant des chasses et auteur de tragédies et poésies diverses. Il fut un des familiers de la petite cour du duc et de la duchesse du Maine à Sceaux, écrivit en même temps des Commentaires sur le Traité des lois civiles de Domat, et fut élu, en 1724, académicien. Devenu veuf en 1727, il s'éprit passionnément de la marquise du Deffand avec laquelle il eut

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