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a été transportée dans le nouvel établissement du même genre institué rue Vercingétorix. Il serait facile, du reste, de vérifier si cette hypothèse est exacte.

M. Rouveyre donne ensuite lecture d'un travail de recherches sur les propriétaires et sur les habitants successifs de l'hôtel de Nesle, depuis Philippe Hamelin, prévôt des marchands, qui primitivement, donna son nom à la fameuse tour, jusqu'au duc de Nevers, lequel remplaça le vieux logis par une demeure plus somptueuse, démolie à son tour pour faire place au palais des Conti et, plus récemment, à l'hôtel des Monnaies et à une portion du Collège des Quatre-Nations.

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M. Demombynes complétant un passage de sa précédente communication sur la fuite du comte de Provence, passage concernant la comtesse de Balbi, amie intime du prince, estime, en s'appuyant sur deux extraits du journal du libraire Hardy, que cette personne habitait bien la partie du rez-de-chaussée du grand palais du Luxembourg, située à l'extrémité de la galerie de gauche de la cour d'honneur et donnant sur le jardin anglais; jardin que l'on peut voir parfaitement figuré avec ses alléessinueuses sur le plan géométrique, à grande échelle, dressé par Verniquet, précisément à l'époque de l'événement rapporté par Hardy. M. Hustin n'est pas du même avis que M. Demombynes, il croit, au contraire, que Mme de Balbi logeait à proximité des appartements particuliers de Monsieur; non pas dans le grand palais, mais dans le rez-de-chaussée du GrandCommun placé entre le palais du Luxembourg et le petit hôtel de Bourbon-Condé. La gauche dont il est parlé dans Hardy devant être déterminée non par la grande cour d'honneur, mais certainement par la cour d'honneur du PetitLuxembourg. Après un échange de plusieurs autres observations sur ce sujet controversé et resté imprécis, M. Hustin communique deux documents, signés des parties, d'une très grande importance pour l'histoire des premières années du palais du Petit-Luxembourg. Ce sont premièrement, la photographie de l'acte original de donation par la reine Marie de Médicis au cardinal de Richelieu, de cette demeure princière. Cet acte, daté du 26 juin 1627, renferme une sin

gulière clause restrictive au profit du roi de France. Celui-ci avait, d'après un article du contrat, le droit facultatif de reprendre le palais et ses dépendances, non seulement au cardinal lui-même, mais aussi à ses héritiers, moyennant le versement d'une indemnité fixée à 90.000 livres. La seconde pièce est la minute originale de 1639, portant donation du même Petit-Luxembourg par Richelieu à sa nièce Mme de Combale, qui était devenue duchesse d'Aiguillon l'année précédente.

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M. Toulouze fait connaître dans un intéressant mémoire la nature des différents objets antiques, au nombre d'une soixantaine, découverts en 1903 dans la grande cour du palais du Luxembourg, à 2,50 environ de profondeur. Ces vestiges, qui lui ont été soumis par la questure du Sénat, se composent surtout de fragments de poteries et de débris d'ossements d'animaux domestiques, remontant aux trois premiers siècles de notre ère. Le remblai d'où ils ont été extraits est donc encore une fois, comme tous ceux qui avoisinent le Sénat, un terrain rapporté de l'époque gallo-romaine, ce qui confirme à nouveau son opinion sur le périmètre de la ville à cette époque lointaine.

Prochain ordre du jour :

M. Raflin Les rapports d'Antoine Etex avec Auguste Comte.

M. Rouveyre: Histoire (en vers) de la crèmerie dite de La Petite-Vache.

La séance est levée à 11 heures.

Vendredi, 23 décembre, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Rouveyre, Masson, Victor Du-· jardin, Fromageot, Herbet, Laschett, Le Cholleux, Raflin, Saunier, Sémichon, Sudre, Théo de Bellefonds et Toulouze. Excusé M. G. Dujardin.

M. Raflin donne lecture d'une étude analysant les relations qui existèrent, dans les premières années du second Empire, entre le sculpteur Antoine Etex et Auguste Comte. Ce fut

sté Hque DU VI".

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1904.

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dans les derniers mois de 1852, que l'artiste, séduit par l'exposé théorique de la doctrine positiviste, devint l'un des adeptes fervents de la nouvelle philosophie. Admis au sein du Comité, il y remplaça Littré qui venait de se retirer. Dans son ardeur de néophyte, Etex exécuta le buste en marbre du maître, et une allégorie peinte, où Auguste Comte était représenté, entouré de ce qu'il appelait ses trois anges. Ce tableau a été malheureusement mutilé depuis sur l'ordre de Mme Comte, ne laissant subsister que les seuls traits du philosophe.

Etex, dont le caractère aigri était peu facile et l'orgueil quelque peu démesuré, ne se sentant pas estimé à la valeur qu'il s'attribuait, quitta bientôt ses nouveaux amis et se convertit au catholicisme. De longues années lui étaient encore réservées. Après une vie agitée il est mort à Chaville, le 14 juillet 1888. Etex, comme Auguste Comte, appartenait à notre arrondissement où son existence se passa presque entièrement rue du Four d'abord, rue de Furstemberg ensuite, puis rue de Sèvres et à l'Institut où il eut un atelier, et définitivement rue Carnot, à l'angle de la rue de l'Ouest.

A la suite de cette communication, M. Masson offre les Souvenirs d'Antoine Etex rédigés par l'artiste lui-même qui les fit paraître en 1877. Ils s'étendent de sa naissance à Paris (quartier Saint-Martin-des-Champs), le 20 mars 1808 jusqu'à l'année 1870 inclusivement.

M. Raflin ajoute que l'appartement d'Auguste Comte, situé au deuxième étage du n° 10 de la rue Monsieur-le-Prince, appartement qu'il occupa pendant plus de seize ans, et où il mourut le 5 septembre 1857, a été conservé intégralement dans l'état où il se trouvait lors du décès du célèbre philosophe. Si les membres du Comité le désirent, ils pourront en faire la visite le mardi 3 janvier à deux heures de l'après-midi. Cette proposition est acceptée.

M. Rouveyre communique une pièce de vers d'Auguste Raulin. Publiée vers 1860, avec illustrations et portraits lithographiés, elle célèbre en termes dithyrambiques, les bienfaits. culinaires à bon marché et les mérites innombrables des habitués du restaurant-crèmerie de la « Petite-Vache installée

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LA RUE DE BUCI

SES MAISONS ET SES HABITANTS

(Suite)

N° 14.

Maison de la Croix d'or. - Jumeau de Rouville.

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Froment. Née. — A la renommée des bonnes pâtisseries.

Au commencement du xvi° siècle, il y avait ici un grand terrain allant jusqu'à la rue de Seine, appartenant à Simon Chartier qui le vendit à Jean Laurent, par acte du II sep

tembre 1531.

D'après la Topographie historique de Berty et Tisserand, il aurait été édifié sur ce terrain six maisons, dont cinq avaient pour enseignes : le Rosier croissant, les deux Anges, l'Ange, les Balances, et Notre-Dame de Liesse, cette dernière faisant le coin de la rue de Seine et portant actuellement le n° 16. Nous ne pouvons que relater cette indication, non sans observer qu'on ne comprend guère l'existence simultanée de six maisons distinctes sur l'em

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