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édition des Fables de Phèdre, plusieurs textes grecs inédits et, en 1833, un livre qui fut honoré d'une médaille d'or par l'Académie des inscriptions, et qui avait pour titre : Lettre à M. Hase sur une inscription latine du second siècle, trouvée à Bourbonne-les-Bains, et sur l'histoire de cette ville. Berger de Xivrey fut élu en 1839 membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Continuait-il alors d'habiter rue du Cherche-Midi? C'est possible, car une lettre de lui de 1841 contient, pour la première fois, mention d'un autre domicile rue SaintGermain des Prés n° 15. Il venait alors d'être chargé par le ministre Villemain, bon juge en littérature, de la publication très importante des Lettres missives de Henri IV', qui comportèrent sept gros volumes in-4°. Au cours de ce labeur considérable, il fut nommé bibliothécaire à l'Arsenal et plus tard conservateur adjoint à la Bibliothèque nationale. Il succomba à l'excès de travail, et il mourut dans la force de l'âge en 1863.

Durant la même période, de 1833 à 1836, les almanachs d'adresses mentionnent à ce n° 14, M. de Maleville conseiller auditeur à la Cour royale de Paris. C'était Guillaume-Jacques-Lucien de Maleville marquis de Maleville, petit-fils du Président du Tribunal de cassation, sénateur puis Pair de France, décédé en 1822, et fils aîné du marquis Pierre-Joseph de Maleville député de la Dordogne, premier Président de la Cour d'Amiens, auteur de nombreux ouvrages de politique et d'histoire, mort en 1832. Né en 1805, marié en 1831, il était à vingt-huit ans conseiller auditeur, et, en 1837, il allait succéder à son père comme député de la Dordogne, puis en 1846 comme Pair de France. Il fut élu en 1875 sénateur inamovible et mourut à Paris le 25 décembre 1889.

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JULES BERGER DE XIVREY Membre de l'Institut

Enfin, en 1839, sur la liste des électeurs parisiens, figure, à la même adresse, le lieutenant-général Strolz.

En 1842, la propriété passa, de M. Jean-Baptiste de Saint-Martin décédé le 29 juillet dans sa maison de campagne, à son fils Charles-Aimé de Saint-Martin, ancien receveur général, qui, comme son père, cut sa demeure rue du Cherche-Midi n° 14, mais, comme lui aussi, devait mourir à la campagne en 1857.

Durant ces quinze années, à côté de l'habitation du propriétaire, il est fait mention d'abord en 1842 et 1843, de l'atelier de Louis Amiel peintre de mérite né en 1802, médaillé en 1833, connu par de nombreux ouvrages d'histoire et de genre exposés aux Salons de 1833 à 1849. Il composa dans cet atelier en 1843 un tableau qui eut en 1844 un vif succès, et dont la gravure a été très répandue, représentant Mazeppa poursuivi par des loups. Une lettre postérieure signée de lui, relative à ce tableau, montre qu'il changea alors de domicile et alla demeurer au no 57 de notre rue du Cherche-Midi.

En 1845, un hôte plus illustre vint honorer de sa présence la maison de M. de Saint-Martin, c'était un des quarante immortels de l'Académie française, le baron Pierre-Marie-Jeanne-Alexandre-Thérèse Guiraud, poète et auteur dramatique. Né en 1788, il fut appelé par la mort de son père, manufacturier à Limoux, à lui succéder dans ses affaires, mais il abandonna bientôt l'industrie pour la poésie, et, en 1820, venu à Paris, il entreprit de faire jouer plusieurs drames qui eurent peu de succès. En 1822 il fut plus heureux à l'Odéon où l'on applaudit deux de ses pièces, les Machabées et Le comte Julien ou l'expiation. Mais ce qui le rendit célèbre, ce furent plusieurs petits volumes de poésies publiés en 1823 et 1824 intitulés :

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