Musiciana: extraits d'ouvrages rares ou bizarres, anecdotes, lettres, etc. concernant la musique et les musiciens

Front Cover
Garnier, 1877 - Music - 356 pages

From inside the book

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 306 - L'aquilon souffle, et vos toits sont brûlés ; Et quand la terre est enfin refroidie, Le soc languit sous des bras mutilés. Près de la borne où chaque état commence, Aucun épi n'est pur de sang humain. Peuples, formez une sainte alliance, Et donnez-vous la main. " Des potentats, dans vos cités en flammes, Osent du bout de leur sceptre insolent Marquer, compter et recompter les âmes, Que leur adjuge un triomphe sanglant. Faibles troupeaux, vous passez sans défense D'un joug pesant sous un...
Page 16 - De tous les beaux-arts, c'est celui qui agit le plus immédiatement sur l'âme. Les autres la dirigent vers telle ou telle idée ; celui-là seul s'adresse à la source intime de l'existence, et change en entier la disposition intérieure.
Page 18 - ... aucun sentiment bas, aucun artifice, aucun mensonge. Le malheur même, dans le langage de la musique, est sans amertume, sans déchirement, sans irritation. La musique soulève doucement le poids qu'on a presque toujours sur le cœur , quand on est capable d'affections sérieuses et profondes ; ce poids qui se confond quelquefois avec le sentiment même de l'existence , tant la douleur qu'il cause est habituelle : il semble qu'en écoutant des sons purs et délicieux ori est prêt à saisir le...
Page 17 - ... la gaieté qu'elle cause. Mais aussi, quand elle exprime la douleur, elle fait encore naître un sentiment doux. Le cœur bat plus vite en l'écoutant ; la satisfaction que cause la régularité de la mesure, en rappelant la brièveté du temps, donne le besoin d'en jouir. Il n'ya plus de vide, il n'ya plus de silence autour de vous, la vie est remplie, le sang coule rapidement, vous sentez en vous-même le mouvement que donne une existence active, et vous n'avez point à craindre, au-dehors...
Page 333 - Retournant alors à ses Mémoires : « ... J'ai hâte d'en finir... leur rédaction m'ennuie et me fatigue presque autant que celle d'un feuilleton... Je finis en remerciant avec effusion la Sainte Allemagne où le culte de l'art s'est conservé si pur ; et toi, généreuse Angleterre ; et toi, Russie qui m'as sauvé ; et vous, mes bons amis de France ; et vous, cœurs et esprits élevés de toutes les nations que j'ai connus. Quant à vous, maniaques...
Page 195 - Les carrosses tenaient toute la rue Saint-Antoine jusqu'aux Célestins. Ce fut ce jour-là que Daquin, plus sublime que jamais, tonna dans le Judex crederis, qui porta dans les cœurs des impressions si vives et si profondes, que tout le monde pâlit et frissonna. M. Dauvergne, actuellement à la tête de l'opéra, fut si vivement frappé, qu'il sortit des premiers, et courut vite confier au papier les traits sublimes qu'il venait d'entendre.
Page 309 - Je désirerais que vous prissiez à votre compte l'édition d'un pot-pourri i concertant composé de morceaux choisis, et concertant pour flûte, cor, deux violons, alto et basse. Voyez si vous pouvez le faire et combien d'exemplaires vous me donnerez. Répondez-moi au plus tôt, je vous prie, si cela peut vous convenir, combien de temps il vous faudra pour le graver et s'il est nécessaire d'affranchir le paquet. J'ai l'honneur d'être, avec la plus parfaite considération, votre obéissant serviteur.
Page 160 - ... lettres de noblesse pour le mettre en état d'être reçu chevalier de Saint-Michel ; mais il était si avare qu'il n'avait pas voulu les faire enregistrer, et se constituer en une dépense qui lui tenait plus à cœur que la noblesse. Il est mort avec fermeté. Différents prêtres n'ayant pu en rien tirer, M. le curé de Saint-Eustache s'y est présenté , a péroré longtemps; au point que le malade, ennuyé , s'est écrié avec fureur : Que diable venez-vous me chanter-là, monsieur le curé?
Page 9 - Essai des merveilles de nature et des plus nobles artifices, pièce très-nécessaire à tous ceux qui font profession d'éloquence, par René François, prédicateur du Roy (c'est le pseudonyme d'un jésuite nommé Etienne Binet); Rouen, 1621, in-4°. La 12
Page 326 - On n'a pas d'idées de mort pendant ces crises; non, la pensée du suicide n'est pas même supportable; on ne veut pas mourir, loin de là, on veut vivre, on le veut absolument, on voudrait même donner à sa vie mille fois plus d'énergie; c'est une aptitude prodigieuse au bonheur, qui s'exaspère de rester sans application, et qui ne peut se satisfaire qu'au moyen de jouissances immenses, dévorantes, furieuses, en rapport avec l'incalculable surabondance de sensibilité dont on est pourvu. Cet...

Bibliographic information