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conflits avec les peuplades du Guenié-Kalari et du Baninko, et surtout pour se procurer les vivres nécessaires à son alimentation. Enfin cette mission arrive à Sikasso, après une marche très mouvementée de 700 à 800 kilomètres.

Le roi Tiéba était notre obligé, puisque, l'année précédente, nos troupes, commandées par le capitaine Quiquandon, l'avaient aidé à s'emparer de Kinian, importante bourgade située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Sikasso.

Le colonel Humbert était donc fondé à compter sur le succès de la mission par lui confiée à M. le capitaine Péroz, et il l'espérait avec d'autant plus de raison que son délégué avait antérieurement entretenu avec Tiéba d'excellentes et amicales relations.

Mais l'almamy de Sikasso, obéissant moins au sentiment de la reconnaissance qu'au souci de ses intérêts et craignant de s'aliéner à nouveau son ancien rival, refusa obstinément son concours matériel contre Samory et ne consentit qu'à garder la neutralité.

Le capitaine Péroz, obligé de renoncer à tout projet d'alliance avec Tiéba, et, d'autre part, ne pouvant obtenir qu'avec beaucoup de peine de ce dernier, bien qu'à prix d'argent, les vivres nécessaires à la subsistance de sa colonne, ne jugea pas prudent de prolonger au delà de trois jours son séjour à Sikasso.

Il prit donc la route du retour en revenant sur ses pas jusqu'à Koulikoro; puis, remontant la rive gauche du Niger jusqu'au delà de Siguiri, il traversa le fleuve pour suivre la rive gauche du Milo jusqu'à Kankan, après avoir effectué, du 1er décembre 1891, date où il quitta la colonne Humbert, au 18 janvier 1892, jour de son arrivée à Kankan, un trajet de 1,800 kilomètres.

Enfin, de Kankan, il rejoignit le quartier général du colonel Humbert, à Bissandougou.

La mission de M. le capitaine Péroz, bien que n'ayant pas

abouti à une alliance effective, ne subit qu'un échec apparent, car elle eut pour résultat d'influer d'une manière sensible sur le succès de la campagne de 1893.

Grâce à la neutralité observée par Bemba, frère et successeur de Tieba, le colonel Combes put, l'année suivante, opérer en toute sécurité dans le Ouassoulou, tant contre l'almamy Samory que contre son lieutenant Bilali le Vieux.

Dans cette brillante campagne, le colonel Combes, vaillamment secondé par ses lieutenants les capitaines Briquelot et Dargelos, parvint à rejeter Samory et ses Sofas jusque vers les Etats de Kong, à dégager le Fouta-Djalon, où Bilali s'approvisionnait de munitions, et enfin à rétablir nos communications avec Konacry et nos possessions de la Guinée française.

Il est évident que la neutralité gardée par l'almamy de Sikasso contribua, dans une certaine mesure, à l'obtention d'aussi heureux résultats.

L'assemblée, vivement intéressée par l'émouvant récit de M. de Parades, et rendant hommage à l'œuvre de M. le commandant Péroz ainsi qu'à la forme précise, claire et élégante de l'interprétation, a témoigné le regret que l'auteur n'ait pu disposer d'un exemplaire de cet ouvrage pour en faire don à la Société.

Lecture par le président d'un Episode de l'occupation du bailliage d'Amont par les armées impériales en 1637, présenté par M. Emile Longin.

Le but de cette notice est d'établir que les troupes auxiliaires allemandes envoyées par Ferdinand II au secours de la Franche-Comté commirent de plus grandes atrocités que les troupes ennemies, et que, notamment, le corps d'armée de Gallas, à son retour de sa malheureuse campagne de Bourgogne, pilla, rançouna et dévasta la province.

Ce récit, qui intéresse l'histoire de la Franche-Comté, sera publié au Bulletin, avec les preuves à l'appui.

Dépôt sur le bureau par le président, pour être classé

dans les archives de la Société, d'un rapport sur la crise agricole adressé au préfet de la Côte-d'Or par M. Gascon, de Fontaine-Française, secrétaire de la Chambre consultative d'agriculture de ce département, et membre de la Société.

Proposition des candidatures: 1° comme membre ordinaire résidant, de M. Soubercaze, entrepreneur de travaux à Vesoul, présenté par MM. Henry Boisselet, Cousin et Jourdan; 2o et, comme membre ordinaire non résidant, de Mme de Lagarde, au château de Villefrancon, par Gy, présentée par MM. de Buchet, Henry Boisselet et Gaston de Beauséjour.

Il sera statué sur ces propositions à la prochaine séance, conformément au Règlement.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance a été levée à quatre heures.

Pour le secrétaire perpétuel empêché :

Le secrétaire adjoint,

H. BOISSELET.

Le président,

CHEVASSU.

SÉANCE DU 4 JUILLET 1895

Présidence de M. CHEVASSU

Lecture du procès-verbal de la dernière séance, lequel a été adopté sans modification.

Réception, comme membres ordinaires de la Société, de Mme de Lagarde, au château de Villefrancon, par Gy, et de M. Soubercaze, entrepreneur de travaux à Vesoul, tous deux régulièrement présentés à la dernière séance du 28 mars 1895.

Lecture par M. Cardot de la Burthe du rapport de la commission chargée de la vérification des comptes du trésorier pour l'année 1894. En constatant la bonne tenue de

la comptabilité de M. Toupot de Béveaux, le rapporteur propose d'adresser à ce dernier les remerciments de la Société; cette proposition est accueillie à l'unanimité des membres présents, qui décident que mention en sera faite au présent procès-verbal.

Puis M. Cardot de la Burthe, rappelant les noms des sociétaires décédés dans le cours de l'année 1894, adresse à chacun d'eux un pieux souvenir.

Lecture par M. Eugène de Beauséjour de son mémoire sur le Présidial de Vesoul; cette œuvre, qui mentionne tant dans la magistrature que dans le barreau de notre ville les noms des ancêtres de plusieurs membres de la Société, a vivement intéressé l'assemblée, qui lui fait un gracieux accueil et décide que publication en sera faite dans le Bulletin de 1896.

Le président fait part à la Société du don qui lui a été fait par M. Gasser, naturaliste à Mantoche, membre de la Société, d'une Notice sur quelques vestiges préhistoriques trouvés aux environs de Soultz (Haute-Alsace), avec une planche de cinq silex recueillis dans le lehm de Soultz.

Cette notice est suivie d'un document sur la Chasse dans la forêt de Freundstein au XVIe siècle.

L'assemblée remercie M. Gasser du don de cet opuscule, qui sera classé dans les archives de la Société.

Le président propose l'admission comme membres ordinaires de la Société : 1° de M. Bon, imprimeur-libraire à Vesoul, présenté par MM. le docteur Guillaume, Cardot de la Burthe et Chevassu; 2o de M. Gras, Anatole, conseiller d'arrondissement, président du Comice agricole de Gray, demeurant à Arsans, par Valay; 3° de M. Girardot, Georges, demeurant à Pesmes, présentés par MM. Gaston de Beauséjour, Henry Boisselet et Chevassu; 4° de M. Didier, notaire à Vesoul, 5o et de M. Lassus, avoué à Vesoul, présentés par MM. Cardot de la Burthe, Henry Boisselet, Fachard et Henri de Beauséjour.

Il sera statué sur ces propositions à la prochaine séance,

conformément au Règlement.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance a été levée à quatre heures.

Le secrétaire-adjoint,

H. BOISSELET.

Le président,

CHEVASSU.

SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1895

Présidence de M. CHEVASSU

Etaient présents MM. le docteur Guillaume, Marsillon, Cardot de la Burthe, Paul Petitclerc, Henry Boisselet, Augustin Boisselet, Paul Bidaux, René Bidaux, Cottez, Lhomme, Pinot, commandant Sautier, Suchaux.

Lecture du procès-verbal de la dernière séance, lequel a été adopté sans observation.

Il est procédé, par voie d'élection, au renouvellement du conseil d'administration pour l'année 1896.

M. Chevassu a été élu président à l'unanimité des suffrages, moins une voix donnée à M. le docteur Guillaume.

Ont été élus 1er vice-président, M. le docteur Guillaume, par 12 voix, et 2 vice-président, M. Marsillon, par 12 voix. Puis MM. Henry Boisselet, secrétaire-adjoint; Toupot de Béveaux, trésorier; Cardot de la Burthe, bibliothécaire, et Paul Petitclerc, conservateur du Musée, ont été, M. Toupot de Béveaux à l'unanimité des suffrages, et MM. Boisselet, Cardot de la Burthe et Petitclerc, aussi à l'unanimité moins une voix chacun, maintenus dans leurs fonctions.

Le président, tant en son nom qu'au nom de ses collègues du bureau, remercie l'assemblée du nouveau témoignage de confiance qu'elle vient de leur donner.

Lecture par le président du projet de budget pour l'année 1896. Adopté.

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