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eaux du Mananara (150 kilomètres), du Mananta (120 kilomètres) et de l'Ikopa (460 kilomètres), débouche à Majonga par la vaste baie de Bombetoka, après un cours de 420 kilomètres (1);

Le Manjaray, qui, sortant du massif de Bongo-Lava, au nord du lac Itazy, coule directement du sud au nord, et tombe dans la baie de Tanjo ou Kajemby, après un parcours de 330 kilomètres ;

Le Manambolo, prenant sa source dans le même massif, allant de l'est à l'ouest et se jetant dans la mer, entre Benjavila et Mafaindrano (280 kilomètres);

Le Betsiriri ou Morondava, prenant sa source dans les massifs du Betsileo, coulant aussi de l'est à l'ouest et formant un delta à son embouchure, près d'Ambondro, sur un cours de 360 kilomètres ;

Le Mangoka on fleuve Saint-Vincent, sortant du même massif et se jetant dans la mer par plusieurs branches qui forment un vaste delta d'une étendue de plus de 20 kilomètres, aux bouches de Maroloba, de Fangoro et de Kitombo, après un cours de 460 kilomètres ;

Enfin, l'Onilahy on fleuve Saint-Augustin, qui prend sa source dans les massifs du Bara et tombe à la mer par un immense estuaire qui forme la baie de Saint-Augustin, après un parcours de 320 kilomètres.

Tous ces cours d'eau, qui reçoivent de nombreux affluents, sont navigables depuis leur embouchure jusqu'à une distance variant de 80 à 150 kilomètres.

Les principaux cours d'eau de la partie orientale de l'île sont le Manenava, qui sort du massif de Antsiatsiaka, se

(1) Le Betsiboka, de sa source à la mer, n'a que 420 kilomètres, tandis que le cours de l'Ikopa, de sa source, sortant des monts Ankova, au sud de l'Imerina, jusqu'à son confluent avec le Betsiboka, est de 460 kilomètres, qui, ajoutés aux 140 kilomètres séparant le confluent de la mer, donnent à ce cours d'eau un parcours total de 600 kilomètres. C'est donc l'Ikopa qui, par son importance, devrait conserver son nom jusqu'à la mer.

jette dans la baie de Soavinarivo, après un cours de 100 kilomètres ;

Le Manompa, sortant du même versant et se jetant dans la baie de Tintingue, après un cours d'une centaine de kilomètres ;

Le Manangoro ou Maningory, qui, prenant sa source près de l'arête principale du mont Vohilangy de la grande chaîne, traverse le lac Alaotra et se jette dans la mer au-dessus de Fénérive, après un cours de 210 kilomètres ;

Le Mangoro, dont la source est à peu de distance du précédent, sur le versant opposé de la même chaîne, qui coule directement du nord au sud, sur une longueur de 200 kilomètres, et qui, après avoir reçu la rivière Onibé, fait un brusque circuit à l'est pour venir se jeter dans l'océan Indien, à Ambodiharina, après un parcours total de 310 kilomètres ; Le Mananjary ou Mangataka, dont l'estuaire est à Masindrano;

Enfin, le Mananara, qui prend sa source dans le massif du Bara, reçoit l'Ongaïvo et l'Isomampo, puis se jette dans la mer à Vangaindrano.

Il ne faut pas confondre le fleuve Mananara avec l'important cours d'eau du même nom que nous avons déjà signalé, et qui, sortant du versant occidental de la grande chaîne, baigne une partie de l'Imerina et se jette dans la Betsiboka, au nord de Betsinjo.

Indépendamment de ces fleuves et de leurs nombreux affluents, l'île de Madagascar est sillonnée par une foule de rivières et cours d'eau qui en font l'un des pays les plus arrosés du monde entier.

Lacs. L'ile est en outre parsemée de lacs, dont les principaux sont :

Le lac Alaotra, situé au nord-ouest de Tamatave, au milieu d'une vaste plaine fermée par deux ramifications de

la chaîne de l'Antsianaka et habitée par la peuplade des Sihanakas; ce lac, le plus important de l'île, s'étend du nord-est au sud-ouest, sur une longueur de 40 kilomètres et une largeur de 10;

Le lac Rahidramo (25 kilomètres sur 8), situé dans la partie centrale du grand plateau, entre l'Ikopa et le Betsiboka. Ce lac ne doit être qu'une immense lagune formée pendant la saison pluvieuse et convertie en marais ou même desséchée par les chaleurs de la saison sèche; car, non mentionné dans la carte récente publiée par le service géographique de l'armée, il ne figure que dans la carte de M. Raoul Postel, où il est indiqué entre les 44°50' et 45°20' de longitude et les 17°40' et 18° de latitude;

Le lac Itazy ou Itiza, d'une superficie de 60 kilomètres carrés, près des sources du Kitsamby, affluent du Betsiriri. Puis, sur la côte occidentale le lac Kikony, dans

l'Ambogo, non loin de l'embouchure du Manjaray;

Le lac Jétry, au sud de l'estuaire du Mangoka ; Le lac Tsimananpetsotra, dans le Mahafaly. Viennent ensuite d'autres lacs moins importants, dont le lac Sirangina, dans l'Antankarana; le lac Safy, à l'est du cap Saint-André; les lacs Fatoma et Imanja, sur la côte sud-ouest; enfin, les lacs du plateau de l'Imerina, autour de Tananarive, qui sont les lacs Nosilava, d'Ambohipo, de Salasora et d'Ambohimanambola; puis les lacs et lagunes dont nous avons déjà parlé, qui s'étendent parallèlement au littoral de la côte orientale.

Le littoral très découpé de Madagascar forme de nombreuses et vastes baies offrant un sûr abri et constituant des ports admirables de défense.

Parmi celles-ci, il faut citer en première ligne la baie de Diego-Suarez, la plus importante de toutes, qui s'ouvre sur la côte orientale du nord, et dont l'île de la Lune ou NossyVolana défend l'abord. C'est sur le promontoire d'une

presqu'île de l'intérieur de cette baie que se trouve notre forte et inexpugnable position de Diego-Suarez, qui deviendra plus sûre encore après l'occupation définitive d'Antsirana, poste avancé qui lui fait face.

Puis, sur la côte occidentale, à partir du nord-ouest de l'ile, on rencontre les baies d'Ambavanibé, de Liverpool, de Passandava, de Rafala, de Norinda, de Mahajamba, de Bombetoka ou Majonga, de Boëny, de Kajemby, de Baly, de Tollia ou Tullear et de Saint-Augustin.

C'est de Majonga, qui commande la baie de Bombetoka, que doivent partir les troupes de la future expédition pour se rendre dans l'Imerina.

A l'exception de la baie spacieuse d'Antongill, qui, ouverte au vent du sud-est, n'offre pas un abri suffisant, et de celle plus favorable de Port-Louquez, les autres baies de la côte orientale ne sont plus que des anses peu abritées contre les vents, ne pouvant offrir à nos navires de guerre qu'un faible refuge. contre l'ennemi et fournissant seulement d'excellents mouillages à nos bateaux de commerce. Telles sont les anses de Vohémar, de Tintingue, de Tamatave, d'Andovoranto, de Sainte-Lucie et de Fort-Dauphin.

Cependant quelques explorateurs pensent que les deux baies formées par la Pointe à Larrée, contre l'île de SainteMarie, offrent les mêmes avantages d'abri et de sûreté que les baies de la côte occidentale.

Quant à la baie ou anse de Tamatave, avec son promontoire qui s'avance dans la mer par une courbure assez sensible, elle n'est pas assez profonde pour répondre aux besoins d'une flotte et lui assurer un abri suffisant, soit contre les vents du sud-est, soit contre l'ennemi.

Peuples et peuplades. La majeure partie de la population de Madagascar, improprement qualifiée d'aborigène ou d'autochtone, est venue, dans l'origine, du continent

africain, soit de la Cafrerie pour les races nègres, soit de Zanzibar par les Comores, pour la race arabe ou musulmane.

La grande analogie qui existe entre les mœurs et coutumes religieuses des juifs et des Malgaches a fait attribuer une origine sémitique à certaines peuplades de Madagascar, surtout à celles de la côte occidentale.

Cette opinion semblerait, en effet, confirmée par une sensible affinité de race, par le même esprit de famille qui exclut et prohibe en général la polygamie, et surtout par l'adoption de la pratique de la circoncision, antique coutume. qui a donné naissance à des fêtes célébrées en grande pompe, tous les sept ans, par toutes les peuplades de l'ile, à l'exception seulement de celle du Mahafaly, contrée de l'extrême sud-ouest.

Mais il ne faut pas conclure de cette pratique presque universelle de la circoncision que les peuples de Madagascar ont adopté les dogmes de la religion juive, car l'étude de leurs mœurs religieuses fait aisément reconnaître que la circoncision n'est qu'une coutume évidemment empruntée au culte judaïque, et que les Malgaches ont été, dès leur origine, païens et idolâtres.

La religion catholique, introduite et propagée dans l'île par les missionnaires français, fut accueillie avec une faveur marquée en 1861, sous le règne de Radama II, monarque libéral, ami du progrès et plein de bienveillance pour les Français; mais, après la mort tragique de ce dernier, qui ne régna que deux ans (1), le catholicisme fut bientôt, sous ses successeurs, combattu et arrêté dans son expansion par le protestantisme anglais, et ne parvint qu'avec les plus grandes difficultés à se maintenir dans les centres de nos missions

(1) Radama II, étranglé le 12 mai 1863, à la suite d'une révolution de palais, périt victime de sa trop grande sympathie pour la France et de la jalousie protestante coalisée avec l'ambition du ministre Rainilaiarivony, qui passa pour être l'instigateur du meurtre, de concert avec le révérend méthodiste Ellis.

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