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à ce moment-là; et, seule, la partie centrale fut conser

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Emplacement de la Cour du Dragon, entre la rue de Rennes

et la rue du Dragon (Plan cadastral 1913).

vée : on lui donna le nom d'un évêque de Paris, ancien

Rue

de

abbé de Saint-Germain-des-Prés, et devint la rue Gozlin actuelle, avec sa petite place qui borde, en retrait, le boulevard Saint-Germain.

La rue Sainte-Marguerite, qui limitait l'Abbaye de SaintGermain-des-Prés, dont l'entrée se trouvait au no 64 (1), prenait son nom d'une enseigne : L'Image Sainte-Marguerite qui pendait sur une maison élevée au commencement du XVIIe siècle en cet endroit. Le nom donné à cette voie qui, nous l'avons dit, venait aboutir à l'entrée de la nouvelle cour, inspira l'architecte Carta ut. Se souvenant de la légende, si populaire encore à cette époque, de sainte Marguerite et son Dragon, il eut l'idée de faire sculpter, en relief, sur la façade extérieure du bâtiment placé face à la rue Sainte-Marguerite, le fabuleux animal qui nous occupe.

Rappelons, en deux mots, cette légende : Une jeune chrétienne, du nom de Marguerite, fille d'un prêtre des idoles, ayant refusé les avances que lui faisait Olibrius, fut, par ordre de ce proconsul, arrêtée à Antioche et jetée dans un cachot obscur. Tout aussitôt, une vive lueur se produisit, et la jeune martyre aperçut la gueule largement ouverte d'un monstre, qui la happa avec sa langue et allait l'engloutir d'un seul trait; mais la sainte victime ayant eu le temps. de faire le signe de la croix, avant d'être complètement consommée, le Dragon car c'en était un - creva et Mar

(.) Numérotage royal; au no 75 de cette rue, était la prison des militaires, dite de l'Abbaye, qui y reçut, entre autres prisonniers de la Révolution, Mme Rolland.

guerite en sortit saine et sauve. C'est de ce temps-là ajoute la légende, que les dames en mal d'enfant prirent sainte Marguerite comme patronne, estimant qu'ayant eu pouvoir de sortir vivante et bien intacte du corps du Dragon, et étant invoquée au moment des couches, la sainte facilite la sortie de l'enfant du corps de sa mère !

Le Dragon placé là, comme une enseigne (1), devait donner son nom audit passage, et, par la suite, à la rue du Sépulchre, sa voisine.

Quels furent les premiers habitants de cette vaste construction? Dans une notice publiée en 1866 par Un Flâneur varisien (2), il est dit que, dès 1804, la Cour du Dragon « ... était devenue un centre cyclopéen, où les marteaux, retentissant du matin au soir, fendaient sans miséricorde les plus robustes cerveaux : c'était le grand bazar des serruriers, poëliers, forgerons, ferrailleurs, qui en avaient chassé toutes les autres industries... ».

Prudhomme (3), en 1815, nous apprend que, de son temps, «< ... toutes les boutiques de ce passage sont occupées par les marchands de poëles et de vieilles ferrailles... ».

Cet envahissement de l'immeuble par des chaudron

(1) Voir Le Carnet (1900), article de M. Edmond de Beauregard, sur les enseignes de Paris.

(2) La Cour du Dragon. M. Herbet nous informe que ce pseudonyme cache le nom de Jules Cousin.

(3) Voyage descriptif et philosophique de l'ancien et nouveau Paris : Miroir fidèle.

niers, serruriers, ferrailleurs de toutes sortes remonte au XVIIIe siècle. On en trouve déjà trace dans Piganiol de la Force, (1765). Cependant, vivant côte à côte avec ces artisans bruyants, étaient de paisibles habitants, tels que Mlle Dubois, de la Comédie Française (1), en 1770, chez laquelle fréquentaient M. de Sarral et le tendre poète Dorat; puis, en 1788, deux suppôts d'Esculape : le chirurgien Duffaut, qui, installé au no 8, « y faisait, tous les matins, un traitement gratuit des ulcères anciens et des maladies cancéreuses... »; et enfin, un médecin empirique, le sieur Saint-Ange, qui y distribuait << au prix de 3 livres le paquet, la Poudre Capitale pour les maux de tête, migraines, etc... ».

...

Dans une des trois eaux-fortes que le graveur Martial a laissées (2), concernant la cour du Dragon en 1865, il est facile de se rendre compte de l'état des lieux à cette époque, car c'est pris sur le vif: on aperçoit tout le long des murs, et de chaque côté des magasins, de nombreuses grilles en fer, quelques-unes très hautes; puis, des poêles de cuisine et de chauffage, des tuyaux en tôle pour cheminées, des chaudrons, etc... Ce qui prouve bien qu'en 1865, l'agglomération des serruriers, forgerons, tôliers et autres ferrailleurs était des plus florissantes en cet endroit, et, par conséquent, des plus bruyantes. Toutefois, le vacarme résultant de la présence de toutes ces industries ne devait guère gêner alors les ouvriers de la partie, habitués dès

(1) L'hôtel des comédiens français était situé à peu de distance, rue des Fossés-Saint-Germain, devenue en 1834, rue de l'Ancienne-Comédie.

(2) Vues du Vieux Paris : 1° perspective intérieure de la cour; 2° l'entrée, par la rue de l'Egout; 3° la sortie, par la rue du Dragon. - César Daly, dans ses Motifs historiques d'Architecture, consacre également une belle planche à la grande entrée de la Cour du Dragon.

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A LA TÊTE DE CHEVAL,

Cour du Dragon, No 614, Faubourg Saint-Germain,

LA BROUSSE JEUNE.

FERRAILLEUR, tient Soufflets, Enclumes, Etaux, Outils de Forge, achète et vend tout ce qui concerne con état, le tout à juste prix.

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