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le duc de Montmorency-Luxembourg, maréchal de France lui écrivait pour le féliciter de sa nomination à cette fonction et lui demander sa protection pour un prieur élu abbé par les religieuses de l'abbaye de Vicognes (1). Il était l'ami fidèle du chancelier Daguesseau qui, disgracié et exilé à Fresnes, lui écrivait à son hôtel, rue du ChercheMidi (2):

J'ai trois remerciments à vous faire, Monsieur; Premièrement; pour une provision très ample d'excellent tabac; Deuxièmement, pour me l'avoir envoyé plus tôt qu'à Madame la chancelière, et enfin, ce qui me touche le plus, pour avoir cherché à me donner dans un temps de disgrâce une marque de vostre souvenir. Il est capable de me faire supporter aisément tout le reste, une amitié aussy constante que la vostre fait le plaisir en la prospérité et l'adoucissement de l'adversité. Personne n'en connoist mieux le prix que moy, et ne sera jamais à vous, Monsieur, plus parfaitement.

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L'abbé de Thézut mourut le 28 décembre 1729, et le commissaire fut requis de venir constater le décès, apposer des scellés et faire l'inventaire en la demeure du défunt rue du Cherche-Midi (3). L'énumération des domestiques au service de l'abbé appelés à prêter serment de ne rien détourner, suffirait pour faire connaître son train de maison, car on trouve un maître d'hôtel, deux valets de chambre, un chef de cuisine, un officier, un rôtisseur, deux laquais, un cocher, deux postillons, un suisse, un frotteur

(1) Catalogue de M. N. Charavay.

(2) Lettre autographe annexée à l'inventaire fait après le décès de l'abbé de Thézut en sa demeure, rue du Cherche-Midi.

(3) Arch. nat. Y. 10-749. Papiers du commisaire Charles.

et un garçon de cuisine, qui signent tous le procès-verbal. Puis le commissaire relate que les pièces principales de l'appartement, situées au rez-de-chaussée donnant sur le jardin et sur la cour, sont garnies de tapisseries des Gobelins, de sièges couverts de satin, ornées de tableaux, glaces etc... Et l'inventaire est fait ensuite avec détail pendant deux mois et demi jusqu'au 13 mars 1730. Le Procureur des Dames du Saint-Sacrement propriétaires de l'immeuble, déclare qu'un bail à vie avait été consenti par elles au défunt et qu'une somme de 25.000 livres leur est due pour le solde du prix de ce bail. Enfin le commissaire constate l'existence d'un testament commençant par ces mots: Je donne à Mme la Présidente de Périgny, ma cousine, cinquante mille livres... On sait d'ailleurs par une letttre adressée le 2 janvier 1730 par l'avocat Mathieu Marais au Président Bouhier, que l'abbé de Thézut avait institué Daguesseau son légataire universel.

Dès avant la clôture de cet inventaire, les Dames du Saint-Sacrement avaient reloué l'hôtel à la duchesse douairière de Sully qui réclamait la délivrance de ce beau logis.

N° 21. Depuis 1845 au moins, habitait dans cette maison le baron Augustin-Jean-Marie de Schonen, Procureur général à la Cour des comptes et Pair de France, du 3 octobre 1837. Il y est mort le 4 décembre 1849.

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N° 38. La maison du Bon Pasteur avait déjà une telle notoriété au commencement du xvIIIe siècle, que, le 19 avril 1702, le Journal de Dangeau mentionne que la duchesse de Bourgogne vint y faire une longue visite et s'y intéressa beaucoup.

P. FROMAGEOT.

UN MARCHÉ AVEC LE PREMIER ORGANISTE

DE SAINT-SULPICE

En feuilletant les minutes anciennes d'un notaire du quartier, nous avons trouvé un acte qui concerne le premier organiste de l'église Saint-Sulpice, Vincent Coppeau, dont les plus savants historiens de cette église ne savent rien, si ce n'est qu'il paraît avoir été en fonctions de 1618 à 1640. Voici le texte de ce marché qui, pour un prix fort modique, confiait à l'artiste lui-même l'entretien des orgues.

Quittance et marché (devant Charles,notaire au Châtelet de Paris (1) du 19 juin 1636).

Fut présent honnorable homme Vincent Couppeau, organiste de l'église paroissiale Saint Sulpice dem1 à Saint Germain des prez les Paris, lequel confesse avoir eu et receu de Messieurs les Marguilliers de l'œuvre et fabricque d'icelle église par les mains de honnorable homme Toussaint Tavernier l'un d'iceulx tenant le compte d'icelle, à ce présent.

La somme de soixante quinze livres tournois pour avoir par le dict Couppeau rellevé entièrement l'orgue de la dicte église, manié et nettoyé tous les thuiaux, faict poser portes et restably iceulx, comme aussy avoir relevé la souflerie, restably en icelle deux souffletz qui estoient crevez, et mis la dicte orgue en bon et suffisant estat, bien sonnante et accordante,

(1 Aujourd'hui étude de Me Ader.

Dont et delaquelle somme de soixante-quinze livres le dict Couppeau s'est tenu comptant et bien payé, en a quicté et quicte les dicts sieurs Marguilliers au dict nom et tous aultres.

Et par ces mesmes présentes le dict Couppeau comparant pour satisfaire à la vollonté des dicts sieurs Marguilliers a promis et promet à iceulx sieurs marguilliers au dict nom, pour ce comparants,

(En renvoi Mre Jehan Phellerin, seigneur... en partie, conseiller du roy, et maistre d'hostel ordinaire de sa maison, noble homme Mre Jehan Germain, seigneur de Saint Aubin, conseiller du roi, substitut du procureur général en la cour des monnoyes, Richard Masson, sieur de la Richardière..... tous marguilliers de la dicte oeuvre et fabricque,

Et ce acceptant pour la dicte oeuvre et fabricque,)

D'entretenir bien et dument la dicte orgue de touttes choses necessaires,

Nommément accorder la trompette, le jeu de clairon, la voix humaine, et aultres jeux d'icelle, tuyaux, souffletz et aultres choses en despendant, comme aussy iceulx tuyaux tenir netz, les blanchir, et le tout racomoder de temps en temps, de ce jourd'huy en avant, pendant le temps et sy longuement qu'il sera organiste d'icelle église.

Cette promesse ainsy faite moyennant la somme de six livres tournois par chacun an que, pour ce, les dicts sieurs Marguilliers aud. nom ont consenty et consentent estre payée au dict Couppeau, ou au porteur, et dorénavant par chacun an, au dernier jour de juin de chacune année par le dict Tavernier au dict nom, et par ses successeurs en icelle charge de marguillier comptable, dont la première année de payement escherra au dernier jour de juin mil six cent trente sept, et continuer de là en avant par chacun an au dict jour à payer pareille somme de six livres tournois, ainsi convenu pendant le temps, et tant et sy longuement que le dict Couppeau sera organiste d'icelle église.

Et sans que pendant led. temps lesd. sieurs Marguilliers ou leurs successeurs soyent tenuz payer aulcune aultre somme que lesd. six livres ts. par an pour l'entretien desd. orgues,

Sté Hque DU VI.

1913.

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refection, racommodem'. ou nettoyem'. d'icelle et choses en deppendant, en quelque sorte que ce soit, au d. Couppeau ou à aultre,

Et en cas que lorsqu'il plaira auxd. sieurs Marguilliers faire visiter lesd. orgues, il se trouve aucun deffault en icelle orgue en quelque sorte que ce soit, icelluy Couppeau sera tenu, et promet au mesme instant et sans delay, de reparer le dict deffault à ses fraiz et despens à peine de tous despens, dommages et interetz.

Car ainsy promettans, obligeans, chacun au droict soy et l'un envers l'autre, les dicts sieurs Marguilliers au dict nom renonceans, de part et d'aultre...

Faict et passé en la maison de M. Germain, l'un des marguilliers d'honneur d'icelle église, sise aud. Saint Germain des prez, rue de Bucy, l'an mil six cent trente six, le dix neuviesme jour de juing. Et ont signé, fors le dict Tavernier, qui a déclaré ne savoir escrire ni signer.

(La minute est signée: Coppeau, R. Masson, J. Germain, Phellerin, Saulnier et Charles, ces deux derniers notaires.)

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