Page images
PDF
EPUB
[merged small][ocr errors]
[graphic]
[ocr errors]

GARDES ROYAUX ET SUISSES, PRISONNIERS DU PEUPLE SORTANT DE LA PRISON DU CHERCHE-MIDI

(Musée Carnavalet.)

Juillet 1830

M. Foucher, depuis longtemps retraité, puis Mine veuve Hugo ci-dessus déjà mentionnée, et Me Zoé Duvidal de Montferrier, sœur de Mme Abel Hugo, puis les sieurs Wist, François et Momper employés au Ministère de la Guerre, puis une die Desclaisons, employée au Timbre, les dames veuves Flandre, Gramet, Bernard, Amoudru, Leroy-Andréolle sans profession, la dile Thevenot, ouvrière en linge, le sieur Lozé, ébéniste, etc... (1).

Cependant, le Gouvernement de la Restauration n'avait pas été généreux pour l'entretien de l'hôtel et l'amélioration de ses services judiciaires. En 1816, un devis estimatif montant à 25.500 francs avait été rejeté comme trop coûteux, et l'on s'était contenté de faire pour 1.500 francs quelques réparations urgentes et la pose d'un papier fleurdelisé dans toutes les salles. En revanche, en 1822, 1823 et 1824, 5.500 francs avaient été dépensés pour l'installation personnelle de M. Foucher et du ménage Victor Hugo. Puis on avait été forcé de refaire la porte cochère. Enfin, en 1828, un dernier crédit de 400 francs avait été alloué pour « la confection d'un socle en plâtre, propre à recevoir le buste du roi dans la salle des séances », et pour «< un casier bibliothèque » dans le cabinet du Général (2).

Les événements de 1830 attirèrent l'attention sur l'hôtel des Conseils de guerre. D'abord, au cours des trois glorieuses, on y interna les débris des régiments suisses et royaux, faits prisonniers par le peuple, et une lithographie de l'époque a conservé le souvenir du défilé de ces pauvres gens escortés d'une troupe bigarrée de leurs vainqueurs. Puis c'est là que se réunirent les gardes nationaux

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

pour les élections de leurs officiers. On devine que le buste de Charles X et le papier fleurdelisé durent être fort malmenés. Aussi, dès le mois de mars 1831, une somme de 1.000 francs fut-elle allouée pour la réfection des papiers de tenture en remplacement des papiers fleurdelisés (1), et, un peu plus tard, en octobre 1832, une autre somme de 175 francs fut-elle accordée (2) pour la pose de bustes du roi Louis-Philippe à placer dans chacune des salles de l'hôtel, encadrés chacun de deux drapeaux tricolores. On s'aperçut en même temps que le plafond de la salle d'audience du 1° Conseil menaçait ruine; on y dépensa 6.200 francs.

Le maréchal Soult, devenu ministre de la Guerre, informé de l'existence de nombreux habitants civils dans l'hôtel des Conseils, voulut des renseignements à ce sujet, et, sur le rapport qui lui fut fait, il adressa, le 8 septembre 1831, au Général commandant la re division militaire, une longue lettre déclarant qu'aucune de ces personnes n'avait droit à un logement, et qu'il ne fallait accorder exceptionnellement cette faveur que dans le cas d'un état d'indigence reconnue et de services rendus dans l'administration militaire. Or, ajoutait le ministre, Mile Duvidal, peintre de l'ancienne Cour, ne remplit aucune de ces conditions, et en conséquence, doit être immédiatement expulsée, ainsi que les autres personnes ne justifiant pas de titres suffisants (3). Cependant, cette rigoureuse exécution tarda provisoirement; plusieurs mois se passèrent; le maréchal Soult, nommé en 1832 à la Présidence du Conseil, eut d'autres soucis; et, en vertu d'un ordre ministériel du 6 janvier 1834, un intendant

(1-2-3) Coll. pers.

« PreviousContinue »