loi du 18 vendémiaire an VI (9 octobre 1797) en institua un deuxième dans chaque division pour juger les affaires renvoyées par le Conseil de révision après l'annulation d'une première sentence. Enfin, comme ce deuxième Conseil était souvent inactif, une troisième loi du 27 fructidor an VII (13 septembre 1799), lui attribua la même compétence que le premier, et tous deux fonctionnèrent concurremment. Jusqu'à cette dernière époque, à Paris, le Conseil de guerre avait siégé à l'Hôtel de Ville. Il n'y a donc pas lieu, pour nous, de parler des procès qui y furent jugés. Il est intéressant seulement de noter que ce fut à l'Hôtel de Ville que se rencontrèrent et se lièrent d'amitié le major Léopold Hugo, père de Victor Hugo, et Pierre Foucher, père de Mme Victor Hugo. Tous deux étaient logés dans les dépendances du Conseil de guerre, l'un comme rapporteur, l'autre comme greffier, et, d'autre part, le major venait d'épouser une demoiselle Trébuchet, fille d'un armateur de Nantes, et Pierre Foucher, qui était Nantais, connaissait d'enfance la famille Trébuchet. On comprend l'intimité du rapporteur avec le greffier. Aussi Léopold Hugo fut-il le premier témoin de Pierre Foucher venant à se marier, et, au repas de noce, le major adressa ce souhait aux nouveaux époux: Ayez une fille, j'aurai un garçon, et nous les marierons ensemble. Je bois à la santé de leur ménage. Ce souhait devait se réaliser.

Lorsqu'en 1800, les deux Conseils de guerre furent transférés rue du Cherche-Midi, Pierre Foucher toujours greffier, s'y transporta avec sa famille et fut logé au deuxième étage de l'ancien hôtel de Toulouse. Quant au major Hugo, il avait cessé les fonctions de rapporteur pour re

(1) Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, t. I, p. 18.