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cerdotales du douzième siècle et dont nous avons signalé les premiers exemples en parlant d'Arducius.

Les niches architecturales, complément constant des sceaux de la quatrième catégorie, ne leur sont point cependant particulières, souvent les images des prélats debout sont entourées d'une décoration analogue, ainsi le sceau dont Henri se servait dès 1261 [pl. XXVII, fig. 4], présente un trèfle, au-dessus de la tête de l'évêque, le sceau d'Aimon du Quart en 1305 offre, ainsi que celui de Pierre de Fauciguy appendu à des actes de 1317, une niche complète avec ses piliers, ses pinacles et son couronnement [pl. XXVIII, fig. 2].

Les sceaux dont se servait Guillaume de Duyn en 1290 présentent, à droite et à gauche de la figure du prélat, le soleil et le croissant de la lune, un petit sceau d'Henri en 1267 n'offre que le croissant mis sous la droite qui bénit. Il est difficile de déterminer la valeur de ces signes célestes qui se retrouvent sur certaines monnaies épiscopales de Lyon, attribuées à la fin du quatorzième siècle (1), et sur quelques sceaux entre lesquels nous citerons ceux de l'officialité de Lausanne (2).

L'usage des sceaux secrets, petits sceaux ou signets paraît avoir commencé à Genève avec le treizième siècle; en 1208, l'évêque Bernard se servait du contrescel représenté sous le n° 2 de la planche XXVII, figurant le prélat à genoux entouré de la légende s. BERNARDI geb episcopi, répétition de celle du grand sceau au revers duquel il se trouve.

Généralement, les sceaux secrets sont circulaires, cependant l'évêque Aymon de Grandson, en 1258 [pl. XXVII, fig. 3], et l'évêque Henri (1260-65) se servaient de sceaux en amande mystique, ce dernier toutefois faisait aussi usage d'un sceau cir

(1) Ces épiscopales lyonnaises sont figurées dans le 2o volume de la Pevue numismatique, pl. XII, fig. 2, 3 et 4, et p. 364 du texte. (2) Vidimus de Claude de Montfaucon, official de Lausanne, en date du 6 mai 1524. (Arch. de Genève, Pièces hist., n° 942.)

TOM. VII

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culaire qu'entourait la légende, s. SECRETI. H. EPI. GEBENNENSIS. Nous avons figuré ce sceau sous le n° 5 de la planche XXVII, et la fig. 3 de la planche XXXI présente le petit sceau dont l'évêque François de Mez se servait en 1430. Nous mentionnerons encore le petit sceau ou cachet rectangulaire figurant un saint, en buste nimbé et mitré, et dont se servait Jean de Bertrandis (1408-18).

Les liens qui joignent les sceaux aux actes présentent une grande variété, nous avons vu que les plus anciens de Genève sont rouges et jaunes, ou rouges, jaunes et verts; en 1208, l'évêque Bernard Chabert suspendait le sien par des liens de laine blanche; plus tard, et dès l'évêque Henri, on trouve des sceaux attachés à des mèches de fil bleu.

La matière des sceaux mérite aussi quelque attention, les plus anciens sont en matière grise, ceux de l'époque suivante sont en cire verte; puis on les fit en cire rouge; presque tous les anciens sceaux sont pendants, plus tard, on les appliqua sur les actes et les revêtissant d'une feuille de papier destinée à garantir l'empreinte généralement formée avec une cire beaucoup plus molle qu'aux époques antérieures.

LXXXI.

FRANÇOIS II

DE SAVOIE.

76e de Saint-Pierre. 90e du Manuale. 87e de Besson.

86e de Picot.

98e de Lévrier. ·

François de Savoie, abbé de Stafarde, d'Abondance, de Saint-André de Verceil et d'Aulps, prévôt de Montjoux ou du Grand-Saint-Bernard, archevêque d'Auch, prit possession de l'évêché de Genève le 25 juillet 1484, le 28 juillet 1487 il prêta le serment de respecter les Franchises municipales, et mourut au commencement de l'an 1490.

PL. XXXV.

Cet évêque portait les armes de Savoie posées sur la croix, ainsi qu'on le voit soit sur le cachet de ses lettres (1), soit sur le grand sceau appendu à un acte de 1487 (2). Comme nous l'avons fait précédemment observer, ce sceau, de forme circulaire, porte en légende, s..... R.D. FRANCI... de. SABAUDIE. ARCHIEpi. Avxitanesis. Nous avons reproduit sur notre planche XXXV le portrait probable de ce prélat, d'après une vignette sur bois portant ses armes, et qui se trouve en tête du missel de 1491, mentionné plusieurs fois dans le cours de cet ouvrage.

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Antoine Champion, chancelier de Savoie, président du sénat de Turin, ambassadeur auprès des Suisses, protonotaire apostolique et pourvu de l'évêché de Mondovi, fut transféré en 1490, et par sentence du métropolitain de Vienne, à celui de Genève, dont il prit possession par la force, ayant vaincu à main armée son compétiteur Charles de Seyssel, élu par le Chapitre, qu'il défit dans une rencontre près du pont de Chancy. L'évêque Antoine mourut à Turin, le 29 juillet 1495.

La famille Champion portait, de gueules à un champion contourné, armé et monté d'argent tenant une épée nue à la main droite de même [pl. XXXIII, fig. 2 (3)]. Ces armes se voient soit sur le grand sceau dont l'évêque Antoine se servit de 1491 à

(1) Arch. de Genève, Pièces kist., no 730.

(2) Ibid., no 754. Le même sceau se trouve en applique dès le 5 septembre 1485 (no 742).

(3) Nous donnons les couleurs d'après l'Armorial de Bresse et Bugey, de Guichenon.

1495 (1), soit sur son cachet, où l'écu posé sur la crosse est surmonté des initiales A. C. (2).

LXXXIII.

PHILIPPE

DE SAVOIE.

78e de Saint-Pierre.-92c du Manuale. ·

89e de Besson. - 100e de Lévrier. 88e de Picot.

Philippe de Savoie avait sept ans quand il fut placé sur le siége épiscopal de Genève, qui fut administré par Aymon de Montfaucon, évêque de Lausanne. Philippe ne se sentant pas d'inclination pour l'Eglise, reçut en apanage le comté de Genevois avec les baronnies de Faucigny et de Beaufort, dont il fut investi le 24 juin 1510. Ce prince mourut à Marseille, le 22 novembre 1533, et fut inhumé à Annecy dans l'église NotreDame, le 19 mars de l'année suivante; le siége avait été administré sous son nom pendant quatorze ans et deux mois.

Comme duc de Nemours et comte de Genevois, Philippe portait les armes de Savoie entourées d'une bordure denchée (3); les actes de l'administration épiscopale, passés pendant sa minorité, sont scellés des armes de l'évêque Aymon (4); écartelé au premier et quatrième d'argent à un aigle de sable membré et becqué d'or; au second et troisième écartelé d'hermine et de gueules [pl. XXXIII, fig. 5], avec la légende, s. AY°. DE. MONTEFALCONE. EPS. LAVSANE. ET. COMES. Ce dernier prélat prit diverses devises sur les monnaies et sur les monuments qu'il

(1) Arch. de Genève, Pièces hist., nos 775 et 792.

(2) Ibid., no 781.

(3) Arch. de Genève, Pièces hist., nos 860 et 898, lettres de 1510 à 1530.

(4) Arch. de Genève, Pièces hist., n° 844, et n° 841, pièce du 18 août 1505. -- Guichenon, Hist. de Bresse et Bugey, suite de la 3e part., P. 174.

fit élever; celle, FORTVNE. SAPIENTIA. VICTRIX se voit au château de Lucens; et celle, SI QVA FATA SINANT, accompagne les armes que nous venons de décrire répétées à profusion dans la cathédrale de Lausanne, et ornées avec une grande diversité; car tantôt elles sont entourées d'une couronne, tantôt elles ont pour supports deux anges; Adam et Ève, deux hommes, deux syrènes, deux licornes, deux boucs ou deux griffons; le timbre, qui a pour cimier une figure humaine ailée, est tantôt de face, tantôt de profil; les lambrequins sont ordinairement semés d'hermines.

Régulièrement les armes des Montfaucon, qui, au quinzième siècle, portaient de gueules à six hermines d'argent, au chef du second chargé d'un aigle de sable [pl. XXXIII, fig. 4], doivent avoir pour cimier une aigle de sable et pour supports deux aigles du même.

LXXXIV.

CHARLES

DE SEYSSEL.

Omis dans le rôle de Saint-Pierre. 93e du Manuale.

101e de Lévrier. 89e de Picot.

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90e de Besson.

Charles, protonotaire apostolique, supérieur des Antonins de Chambéry, de l'antique et illustre famille de Seyssel, déjà élu en 1490, fut de nouveau porté sur le siége de Genève, en 1510, et en prit possession le 22 février; ce prélat mourut à Moyrans, le 12 avril 1513, et fut inhumé dans l'église des Antonins de Chambéry.

On sait que la famille de Seyssel portait, gironné d'or et d'azur de huit pièces. Claude de Seyssel, qui vivait au commencement du seizième siècle, brisait d'un tourteau de gueules sur l'assemblage des traits du gironné (1), et le prieur de Romain

(1) Arch. de Genève, Pièces hist., no 830, lettres de 1504 à 1506.

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