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avoir jamais régné dans les contrées dont ils étaient censés tenir

le sceptre.

Pièce de haut billon pesant 1 denier 14 grains. Avers, couronne fleurdelisée sur une tête d'écu portant deux lis,

LV

DOV: IHR: ET: SICIL: REX: R. Armoiries parties: au premier de Jérusalem, la croix cantonnée de quatre croisettes; au second d'Anjou, qui est semé de France au lambel à trois pendants, COMES: PVICE: ET: FORCAL :

Pièce du même métal pesant 13 grains. Avers, couronne fleurdelisée sur le mot REX. Légende, † LVDOV: IHR: ET SICIL: R. Croix partie cantonnée de quatre fleurs de lis, † COMES:

PVICE ET FORCAL:

Henri V, roi d'Angleterre, proclamé roi de France en 1415.

Grande pièce de billon portant à l'avers deux écussons surmontés du mot HERICVS, et autour la légende, FRANCORVM: ET: ANGLIE: Rex; le premier écusson, celui de gauche, porte les armes de France; l'autre est écartelé de France et d'Angleterre. Au revers, le nom du roi surmonté d'une croix haussée qu'accompagnent un lis et un lion, ✶ SIT: NOMEN : DNI: BENE

DICTV.

Charles VI le Conquérant, 1422 à 1461.

Les deux belles pièces en or, trouvées à Feygères, appartiennent à ce prince et sont peu différentes; l'avers présente les armes de France dans un écu couronné accompagné de deux lis également couronnés, (couronne) KAROLVS† DEI GRACIA : FRANCORVM.. (sur la seconde pièce la croix qui suit Karolus est remplacée par deux points: et après Francorum on lit REX: 1). R. Croix florencée cantonnée de couronnes et enveloppée d'un quatrefeuilles. Légende, (couronne) XPE: VINCIT :

XPE: REGNAT: XPE: INPERAT.

Louis XI, en qualité de dauphin, 1446 (?) à 1461.

Pièce de haut billon, pesant 22 grains, frappée en Dauphiné par le dauphin, depuis Louis XI, on sait que ce prince battit monnaie du vivant de Charles VII, soit en son nom, soit au nom du roi (1). Avers, écu écartelé de France et Dauphiné, † LVDVICS : I : DPHS: VIENENSIS. R. Croix patée cantonnée d'un lis et d'un dauphin, † SIT: NOMEN: DNI: BENEDICTV.

Ces diverses pièces confirment la date présumée de l'enfouissement du trésor, date que j'annonçai, lors de la découverte, se rapporter à la fin de 1448 ou au commencement de 1449. Genève, mai 1849.

J.-D. BLAVIGNAC, architecte.

(1) Le Blanc, Traité historique des monnaies de France, p. 248.

ARMORIAL GENEVOIS.

Vivre Quatrième.

ARMOIRIES DE LA PRINCIPAUTÉ ÉPISCOPALE DE GENÈVE.

CHAPITRE PREMIER.

INSIGNES HÉRALDIQUES DE L'EVÊCHÉ.

Les prélats promus à la dignité d'Evêques et Princes de Genève cintraient, dit-on, l'écu de leur famille d'une couronne ducale (1); aucun des, nombreux sceaux épiscopaux que nous possédons ne vient confirmer cette allégation, ni prouver que ces prélats aient jamais usé du droit d'accompagner leur écu du casque et du glaive, droit attaché aux prérogatives de leur souveraineté ; cependant, quoique les sceaux n'offrent pas ces accessoires, il est possible que sur des représentations plus complètes de leurs armoiries les évêques de Genève en aient fait usage.

(1) Voy. Menestrier, Véritable art du blason, ou l'usage des armoivies, t. I, p. 192.

TOM. VII.

2

Deux clefs d'or, placées sur un champ de gueules, formaient les insignes de l'évêché, dont les couleurs étaient ainsi rouge et jaune.

Dans les lacets des sceaux, on trouve souvent la couleur verte ou la couleur pourprée ajoutée à celles-là; on sait que les évêques portaient verts les chapeaux, rouges pour les cardinaux et noirs pour les dignités inférieures ; et que le pourpre ou violet est encore aujourd'hui la couleur distinctive des vêtements épiscopaux.

Le plus ancien exemple, à nous connu, des insignes de l'évêché de Genève est un sceau appendu à un acte de l'an 1186 (1), et qui indiquait à la fois et la sanction épiscopale, et celle du chapitre cathédral; sur ce monument, figuré sous le no 1 de la XXIV® planche, on voit la main divine sortant des nues et remettant au prince des Apôtres, dont le bras mouvant du flanc senestre de l'écu la reçoit; la clef, symbole de l'autorité sacerdotale; ce sceau, en cire verte et suspendu à l'acte par un cordon rouge et jaune, porte en légende, † SIGILLUM CAPITULI & GebN ECCLE, puis les mots TIBI DABO CLAVESRC. (clavem sacram), allusion au pouvoir conféré à Pierre par le Christ, et qui complète la figure occupant l'espace central.

Du treizième au quinzième siècle, les insignes de l'Evêque et du Chapitre furent différents; le prince prit deux clefs en sautoir - et les chanoines gardèrent les clefs en pal jusqu'à l'époque où ils adoptèrent aussi les clefs croisées, mais avec des couleurs différentes. Plus tard ils reprirent, comme nous le verrons plus loin (2), leurs insignes primitifs.

Les tours de la cathédrale de Saint-Pierre offrent à la fois les plus anciens et les plus modernes exemples des nouvelles armes de l'Eglise, on les voit gravées au-dessus de la porte d'un cachot

(1) Arch., Pièces hist., n° 27. Sur un duplicata de cet acte on retrouve le même sceau en matière grise appendu par deux cordons, l'un rouge, l'autre jaune. M. l'archiviste Sordet nous a dit avoir retrouvé ce sceau sur une pièce de l'an 1200.

(2) Voy. ci-après chapitre Iv.

PL. XXIV.

de la tour du nord, accompagnant le mot CARCER, écrit en caractères du treizième siècle [pl. XXIV, fig. 2]; au pied de la tour méridionale on retrouve les mêmes armes [fig. 5] avec une inscription indiquant que c'est peu après 1510 qu'elles y ont été placées (1).

Plusieurs cloches et certains livres imprimés du quinzième siècle (2) présentent aussi les armes de l'évêché qui se retrouvent encore dans les sceaux de l'official (3), et dans celui des vicaires administrateurs pendant la vacance du siége ou la minorité du prince, la figure que nous donnons de ce dernier [fig. 3 (4)], est prise sur des actes de 1444 à 1532 (5): au revers des plus anciennes empreintes on trouve le contrescel no 4 appliqué trois fois.

(1) Voy. Descript. monumentale de l'église de Saint-Pierre, p. 8. (2) Voy. Missale ad usum Gebennensis dyocesis, 1491. (3) Spon, Hist. de Genève, gravure no 28, et Pièces hist. des Archives de Genève, n° 420, vidimus de 1455.

(4) La gravure de ce sceau se trouve dans l'Hist. de Genève, de Spon, gravure n° 43. Cet ouvrage reproduit plusieurs des sceaux de l'administration épiscopale; mais ils sont en général dessinés d'une manière si peu fidèle, qu'ils ne peuvent donner que des idées fausses et incomplètes des originaux.

(5) Arch. de Genève, Pièces hist., nos 563 à 1073. Cette dernière, datée du 20 novembre 1532, est un acte par lequel les syndics prennent la direction de l'hôpital et de la chapelle du pont du Rhône, acte approuvé par le vicaire Aymon de Gingins, qui y apposa le sceau dont nous parlons. Les deux premières de ces pièces, du 8 décembre 1444 et du 21 juin 1445, offrent les sceaux empreints sur cire rouge et suspendus sur simple queue de parchemin.

En parlant des sceaux de l'official (voy. ci-après chapitre v), nous dirons quelques mots d'un sceau circulaire portant le buste de saint Pierre, avec les clefs en sautoir, et qui fut souvent employé à sceller les actes de l'administration épiscopalo et quelquefois les commissions du Chapitre.

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