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Ce n'est qu'en l'éprouvant
Qu'elle prend un amant,
Son cœur est tout de braise,
Ce qui la rend souvent

Sainte Bien-Aise.

Sainte Chanteuse,
Qu'un tour de croupion
Rendit boiteuse,
Ne sait pas dire non.
Laquais ou cavalier

A chaussure à son pied.
Et pour la voir heureuse
Il faut à ce métier

Sainte Chanteuse.

Sainte Lubrique,

Que prêchait Saint-Germain,
Très bien se pique

D'aller à toute main,

Assise ou bien debout.

Chacun voit à Saint-Cloud

La fameuse boutique

Où l'on bai.. partout

Sainte Lubrique

Sainte Facile

A tous venants disait

Qu'elle était fille.

De pas un ne voulait,
Mais quand on la pressait
Et qu'au fait on venait,
Pour peu qu'on fût habile,
Toujours on la trouvait

Sainte Facile.

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Sainte Modeste
Prenait honnêtement

La main, le reste,
Le tout avec un gant.
Pour rien n'aurait voulu
Toucher un membre nu.
Cette beauté céleste

Fit si bien qu'on la crut
Sainte Modeste.

Sainte Commune A tous venants montrait Qu'elle était brune En bien plus d'un endroit. Au jour si l'on voulait, Assise ou bien tout droit, Ou bien au clair de lune; Toujours prête on trouvait Sainte Commune.

Sainte Fringante

Que tous les jours montait

Troupe rieuse,

Jamais ne se lassait;
Dès que l'un finissait,
L'autre recommençait.
Cette beauté charmante
A chacun se montrait
Sainte Fringante.

Sainte Proprette
Tous les jours se servait

De savonnette,
Et beaucoup en usait
Pour que certain endroit
Fût propre et plus étroit.

Aussi en amourette

Chaque amant la trouvait
Sainte Proprette.

Sainte Madeleine

A tous venants donnait

La fine laine

Que son bichon portait.
A elle rien n'avait

Car très noble elle était,
Et sans reprendre haleine
Toujours se présentait
Sainte Madeleine

Sainte Pucelle

Avait bien résolu

D'être cruelle

Tant qu'elle aurait vécu ;

Mais un moine passa

Qui d'un coup l'engrossa

Et puis dit à la belle :

<< Soyez avec cela

Sainte Pucelle. »

LES LANLA

Charmante Monasterolle,
Oui, je suis au désespoir,
Ma faiblesse me désole,
J'ai touché sans m'émouvoir
Votre lanla.

Vainement j'ai su vous plaire,
Vous n'avez point résisté

Vous m'avez laissé tout faire,
Mais, par malheur, j'ai raté
Votre lanla.

Chez moi, Priape inutile
Manquant dans l'occasion,
Amolli, plissé, débile,
Resta dans l'inaction

Pour ton lanla.

Belle, puisque c'est un lâche
Je consens qu'il soit coupé
Ou que votre main l'arrache;
Vengez-vous, il a trompé
Votre lanla.

Si vous voulez que je garde
Ce malheureux tout perclus,
Sur vous encore il se darde,
Non, il ne trompera plus
Votre lanla.

Par les désirs épuisée

Mon imagination presque usée
Ne fournirait rien de bon
A mon lanla.

Mais certain de sa conquête,
Vous le reverrez dans peu
Fier, enflé, levant la tête,
Inonder et mettre en feu
Votre lanla.

LES PORTES DU LUXEMBOURG

Pourquoi donc fermer la porte
De l'aimable Luxembourg?

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Critique, que vous importe?
C'est qu'il plaît au dieu d'amour.
Laissez donc là ce mystère,
Sans y creuser trop avant;
Vénus ferme le derrière,
Mais elle ouvre le devant.

Il n'est donc plus qu'une porte
A l'aimable Luxembourg;
Vénus que le diable escorte,
Vient de nous jouer ce tour.
Pour punir cette déesse,
Il faudrait boucher le trou
Par où Cupidon s'empresse
De lui passer son bijou.

On dit que l'heure incommode
Qui ferme le Luxembourg
Ouvre, suivant la méthode,
Le jardin du tendre amour.
C'est là que Vénus arrose
Dans les transports les plus doux
L'avide fond d'une rose,

Le plus cher de ses bijoux,

On voudrait, suivant l'exemple De Vénus au Luxembourg, Fermer de même le temple Qu'elle ouvre au lubrique amour. D'une entreprise si belle

J'ai le bon sens altéré;

Quoi! fermer une chapelle

Dont tout le monde a la clef!

Si l'on a fermé la porte
Du jardin du Luxembourg,
C'est cette grosse joufflotte

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