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Avec l'objet de mes amours,

Rien ne m'afflige, tout m'enchante ;
Sans cesse il rit, toujours je chante :
C'est une chaîne d'heureux jours.

Quand on sait bien aimer, que la vie est charmante!
Tel, au milieu des fleurs qui brillent sur son cours,
Un doux ruisseau coule et serpente.

Quand on sait bien aimer, que la vie est charmante !

COLETTE.

Allons danser sous les ormeaux,

Animez-vous, jeunes fillettes :
Allons danser sous les ormeaux,

Galans, prenez vos chalumeaux.

(On danse.)

(Les Villageoises répètent ces quatre vers.)

COLETTE.

Répétons mille chansonnettes;

Et, pour avoir le cœur joyeux,
Dansons avec nos amoureux;
Mais n'y restons jamais seulettes.
Allons danser sous les ormeaux, etc.

LES VILLAGEOISES.

Allons danser sous les ormeaux, etc.

COLETTE.

A la ville on fait bien plus de fracas;
Mais sont-ils aussi gais dans leurs ébats?

Toujours contens,

Toujours chantans;
Beauté sans fard,

Plaisir sans art:

Tous leurs concerts valent-ils nos musettes? Allons danser sous les ormeaux, etc.

LES VILLAGEOISES.

Allons danser sous les ormeaux,

etc.

FIN DU DEVIN DU VILLAGE.

N. B.

Les Planches gravées jointes à ce volume (*) offrent les airs principaux du Devin du village, devenus tous populaires dès le moment qu'ils furent chantés au théâtre, et qui resteront tels tant qu'une mélodie aussi pure que touchante, faisant entendre le véritable accent du cœur et se gravant aussitôt dans la mémoire, aura le droit de charmer les oreilles même les moins exercées.

Mais il faut savoir que Rousseau, de retour à Paris en 1770, eut l'idée de faire, sur les mêmes paroles, une nouvelle musique, tentative hardie, et que le succès n'a point couronnée. En 1778, peu de temps après sa mort, on songea à représenter ce nouveau Devin. La partition en existe à la bibliothéque de l'Académie royale de Musique; elle est d'une autre main que celle de Rousseau, et est loin d'être complète; mais on l'avoit complétée avec des morceaux tirés de l'ancienne partition, et une représentation en forme d'essai eut lieu le 20 avril 1779, en présence des gentilshommes de la Chambre. On s'en tint là, et sans doute on fit bien. Six airs du nouveau Devin ont été gravés en 1779, avec leurs accompagnemens. Ce sont : J'ai perdu tout mon bonheur. Si des galans de la ville.L'amour croit s'il s'inquiète. Non, Colette n'est point trompeuse. Quand on sait aimer et plaire. — Et le duo : Tant qu'à mon Colin j'ai su plaire.

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Le style en est plus relevé, plus travaillé que celui des anciens airs, mais par cela même il est bien moins assorti aux paroles, et conséquemment ces nouveaux airs sont d'un bien moindre effet.

Il existe encore en manuscrit un septième air nouveau sur les paroles Je vais revoir ma charmante maitresse; il fait partie de la musique manuscrite de Rousseau, trouvée dans ses papiers après sa mort, et qui a été déposée à la Bibliothéque royale. Voulant offrir un fac simile de l'écriture musicale de Rousseau, nous avons donné la préférence à cet air, comme inédit. Il n'a qu'un accompagnement de basse; mais une note autographe en tête de l'air prouve qu'il se proposoit d'y faire d'autres accompagnemens.

Voyez la Planche lithographiée à la suite des Planches gravées.

(*) Voyez, sur ces Planches, l'observation consignée à la fin de la Notice sur les ouvrages de musique composés par J. J. Rousseau, tome XIII, page 6.

LA

DÉCOUVERTE

DU NOUVEAU MONDE,

TRAGÉDIE EN TROIS ACTES.

PERSONNAGES.

LE CACIQUE de l'île de Guanahan, conquérant

d'une partie des Antilles.

DIGIZÉ, épouse du Cacique.

CARIME, princesse américaine.

COLOMB, chef de la flotte espagnole.

ALVAR, officier castillan.

LE GRAND-PRÊTRE des Américains.

NOZIME, Américain.

TROUPE DE SACRIFICATEurs américaINS.

TROUPE D'ESPAGNOLS ET D'ESPAGNOLES de la flotte. TROUPE D'Américains et D'AMÉRICAINes.

La scène est dans l'île de Guanahan.

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