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fait partie de la bibliothèque de Corbie, c'est ce qu'on est autorisé à supposer quand on le compare avec un Nouveau Testament qui provient authentiquement de cette abbaye1. Cette ressemblance n'est pas, à la vérité, une preuve décisive; mais elle n'est pas le seul argument qui puisse être invoqué. Au commencement du xvir° siècle, le manuscrit dont je parle ne se composait que de 469 feuillets. Celui qui forme aujourd'hui le 470° et dernier fut retrouvé plus tard parmi les manuscrits de Corbie. Au haut du feuillet retrouvé, D. Anselme Le Michel a tracé une note qu'on a mutilée à dessein, mais dont il reste encore ces mots :..... nobili exemplari superesse hic apud Corbeiense monasterium. Il me semble donc démontré que le manuscrit de Tite-Live, collationné par Abellinus, appartenait primitivement à la bibliothèque de Corbie, et qu'il en fut enlevé au xvi ou au commencement du XVIIe siècle par un voleur, qui laissa par mégarde à Corbie un feuillet du précieux volume.

ADALARDUS ABBAS. L'abbé Adalard, pendant qu'il était exilé dans l'île de Noirmoutier (814-821), y fit copier, en caractères lombardiques, un exemplaire de l'Histoire tripartite 2. Mabillon a fait graver les premières lignes du manuscrit et la note qui en constate l'origine : Hic codex Hero insula scriptus fuit, jubente sancto patre Adalhardo dum exularet

ibi.

ADALARDUS MONACHUS. Le manuscrit latin 1276 de Saint-Germain a été fait au 1x siècle par l'ordre d'un moine nommé Adalard. C'est ce qu'a fait observer Mabillon dans une

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note placée en tête du volume1. De plus, D. Grenier 2 a relevé, à la fin du manuscrit, cette singulière souscription:

ΑΔΑΛΧΑΡΔΟΙΣ ΜΟΝΑΧΟΙΣ IOCCHT ΦΗΕΡΗ ΥΟΛΟΙΜΕΝ HCTOIT·
TW OW HKAPHCTHAC AMHN.

Aujourd'hui on chercherait vainement cette note; elle a disparu dans le siècle dernier, quand une main barbare enleva les trente-quatre derniers feuillets du manuscrit 12763. La note que D. Grenier nous a conservée ne fait pas seulement connaître le nom du moine Adalard, elle est aussi un témoignage de la prétention que ce religieux avait de connaître le grec, et, à cette occasion, il est bon de remarquer que le manuscrit 1276 contient un assez grand nombre de mots plus ou moins correctement écrits en caractères grecs.

ALARDUS ARMARIUS. Le bibliothécaire Alard est cité comme témoin dans un acte de l'année 1167 “.

5

ANDREAS PRIOR. Le frontispice d'un Commentaire sur le Lévitique représente le prieur André qui offre son livre à saint Pierre. André était prieur de Corbie en 1174 et 1178, comme on le voit par le tableau suivant, dans lequel j'ai essayé de donner la chronologie des prieurs de Corbie pendant le XIIe siècle :

1

Johannes prior, 1127: Cartul. blanc de Corbie, fol. 137.

Ingravo prior, 1136: ib. fol. 119.

Arnulfus prior, 1144: ib. fol. 111 vo.- 1153 Cartul. de Saint-Jean

« Hæc scripta jussu Adalhardi monachi Corbeiensis. »

• Collection Grenier, 50, p. 97, et supp. lat. 1548, f. 153.

"Le manuscrit 1276, suivant une note très-ancienne écrite sur le premier feuillet, renfermait : « Codex Hieronimi contra Jo

:

«vinianum libri II, et Expositio symboli «a Rufino edita liber I. Il ne reste plus que les deux livres de saint Jérôme.

Cart. blanc de Corbie, fol. 106. Moreau, 75, fol. 17 vo.

5 Manuscrit latin 316 de Saint-Germain.

d'Amiens, fol. 68. — 1154 : Cartul. noir, fol. 2 18. — 1 158 : Cartul. blanc,

fol. 113 v°.

Ricerus ou Richerus prior1, 1158: ib. fol. 59.

1160: ib. f. 97.

Alcerus ou Alcherus prior, 1160: Cartul. blanc, fol. 107 vo. - 1161: Cartul. noir, fol. 159 v°, et Moreau, 71, fol. 21. - Les prieurs Aucher et Richer figurent tous les deux, en 1160, dans une charte de Jean, abbé de Corbie Moreau, 70, fol. 52, et manuscrit latin 5441. 1, p. 297.

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Hugo prior, 1162: Cartul. blanc, fol. 135. 1164: ib. fol. 129. 1166: ib. fol. 114, et Cartul. de Saint-Jean d'Amiens, fol. 94. 1167: Cartul. blanc fol. 106, et Moreau, 75, fol. 17 vo. 1168 Charte orig. de Robert, évêque d'Amiens, pour le prieuré de Saint-Laurent 2.

:

Arnulfus prior, vers 1170 (1169-1172): Cartul. blanc, fol. 134 v°. Andreas prior, 1174: ib. fol. 96 et 146. — Andreas prior et elemosinarius, 1178: ib. fol. 100 vo.

Erchenbaldus ou Erkenbaldus prior, 1 183: ib. fol. 131 v°; Cartul. noir, f. 1 59 vo. Richerus prior, 1185: Cartul. blanc, fol. 131; Cartul. noir, fol. 160. C'est sans doute lui qui est cité comme sous-prieur en 1160, en 1164 et en 1167: Cartul. blanc, fol. 107 v°, 129, 64 et 106; Moreau, 75, fol. 17 vo. 17v. Johannes prior, 1203: Cartul. blanc, f. 174.

ANGILBERTUS ABBAS. Vers l'année 880, Angilbert, abbé de Corbie, fit copier un ouvrage de saint Augustin, et dédia la copie au roi Louis, frère de Carloman. Le manuscrit est à la Bibliothèque impériale3. Au commencement et à la fin sont deux pièces de vers, dont Mabillon a publié le texte et dont il a fait graver quatre lignes 5.

AUDOINUS. A la fin d'un manuscrit du xe siècle, j'ai relevé cette note: Ego Audoinus scripsi.

FELIX. Un moine nommé Félix paraît avoir travaillé avec

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Jean le Borgne, vers l'année 1164, à l'exécution du manuscrit de Florus dont il sera bientôt question'.

HELYAS. Un volume, dont les caractères semblent indiquer la fin du XIIe siècle2, a été écrit par un moine nommé Hélie (Helyas).

HERBERTUS. En tête du manuscrit latin 43 de Saint-Germain est une grande peinture du xir siècle, divisée en six compartiments; les trois compartiments supérieurs contiennent les images de saint Pierre, de saint André et de saint Léonard. Dans les trois compartiments du bas, on voit: d'abord un évêque avec la légende AMALARIUS; ensuite un moine offrant

un livre, avec la légende HERBERTUS;

enfin un second moine

écrivant un livre avec la légende ROBERTUS. Il me paraît certain que le peintre a voulu représenter l'évêque Amalarius, dont le traité De divinis officiis est contenu dans le volume; moine Herbert, qui a fait exécuter le manuscrit,

Robert, qui l'a copié.

le

- et le moine

Le moine Herbert est celui qui figure à la date de 1178 dans le Cartulaire blanc de Corbie 3. Probablement il ne diffère pas de Herbert Dursens, à qui nous devons trois autres manuscrits:

1° Volume contenant des ouvrages de Julien de Tolède, de saint Cyprien, de saint Augustin et d'autres auteurs". Sur le frontispice on voit un moine offrant un livre à saint Pierre et à saint Paul; l'image du moine est accompagnée de cette inscription: FRATER HERBERTUS DURUS SENSUS.

2o Ouvrage de Jonas, évêque d'Orléans. La copie se termine par ces mots : Obsecro te, lector, memento Herberti Dursens, qui pro amore Dei et utilitate legentium librum istum renovari fecit.

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3o Gloses de Gilbert de la Porrée sur les Psaumes'. L'a

crostiche suivant se lit sur le premier feuillet du volume :

Hoc in psalterio quicumque legens meditaris,
Es velut in stadio ridendus si pigritaris.
Ruminet ergo pio cor amore quod ore profaris;
-Instet ad hoc ratio cognoscere quod modularis.
Brutus es obsequio, si psallens mente vagaris.
Exue te vicio, sistendo chorove vel aris.
Rectus in hoc studio recte psalmista vocaris.
Tuncque procul dubio pure Domino famularis,
Vocis in officio si mente sonos imitaris.

Sic jam de bravio certus spe glorificaris.

Disce super psalmis quod habundant viribus almis;
Virtus illoruin penetrat secreta polorum;
Reddit jocundum quemvis animo gemebundum;

◄ Vincula peccati levat, obsistit levitati,

Solatur mestos, reprimit motus inhonestos;

Submonet et mentem, sibi placet ut omnipotentem ;
Excitat ignavos, revocans a crimine pravos.
Z Non tacet inferna, spondet quoque regna superna.
Signat et omne bonum sine fine Dei fore donum.
< Verrit iter morum, medicinam fert viciorum;
Subditur et dignus finis, quia laude benignus.
His aliisque bonis variis psalmi decorati,
Simpliciter per cordis iter vocisque rotati,
Fructificant, quia gratificant summe bonitati.

Nunc gravibus quia criminibus miser ha! male nector,
Te precibus quam supplicibus pulso, tibi flector,
Ut memorem non immemorem nostri fore, lector.
Dulcorem non indecorem summus tibi rector,
Quando sacre libro scripture pandet in isto,
Quem fieri feci, qui versibus his quoque lusi,

In quibus est nomen, quod in ethere fulgeat. Amen.

Ms. lat. 313 de Saint-Germain.

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