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Année N° 1

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(Omnes omnium caritates patria una complexa est.)

15 Janvier 1861

ON S'ABONNE

EN FRANCE

REVUE SAVOISIENNE

Par un bon postal à l'or- JOURNAL PUBLIÉ PAR L'ASSOCIATION FLORIMONTANE D'ANNECY dre du Directeur;

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On ne reçoit que des abonnements annuels.

Les communications de tous genres adressées à la Revue savoisienne doivent être affranchies.

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NOTE SUR DEUX MOTS DU RÉCIT DE TITE-LIVE RELATIVEMENT AU PASSAGE DES ALPES PAR ANNIBAL

Ramener l'attention sur les Alpes à un point de vue quelconque, c'est faire plaisir à tous ceux qui les ont vues et à tous ceux qui espèrent les voir un jour. Elles ont l'avantage de préoccuper le monde, comme tout ce qui est grand et difficile. S'agit-il d'y creuser un tunnel? Les trois continents se rangent avec respect pour applaudir à ce projet merveilleux et semblent même remorquer à sa suite celui du canal de Suez. Doivent-elles être traversées par une armée? Chacun se rappelle les grands faits historiques qui, à deux mille ans d'intervalle, firent trembler Rome et Vienne. Chacun mêle ses souvenirs personnels à celui de ces grandes épopées et cherche à se rendre compte des difficultés considérables d'un tel passage. Lorsqu'on sait comment Henri IV d'Allemagne traversa le Mont-Cenis, en 1077, pour aller auprès de Grégoire VII solliciter l'absolution des censures qu'il avait encourues et qui donnaient le droit aux électeurs du Saint-Empire de le déposséder, on se demande comment Annibal, l'illustre Africain, put franchir ces hauteurs couvertes de neige, avec tout le matériel d'une grosse armée, avec de la cavalerie et des éléphants. Il lui fallait bien, pour mener à bout une expédition aussi effrayante par les périls que grande par la gloire, qu'il avait méditée et mesurée dans le cours de son active adolescence, il lui fallait bien au cœur cette haine implacable contre les Romains que son père Amilcar lui fit jurer sur les autels. Le hardi général, déjà grand par ses triomphes dans les Espagnes, où il avait ruiné le parti de Rome par le sac de l'opulente Sagonte, a déjà laissé derrière lui les Pyrénées, parcouru sans obstacle la Gaule narbonaise et gagné les rives du Rhône qu'il a traversé après une victoire décisive remportée sur les peuples gaulois qui avaient cherché à lui disputer le passage du fleuve.

Après quatre jours de marche, en remontant le Rhône, il touche à la partie méridionale des terres des Allobroges (apparemment au confluent où l'Isère se jette dans le Rhône), au lieu appelé l'Ile, côtoie la rive gauche de l'Isère en tendant à gauche, pour arriver aux Alpes (ad lævam). Il passe avec beaucoup d'embarras le Drac (1), et de là parvient aux Alpes par des pays presque toujours en plaine (campestri itinere).

Avant d'entrer dans l'une des hautes vallées qui forment les premiers gradins de la montée des Alpes, (et il dut choisir celle qui lui avait été désignée par ses instructions et par ses guides comme ayant de nombreux pâturages pour ses chevaux, ses éléphants et tout le bétail qu'il emmenait pour la nourriture de ses troupes), il essuie de la part des montagnards allobroges, à trois jours de distance, deux combats meurtriers qui mirent dans un péril extrême toute son armée.

D'après l'itinéraire décrit soit dans Tite-Live, soit dans Polybe, n'est-il pas très vraisemblable que ces peuples, moins faciles que ceux qu'Annibal avait rencontrés jusque-là, sont ceux du Grésivaudan et du pays des Centrons, et que c'est par les cols appelés Jugum Cremonis (Cramont, col de la Seigne), Mons Jovis, Alpis Graïa (Petit-Saint-Bernard), qu'il traversa les Alpes?

Tout porte à le croire, ainsi que l'ont déjà presque démontré plusieurs de nos compatriotes, entre autres et avec d'excellents rapprochements, M. Replat (2). Seulement, le but de cette note n'est pas de toucher à une question aussi épineuse, féconde en disputes et en dissertations. Elle a pour objet l'interprétation fidèle de deux simples mots du récit de Tite-Live dont les commentateurs jusqu'ici n'ont pas donné une explication satisfaisante.

L'armée d'Annibal, soutenue par l'énergie et l'habileté de son chef, est enfin arrivée sur la crête des Alpes. Elle a triomphé des immenses périls que la nature sauvage et åpre des gorges alpines et du caractère de leurs habitants avait semés sur son chemin. Elle a en perspective les plaines riantes de l'Italie et ses villes opulentes dont la conquête lui fournira d'amples compensations de ses sacrifices et de ses peines. Elle brûle d'autant plus de quitter ces lieux arides où la

(1) Soit la Durana de Tite-Live ou une des Drances des Alpes allobrogiques.

(2) Voir Note sur le passage d'Annibal, Jacques Replat Chambéry, 1851.

neige et la faim sont deux ennemis plus terribles que les Barbares. Elle a commencé sa marche descendante sur le versant italien. Tout-à-coup elle s'arrête; le mouvement est interrompu. Annibal s'en étonne et apprend qu'un énorme éboulement de rochers d'une profondeur de mille pieds empèche d'avancer. Il cherche un détour: il est impraticable. D'un coup d'œil il a mesuré l'obstacle. Son esprit fertile en ressources a trouvé un moyen expéditif: c'est de ramollir la pierre par le feu pour la briser facilement ensuite par le fer. Citons le texte du récit de cette désolante entrave et du moyen employé par le génie d'un homme que rien n'abat pour en triompher.

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• Inde ad rupem muniendam per quam unam via esse poterat, milites ducti, quum cædendum esset saxum, arboribus circa immanibus dejectis detruncatisque struem ingentem lignorum faciunt eamque (quum et vis venti apta faciendo igni coorta esset) « succendunt, ardentiaque saxa INFUSO ACETO putrefaciunt. Ita, torridam incendio rupem ferro pandunt, molliuntque anfractibus modicis clivos, ut non ju«menta solum, sed elephanti etiam deduci possunt.

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Par ses ordres, les soldats font des abattis d'arbres qu'ils dépouillent de leurs branches; ils entassent leurs troncs contre les parois du rocher où doit être pratiquée la voie, et y mettent le feu. C'est un spectacle grandiose. Le feu de cet immense bûcher, couvrant à une certaine hauteur les parois du recher à attaquer, les échauffe profondément. Le roc calciné est rendu friable, et, comme Tite-Live le rapporte très bien, par un effet particulier, PAR L'ACIDE RÉPANDU, ardentia saxa infuso aceto putrefaciunt.

Mais là est le point où le dédain des critiques s'est usé. D'abord, j'admire comment les traducteurs ont osé exprimer cet ablatif, suivi d'un participe passif, signifiant un état et non une action, par un temps actif personnel. Et il répand du vinaigre, disent-ils tous en choeur! Puis, comme le bon Rollin, ils ont soin de mettre entre note que cela est bien invraisemblable, et qu'en définitive il y aura encore là une de ces imaginations de Tite-Live qui rendent si souvent suspectes ses pages éloquentes.

Or, quand on est éloquent on n'est pas ignorant. L'éloquence vient du cœur et de la conviction. Pour posséder ce don éminent, il faut être hautement éclairé. Passons.

Annibal, dont l'esprit entreprenant venait aussi bien des grandes passions que du génie que lui donnaient ses connaissances approfondies en tout genre, savait apparemment que du moyen qu'il employait pour entamer un roc qui lui faisait obstacle, que d'une fournaise de bois entassés contre ce roc, se produiraient deux effets puissants: 1° sa calcination; 2° son ramollissement par une affusion de liquide acide produit par la distillation du bois. Que ce fût ici une roche de grauwacke, de calschiste, ou granitique, feldspathique, telles que le sont les roches alpines, c'était bien là le moyen le plus sûr de l'entamer. Qu'on ne s'étonne pas de la difficulté d'une entreprise semblable, vu la masse énorme du roc qui lui barrait le passage. Ce n'était pas le roc entier qu'il espérait par ce moyen mettre en poussière; le grand homme ne voulait obtenir qu'une chose, un simple passage de quelques pieds, le long d'une des parois de ce roc. Or, Tite-Live, son historien fidèle et impartial,

appréciant la particularité saillante de cet obstacle, ne pouvait-il pas savoir aussi que du sein d'une masse énorme de bois vert en combustion il s'échappe une certaine quantité de liquide par la distillation pyroligneuse; que ce liquide contient de l'acide acétique qui a parfaitement toutes les propriétés caractérisques du vinaigre? Par la disposition intelligente du vaste bùcher de troncs d'arbres énormes dressé selon les vues savantes du général carthaginois, il s'est fait, dans les parties centrales et supérieures de la masse ligneuse en combustion, une véritable distillation d'eau mêlée à l'acide acétique du bois qui a coulé contre les parois échauffées du roc, et il s'est produit conséquemment le phénomène de l'étonnement de la pierre calcinée.

En même temps il s'est fait dans l'air une dispersion de la vapeur acétique dont l'odeur est exactement semblable à celle du vinaigre qu'on verserait sur une brique échauffée (1). L'armée d'Annibal, ignorant les effets chimiques de la combustion du bois, témoin du fait simultané de la dispersion aérienne d'une vapeur dont l'odeur est semblable à celle du vinaigre, répéta sans doute ce phénomène comme une invention du génie de son chef. Mais Tite-Live, en racontant ce fait avec tant de réserve et avec des expressions si exactes, ne semble pas avoir participé à la crédulité du vulgaire. Il a, à mon avis, donné une preuve de plus de ce talent d'observation et de ces connaissances solides en toutes choses qui distinguaient les anciens savants. L'Infuso aceto de Tite-Live, dans sa relation d'une des périodes les plus remarquables du passage des Alpes par Annibal, ne paraît donc pas être une fable, un simple jeu de l'imagination, mais plutôt un fait, une observation fidèle que la chimie justifie complètement. Cette idée m'a frappé en relisant l'entreprise du général carthaginois, et j'ai été persuadé qu'un homme aussi étonnant dans ses conceptions méritait d'avoir un historien digne de lui pour la justesse des expressions. Du reste, Tacite, le plus grave des historiens, n'a-t-il pas dit de TiteLive: Eloquentiæ et fidei præclarus !

Cet éloge en dit assez: Eloquence et fidélité dans les récits, c'est bien ce qui fait la conviction que l'histoire doit léguer à la postérité sur les hauts faits des héros. Chambéry, 1 janvier 1861.

CHARLES CALLOUD.

CORRESPONDANCE

A M. le Directeur de la Revue savoisienne.
Agen, le 1er janvier 1864.

Mon cher Directeur,

J'ai réuni, en collationnant les ouvrages relatifs à la Savoie, une soixantaine de volumes dont les titres n'indiquent pas que l'on peut y trouver quelque chose sur ce pays; mais qui ren

(1) Une observation que j'ai faite et que chacun peut faire à son tour au foyer de la famille, légitime cette explication. J'ai reconnu que le liquide brûlant qui filtre aux deux extrémités d'un tronc de bois vert en combustion dans son milieu, contient de l'acide pyroligneux. Ce liquide rougit le papier de tournesol et a sensiblement une odeur acétique mêlée à celle qui est

propre à la famée Ce liquide acide, en tombant sur la pierre du foyer, la corrode peu à peu De plus, le liquide distillé est plus abondant et plus acide si le trone de bois vert est recouvert de son écorce.

ferment tous un plus ou moins grand nombre de pages, quelquefois assez interessantes, sur nos contrées Je m'étais promis de transcrire ces pages et de les faire reproduire dans votre Revue, pour les mettre à la disposition de ceux qui s'occupent de recherches historiques, lorsqu'il a fallu emballer ces livres avec tant d'autres et les confier, avant de partir, à des parents et à de bons amis qui ont offert une genéreuse hospitalité à toutes mes collections. Mais il en est un qui s'est glisse par hasard dans le petit nombre d'ouvrages que j'ai apportés ici. C'est la Bibliotheque curieuse et instructive de Trevoux. Il n'a paru, je crois, que deux volumes de cette revue que Son Altesse serenissime le prince de Dombes créa en 1704, pour ouvrir une espèce de bibliothèque curieuse et instructive à beaucoup d'honnêtes gens, qui ne faisant pas une profession expresse d'aucune science, ni d'aucuns des beaux-arts, veulent neanmoins en sçavoir suffisamment pour en parler à propos dans les conversations, et dans le commerce des personnes spirituelles. Vous voyez que l'idée du Dictionnaire de la conversation n'appartient pas à notre siècle. Cette Bibliothèque a éte publice a Trevoux dans l'imprimerie fondée par le prince de Dombes pour l'impression de ces fameux Memoires de Trévoux qui ont paru pendant plus de soixante ans, rédigés par les Pères Jésuites. Elle en a le format, et les rédacteurs en ont été sans doute aussi les mêmes. Cela explique comment, voulant donner un modèle de relation de voyage, ils ont eu par un des jésuites du college de Chambéry un échantillon de récit d'une péregrination en Savoie et en Piémont, dans lequel il n'y a presque point d'erreurs. Comme il renferme quelques appreciations et deux ou trois faits qui ne sont pas connus, j'ai jugé à propos d'en transcrire les lignes suivantes. C'est mon cadeau du premier de l'an: il est bien petit, mais les petits cadeaux entretiennent l'amitié, et je tiens beaucoup à conserver la vôtre, comme je vous garde la mienne.

Votre tout dévoué,

RABUT FRANÇOIS.

Les Etats du duc de Savoye par où je suis entré dans l'Italie sont divisés en deux par les Alpes qui séparent la Savoye du Piémont. Le langage de ces deux pays est différent. Les Savoyards parlent françois et sont vêtus à la françoise. Le pont de Beauvoisin qui sépare la Savoye du Dauphiné, et les Etats du roi de ceux du duc, est un bourg partagé en deux par une petite rivière sur laquelle est un pont qui fait cette séparation, comme il unit les deux parties du tourg.

Après avoir passé ce bourg on commence à trouver les Alpes que l'on passait autrefois avec beaucoup de peine par une montagne nommée Aiguebelette, mais le duc de Savoye a fait ouvrir un chemin beaucoup plus aisé, en coupant des montagnes, et c'est pour apprendre à la postérité l'obligation qu'on lui a de ce nouveau passage, qu'il a fait mettre cette inscription en marbre appliquée sur le rocher, avec quelques ornements d'architecture :

(Suit l'inscription bien connue de Tesoro qui a été restaurée sous le consulat par le préfet Verneilh (1).

« Ce fut par là que je passai pour me rendre à Chambéri, capitale de toute la Savoye. Cette ville n'est pas des plus agréables ni pour son assiette, ni pour ses bâtiments. Elle est petite mais fort peuplée particulièrement dans les faubourgs, dont ceux que l'on nomme de Maché et de Montmeillan, n'ont guère moins d'habitants que toute la ville. Elle est placée entre deux montagnes, qui en bornent la vûë du côté du septentrion, de l'orient et du midi. Elle est un peu plus ouverte vers le couchant par une longue vallée au bout de laquelle, à deux lieues de là, est le lac du Bourget, de trois lieues d'étendue et d'une de largeur. Il se décharge dans le Rhône au dessous de Pierre Châtel, où

(4) V. GRILLET, Dict. hist., Vo Echelles, tom II.

est une chartreuse fondée par les ducs de Savoye, pour leur ordre des chevaliers de l'Annonciade. C'est dans ce lac que va se rendre la petite rivière de Leysse qui coule le long des murailles de Chambéri, au septentrion, et qui prend un peu au-dessous deux autres ruisseaux, l'Urbane (1) ainsi nommé parce qu'il coule en divers endroits sous la plupart des maisons de la ville, et Léra (2) qui venant des montagnes tombe dans Leysse en un endroit où il y a un pont de pierre (3) avec cette plaisante inscription; au nom des consuls de la ville en l'année que ce pont fut construit.

Impar famoso, si Leria non foret Isteo (4)

Ponti Cesareo par propè noster erat (3). avec ces mots aussi plaisants, qui font allusion à ce qu'on avait dit d'Auguste, qu'ayant trouvé Rome de brique, il l'avait laissée toute de marbre

Ligneum invenimus, Lapideum relinquimus.

Cette ville est le siége du Sénat et de la Chambre des Comptes qui sont les deux cours supérieures et qui affectent de retenir le nom de cours souveraines dont elles prennent le titre en leurs édits, de souverain Sénat et de souveraine Chambre des Comptes de Savoye.

Le Sénat est composé de quatre présidents, deux chevaliers, quinze sénateurs, un avocat et un procureur généraux. Le fameux président Favre qui fut le chef de ce Sénat, l'a rendu célèbre par ses écrits. M. de Vaugelas à qui notre langue est si fort obligée pour ses sages remarques, étoit un de ses fils. Le Sénat n'a point de palais, il tient ses séances dans le cloître des Frères Prêcheurs, et ses audiences dans le Réfectoir. La Chambre se tient dans le vieux château qui étoit la demeure ancienne des Ducs, avant qu'ils se fussent retirés à Turin. Ce château n'a rien de considérable que son antiquité.

La Sainte Chapelle qui est dans son enceinte est l'ancienne Chapelle des Ducs, où étoit conservé le suaire de Notre Seigneur, qui est à présent à Turin, depuis l'incendie de la Chapelle, qui fut seulement réparée au temps du mariage du duc Charles-Emmanuel II avec mademoiselle de Valois Françoise d'Orléans, fille de monsieur Gaston de France, frère du feu roi. Cette chapelle est servie par des chanoines dont le chef prend la qualité de Doyen de Savoye et porte le Rochaix, le camail et la croix comme prélat. Cependant l'évêque de Grenoble qui a la ville de Chambéri dans son diocèse, prétend ètre le doyen de tout le Décanat de Savoye, et en fait un de ses titres.

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Il y a hors cette ville, sur une petite montagne, une fontaine fort abondante qui fournit de l'eau à toute la ville et se nomme la fontaine St. Martin. L'église de St. François des Religieux conventuels, et le collége des Jésuites sont les deux plus considérables édifices de cette ville. A deux grandes lieues de là sur les bords du lac du Bourget, est l'abbaïe de Haute Combe, de Religieux Bernardins. La sont les anciens mausolées des Comtes et Ducs de Savoie, proche cette abbaïe, sur

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