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NOTICE

BIBLIOGRAPHIQUE

1805.-D. Diderot, Rameau's Neffe, ein Dialog aus dessen Manuscript übersetzt und mit Anmerkungen begleitet von J. W. v. Goethe; Leipzig, bey G. J. Göschen. In-12 de 448 p., et un feuillet contenant un erratum.

Cette traduction, qui révéla pour la première fois l'œuvre de Diderot, se vendit peu, ainsi que Goethe l'a lui-même constaté; aussi ne fut-elle pas réimprimée séparément, mais seulement dans des éditions collectives de Goethe. C'est dans l'édition définitive commencée chez Cotta en 1827 et qui ne s'est achevée qu'après la mort de l'auteur, que Goethe a inséré pour la première fois, en 1831, l'appendice intitulé Nachträglisches zu Rameau's Neffe, qui contient, outre la note personnelle qu'on a lue plus haut, la traduction du chapitre de Mercier sur Rameau le reveu et la reproduction intégrale de la lettre du libraire Brière. Goethe apporta en même temps au texte, d'après l'édition française, quelques corrections qui ne furent pas toutes également heureuses; il y a donc profit à recourir à l'édition de 1805.

L'illustre traducteur a fait suivre son travail de notes dont quelquesunes sont fort développées; on ne peut pas dire qu'elles soient sans intérêt, car rien de ce qui est sorti d'une telle plume n'est tout à fait indiférent; mais elles n'éclaircissent aucune des difficultés réelles que pouvait présenter le texte. En dehors d'appréciations personnelles sur

l'œuvre même et sur les écoles musicales, d'une dissertation sur le goût qui est un brillant hors-d'œuvre, c'est une série de notices sur les personnages que l'on trouve dans les dictionnaires biographiques les plus élémentaires.

On peut hésiter sur le format de ce livre; les signatures sont celles d'un in-8°; l'imposition est incontestablement celle d'un in-12.

En tête d'un catalogue des livres édités par Georg-Joachim Göschen, à Leipzig, on trouve ce titre : Diderot's Vetter Rameau. Ein satyrisches Gespräch. Uebersetzt von Herrn von Gothe.

1821. Le Neveu de Rameau, dialogue. Ouvrage posthume et inédit par Diderot. (La scène se passe au PalaisRoyal et au café de la Régence.) Paris, Delaunay, Palais-Royal, galeries de bois, no 243. In-8° de 262 pages, portrait. Prix, broché, 5 francs.

Le portrait est de fantaisie au violon près, c'est le portrait d'un chauffeur ou d'un détrousseur de diligences de l'an VII: costume, coiffure, physionomie, tout y est, et peut-être, en cherchant dans cette voie, l'original véritable ne serait-il pas impossible à rencontrer.

Cette prétendue édition française, souvent qualifiée d'édition originale dans les catalogues et qui atteint communément de 10 à 12 francs, non reliée, dans les ventes publiques, n'est autre chose que le travail de Joseph-Henri de Saur et Léonce de Saint-Geniès, traducteurs de la traduction de Goethe. Il a été trop question de ce travail dans la notice et les notes de la présente édition pour qu'il soit nécessaire d'entrer à cette place dans de grands détails. Les traducteurs n'ont pas été satisfaits de la manière trop simple à leur gré dont se séparent les interlocuteurs. Ils ont ajouté une page de leur façon. Quand Rameau part pour l'Opéra, Diderot le rappelle:

ΜΟΙ. Un moment. Notre entretien m'a donné contre mon ordinaire de l'appétit. J'ai diné à m'di; j'ai envie de souper. Mon souper, voulez-vous qu'il vous serve de diner? Je vous l'offre; et certes, si vous l'acceptez, vous pourrez dire que vous n'avez jamais gagné un diner aussi loyalement.

<<< LUI.

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Parbleu! c'est justement ce que j'attendais. Monsieur le philosophe, je l'accepte. Vous voyez, j'en viens à bout même avec vous. Puis-je encore douter de mes talents? Mais surtout allons au Caveau. Le

gros Julien est non seulement le plus gros, mais encore le plus grand homme du siècle, dans son art s'entend.

« MOI.

-

Je le veux bien. Partons. >>

Cela n'est pas même un pastiche passable de Diderot.

On peut regarder comme le complément de cette édition le volume suivant (qui est d'un format un peu plus grand).

1823. Des Hommes célèbres de France au XVIe siècle, et de l'état de la littérature et des arts à la même époque; par M. Goëthe; traduit de l'allemand par MM. de Saur et de Saint-Genies, et suivi de notes des traducteurs, destinées à développer et à compléter sur plusieurs points importants les idées de l'auteur. A Paris, chez Antoine-Augustin Renouard. In-8° de 298 pages et 1 p. d'errata. Portrait de Goethe, lithographié d'après Fauconnier.

On chercherait vainement dans les oeuvres de Goethe un ouvrage dont le titre ressemble à celui-là. C'est une traduction, effrontément délayée et souvent falsifiée, de ses notes sur le Neveu de Rameau, sur lesquelles se sont encore greffées d'interminables notes des traducteurs. Dans ce volume est signalé le chapitre de Mercier sur les Rameau oncle et neveu.

Il faut aussi remarquer une affirmation d'un caractère décidément frauduleux. Goethe a dit : « Puisse le possesseur de l'original français le publier bientôt ! » Ses traducteurs lui font dire : « S'il existe, ce que j'ignore, une seconde copie du Neveu de Rameau, je désire bien que son possesseur ne soit point le jaloux dépositaire d'un si précieux trésor, etc. » Et ils font un renvoi pour déclarer ceci : « Un hasard heureux nous a mis à portée de remplir le vœu que forme ici M. Goethe. Nous avons publié à Paris, en 1821, l'ouvrage de Diderot jusqu'alors inédit. Tous es lecteurs ont reconnu dans ce tableau original le faire du grand peintre auquel nous en sommes redevables. »

On a vu que Goethe avait accueilli avec assez d'indulgence cette spéculation de librairie qui grossissait son œuvre d'un volume imprévu.

1823. OEuvres inédites de Diderot. Le Neveu de Rameau. Voyage de Hollande. A Paris, chez J.-L.-J. Brière, rue

Saint-André-des-Arts, no 68, MDCCCXXI. In-8o de
XXVII-388 pages.

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Sur la couverture imprimée, voici le titre du volume: « Euvres inėdites de Denis Diderot, précédées d'un fragment sur les ouvrages de l'auteur; par Goëthe. Propriété de l'éditeur. » Toujours avec la date de 1821. La mise en vente n'eut lieu que dans les derniers jours de juillet 1823. L'éditeur Brière écrivait, le 29 juillet 1823, au Courrier des spectacles: Mon prospectus des Œuvres de Diderot, publié en octobre 1821, annonçait que je possédais en manuscrit le roman dialogué intitulé le Neveu de Rameau... M. de Saur, ayant connu mon prospectus, vint me prier de remettre à la fin de mon édition la publication de l'original que je possédais, « pour ne pas tuer, me dit-il alors, la << traduction... » Pour faire connaître la confiance que peuvent inspirer MM. de Saur et de Saint-Geniès, je dirai qu'il y a trois semaines environ, je leur confiai des feuilles de mon édition du Neveu de Rameau, que M. de Saur me les demanda, dans l'intention, me dit-il, de s'amuser à faire des rapprochements et des comparaisons avec sa traduction: et c'est abusant de ce dépôt qu'ils écrivent aujourd'hui que le dialogue qu'ils attaquent fait partie de la dernière livraison des Œuvres de Diderot. Cette livraison n'est cependant point publiée et ne le sera point avant trois semaines. » A la date du 27 juillet suivant, Brière envoyait à Goethe un des premiers exemplaires.

Ce volume, qui contient la véritable édition princeps du Neveu de Rameau, est en réalité le tome XXI et dernier de l'édition générale de Brière; il a paru sans tomaison pour le maintien des droits du libraire. Les tables générales de l'édition, livrées séparément, sont paginées pour être reliées à la fin de ce volume.

Au commencement du volume, paginé à part, en guise d'Avertissement des éditeurs », est reproduit un «< extrait d'un ouvrage de Goethe», qui n'est autre chose qu'un chapitre du livre publié par Renouard, et dont Brière s'était fait concéder la reproduction par son confrère, sans se douter que son ennemi de Saur avait tiré de son propre fonds une bonne moitié de ce prétendu morceau de Goethe.

Le Neveu de Rameau occupe les pages 1 à 141; le reste du volume est rempli par le Voyage de Hollande, les Lettres à Mlle Jodin, une Lettre à Sartines sur l'Homme dangereux, et une à Grimm sur Le Tourneur et sa traduction des Nuits d'Young.

Le Neveu de Rameau est accompagné de quatre ou cinq notes des éditeurs, dont deux démontrent que Brière et son zélé collaborateur Wal

ferdin se faisaient des illusions sur le sérieux des variantes forgées par

:

les traducteurs de 1819 il y est parlé de « la clef donnée par M. de Saur». La citation de Mercier est reproduite par les éditeurs comme annexe de l'Avertissement; mais ce témoignage leur était encore inconnu à coup sûr lorsqu'ils préparaient le texte de ce qu'ils prenaient pour un « roman dialogué; ils avaient jugé que Diderot allait un peu loin en faisant entrer son personnage dans la famille d'un homme illustre, et ils avaient fait des corrections un peu partout pour atténuer ce manque de goût. Des passages ont été tronqués ou modifiés comme manquant de retenue; enfin les fautes d'impression ou de lecture rendirent quelques passages peu intelligibles.

Le libraire Brière s'était constitué un droit de propriété dont il se montra jaloux, mais dont il n'usa point pour son compte.

1847.- OEuvres choisies de Diderot, précédées de sa vie par F. Génin. Paris, Firmin Didot, 2 vol. in-18 jésus.

Le Neveu de Rameau commence le second volume. Brière fit valoir son droit de propriété, et une transaction intervint. Assézat assure que le fait se reproduisit au sujet d'une édition donnée par Bry; cette édition a échappé à nos recherches.

1862. Denis Diderot. - Le Neveu de Rameau. Nouvelle édition revue et corrigée sur les différents textes avec une introduction par Charles Asselineau. Paris, Poulet-Malassis. In-12 de XLVII-162 pages.

Cette édition est dédiée à Jules Janin, qui venait de publier un roman sous ce titre : la Fin d'un monde et du Neveu de Rameau. Après l'introduction d'Asselineau, viennent des explications sur quelques-unes des corrections apportées au texte et qui ne sont pas toujours assez discrètes. La correction typographique est médiocre. Il y a de nouvelles notes intéressantes, malheureusement déparées par quelques étourderies. C'est, en somme, la première édition pour laquelle on se soit donné la peine d'examiner le texte de Brière avec quelque attention, la première notamment où l'on ait fait remarquer le non-sens du prétendu changement de scène.

1863. Le Neveu de Rameau, par Diderot, suivi de l'ana

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