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<< Hiérosme Bignon, chevalier, conseiller du Roy en ses conseils d'État et intendant de justice, police et finances de Picardie, Artois, Boulonnois, païs conquis et reconquis, par arrêt du 11 décembre 1697 « maintient et garde Antoine de Caboche, seigneur de Tilly, demeurant à la Folie, ainsi que ses fils:

Laurent François de Caboche, seigneur de Montovilliers, commissaire ordinaire de l'artillerie, né le 28 octobre 1662; Antoine-Denis de Caboche, seigneur de l'Alval;

Jean-Alexandre de Caboche, seigneur d'Outreval;

Joseph-Baltasar de Caboche, seigneur de Beaumont; ces trois derniers lieutenants au régiment de Toulouse, « ensemble leurs enfants, successeurs et postérité néz et à naître, en légitime mariage, en la possession de prendre la qualité de nobles et d'écuyers, et ordonne qu'ils jouiront des privilèges, honneurs et exemptions dont jouissent les gentilshommes de ce royaume. »

Cet arrêt s'étend à Louis de Caboche, écuyer, seigneur de Belloy, gouverneur du fort François entre Bergue et Dunkerque; Firmin - François de Caboche, chanoine d'Amiens, tous deux frères; Gilles de Caboche (1), seigneur de Bétricourt et Anne de Caboche, veuve de Joseph de Flesselles, sieur de Saveuse, enfants de défunt Gilles de Caboche, seigneur de Bétricourt, fils de Louis de Caboche, seigneur de Montovilliers et de damoiselle Catherine de Vendeuil.

Les Caboche portaient d'argent à trois quintes feuilles de sable, supports deux levriers, cimier, un levrier naissant.

Extrait des recherches de la noblesse de Picardie par Bignon

(1) Ce Gilles de Caboche épousa par contrat passé devant Mes Caron et Carpentier, notaires à Amiens, en date du 22 juin 1704, damoiselle Autoinette Copin, fille de Claude Copin de Vallaupuis, ancien échevin de la ville d'Amiens et de défunte Madelène de Flesselle, sa première femme.

et de Bernage intendants de cette province, in-folio. — Bibliothèque nationale. (Réserve).

Lorsque au XVIIIe siècle mourut la dernière héritière du nom de Montovilliers, damoiselle Françoise Caboche de Montovilliers, dame de Tilly, de la Folie-Guérard, de Plessier-reulevé et autres lieux, la terre et seigneurie de la Folie-Guérard passa, par droit de succession, à sa nièce, Françoise de Rangueil (1), fille de François-Guillaume de Rangueil, chevalier, seigneur de Popincourt, mariée à Pierre-Augustin Thierry, chevalier, seigneur du Hangard, mousquetaire noir du roi, petit-fils de François Thierry dont il sera parlé ci-après.

La famille Thierry appartient à l'Amiénois. Au xvIe siècle, nous voyons figurer plusieurs de ses membres parmi les officiers municipaux de la ville d'Amiens. D'abord, Michel Thierry, seigneur de Dours en 1521; plus tard Jehan Thierry. Ce dernier prend part, en vertu de ses fonctions, à une délibération de l'échevinage du 19 décembre 1596, par laquelle il est enjoint au maire de ne point porter le deuil de ses parents, « parce que, »> dit l'éminent auteur des lettres sur l'histoire de France, « les maires d'Amiens élevés au-dessus des douleurs privées par l'importance de leurs fonctions, ne portaient point le deuil de leurs parents. « (Documents inédits sur l'histoire de France, Tome II).

Un peu plus d'un demi-siècle après, au commencement du règne de Louis XIV, un autre membre de cette famille, fils ou petit-fils du précédent, Jean Thierry, seigneur de Genonville, du

(1) La famille de Rangueil était originaire de l'Ile de France. Un de ses membres, François de Rangueil, fut député du bailliage de Valois aux célèbres États-Généraux tenus à Blois, en l'année 1588, et pendant la durée desquels le duc de Guise fut assassiné par ordre du roi Henri III. (Recueil des pièces originales et authentiques concernant la tenue des Élats-Généraux).

petit et grand Cagny, conseiller du roi en ses conseils d'État, remplit à Amiens la charge de lieutenant général au bailliage. C'est en vertu de ses fonctions qu'il préside, le 22 juillet 1658, une délibération du conseil échevinal concernant la corporation des écrivains et, le 20 juillet 1659, une autre délibération relative à l'hérédité de divers offices appartenant à la ville. (Documents inédits sur l'histoire de France, tome III).

Il fut anobli par lettres patentes de l'an 1678. Son fils, comme lui appelé Jean, devint brigadier des armées du roi, gentilhomme ordinaire de la maison de Sa Majesté et enfin lieutenant de l'artillerie de France. Un de ses frères mourut capitaine commandant le regiment colonel général.

Son neveu, François Thierry, seigneur de Dours, parcourut une brillante carrière militaire. Il fut anobli par lettres patentes du roi Louis XV données à Versailles, le 2 du mois de mars de l'année 1732, « expédiées et registrées, en la Chambre des comptes, au registre des chartres, le 25 avril 1733 (Signé Auget de Monthion) et registrées, en la Cour des aides, à Paris, en la première chambre, le 21 mai 1733. » (Archives Nationales).

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Dans lesdites lettres patentes nous lisons: <«< Comme nous << sommes bien informé que notre cher et bien-aimé François Thierry, sieur de Dours, chevalier de notre ordre militaire de « Saint-Louis et premier brigadier de la compagnie des chevaux « légers de notre garde ordinaire, nous sert depuis 1689, qu'il • entra dans le régiment de Normandie en qualité de sous-lieua tenant. Connaissant aussi par les témoignages avantageux que « ses supérieurs nous ont rendus de la conduite, la prudence et « la valeur qu'il a fait paroître en diverses occasions, surtout aux «prises de la redoute de Flores en Flandre, de Forsent en Kis« back, en Allemagne aux batailles de Nerwinde, de Ramilly et « de Malplaquet, au bombardement de Bruxelles, aux canonnades a du pont de pierres, de Nimègue et de Parc, aux sièges de Char

« leroy, de Douay, du Quesnoy et de Fribourg et généralement << dans toutes les rencontres où la compagnie s'est trouvée; a sachant, d'ailleurs, qu'il est issu d'une famille de Picardie qui << a toujours vécu noblement et qui se trouve alliée à plusieurs « maisons nobles de la province; que Michel Thierry, son a sixième aïeul, était en 1521, chef des officiers municipaux « d'Amiens, que plusieurs de ses parents également recomman<dables par leur talent et leur vertu se sont distingués dans la profession des armes ou dans les emplois de judicature, et « notamment, Jean Thierry, sieur de Genonville, son oncle, • lieutenant général au baillage qui a été honoré du titre de conseiller d'État et de la noblesse, et qu'enfin Jean-Baptiste Thierry ⚫ de Castel, son fils, animé du même zèle que lui nous sert << actuellement dans la compagnie des Anglais, avec l'approbation

de ses officiers, nous nous trouvons par tous ces motifs suffi◄ samment invité à donner audit sieur Thierry de Dours des « marques de la satisfaction particulière qui nous reste de ses << services, et nous avons, pour cet effet, résolu de lui assurer « un état certain de noblesse, à quoi nous nous portons d'autant << plus volontiers que nous connaissons en lui l'élévation des a sentiments et des autres qualités qu'elle exige, sçavoir faisons, que pour ces causes et autres considérations à ce nous mou<< vant, de l'avis de notre conseil et de notre grâce spéciale, << pleine puissance et autorité royale, nous avons par ces pré« sentes, signées de notre main, anobli et anoblissons ledit « François Thierry, sieur de Dours, et du titre et qualité de a noble décoré et décorons; voulons et nous plaît qu'il soit « tenu, censé et réputé comme nous le tenons, censons et répu<< tons pour tel, ensemble ses enfants et postérité tant mâles que « femelles nés et à naître, en légitime mariage, de même que << ceux qui sont issus de nobles et anciennes races; que ledit « François Thierry de Dours et sa postérité soient en tous lieux

« et endroits, tant en jugements que hors de jugements, tenus, «< censés et réputés nobles et gentilshommes et, comme tels, « qu'ils puissent prendre en tous lieux et en tous actes qualité « d'escuyer et parvenir à tous degrés de chevalerie et autres « dignités, titres et qualités réservés à notre noblesse; qu'ils a soient inscrits dans le catalogue des nobles et qu'ils jouissent « et usent de tous les droits, prérogatives, privilèges, franchises, « libertés, prééminence, exemptions, immunités dont jouissent et << ont accoutumé de jouir les autres nobles de notre Royaume, «< comme aussi qu'ils puissent acquérir, tenir et posséder toutes « sortes de fiefs, terres et seigneuries de quelque nature, titre et « qualité qu'ils soient. »><

François Thierry avait épousé Marie-Anne Morel de Cresmery. Les Thierry avaient pour armes, un écu d'azur à un chevron d'or accompagné de trois étoiles de même posées deux en chef et l'autre à la pointe de l'écu; cet écu timbré d'un casque de profil orné de ses lambrequins d'or et d'azur.

NOTE SUR L'EMPLACEMENT

DE LA

Maison où naquit Vaquette de Gribeauval,

Par M. A. DUBOIS, membre titulaire résidant.

MESSIEURS,

Après vous avoir fait connaître les maisons où naquirent Voiture le bel esprit, du Cange le savant par excellence, Dallery l'inventeur de l'hélice navale et de la chaudière tubulaire et Blassel notre célèbre sculpteur, je viens aujourd'hui vous faire connaître la maison où est née une autre illustration amiénoise, M. Vacquette de Gribeauval, le grand réformateur de l'artillerie au XVIIIe siècle.

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