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Fr 42.23

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HARVARD COLLEGE

MAY 18 1922

LISKARY

F. C. LOWELL FUND

DE LA

SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE.

COMITÉ CENTRAL.

Séance du 13 Janvier 1880.

Présidence de M. SALMON et de M. DE CAGNY.

Répondent à l'appel et au contre-appel : MM. Antoine, Crampon, De Cagny, de Calonne, Dubois, Duval, Garnier, Hénocque, d'Herbinghem, Hesse, Janvier, Josse, Leleu, Pinsard, Poujol de Fréchencourt, Salmon, Soyez et Vion;

Au contre-appel seulement: M. de Roquemont.

M. Duhamel, membre non résidant, assiste à la séance.

- Le procès-verbal de la séance du 23 Décembre 1879 est lu et adopté.

M. le Secrétaire perpétuel dépouille la correspondance.

-M. le Préfet de la Somme informe que le Conseil général a, dans sa session d'août, maintenu au budget départemental de 1880 la subvention de 1,500 fr. votée précédemment en faveur de la Société des Antiquaires de Picardie.

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Les ouvrages reçus ont été inserits sous les numéros 14768 à 14786.

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L'ordre du jour appelle l'installation du Bureau pour 1880.

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Avant de céder le fauteuil à son successeur, M Salmon prononce l'allocution suivante :

MESSIEURS,

L'année dernière, à pareil jour, je proposais à la Société de prendre pour devise, pendant l'année que nous commencions, ce mot d'un empereur romain: Laboremus! « Travaillons! » Aujourd'hui, parvenu au terme d'une année dont je conserverai toujours un précieux souvenir, avant de céder le fauteuil au docte et vénérable collègue que vous avez choisi pour me remplacer, je ne résiste pas au désir de constater que vous avez accueilli ce conseil avec faveur, et que, non moins que celles qui l'ont précédée, l'année qui vient de finir a été pour nous laborieuse (c'est-à-dire studieuse), laborieuse et féconde. Cette fois encore, Messieurs, nous sommes trop près de notre assemblée générale pour que j'aie besoin de vous rappeler les divers travaux qui ont occupé nos séances, les remarquables mémoires que nous avons eu la satisfaction de couronner. Ce sont les meilleures preuves que tous nous avons été fidèles à notre devise et que chacun a voulu apporter sa pierre à l'édifice. J'éprouve, Messieurs, le besoin de vous en féliciter. En même temps, j'ai le devoir de vous remercier tous du bienveillant concours que vous m'avez donné. En prenant possession du fauteuil, j'avais surtout compté sur ce concours pour suppléer å mon insuffisance, il ne m'a point fait défaut ; en vous en remerciant, Messieurs, je dois donc reporter sur mes collègues du Bureau le principal mérite des bons résultats que j'avais la satisfaction de constater tout à l'heure.

Le passé, comme le présent, Messieurs, offre à la Société un

heureux présage de l'avenir, et l'année qui commence ne sera pour elle ni moins fructueuse, ni moins studieuse que celle qui finit. Le savant auteur de l'Histoire de l'Arrondissement de Péronne trouvera dans son vice-président un concours aussi empressé et aussi efficace que celui dont je dois, pour mon propre compte, remercier M. le baron de Calonne. Notre nouveau secrétaire annuel n'aura qu'à marcher sur les traces de son prédécesseur pour remplir avec succès une fonction que le bienveillant esprit dont toute la Société est animée rend facile et agréable. Tous auront, d'ailleurs, pour les seconder, le dévouement et le talent de notre si excellent Secrétaire perpétuel qui ne cesse d'apporter à nos travaux le concours d'une vieille expérience, jointe à une activité toujours jeune et toujours infatigable.

Je me reprocherais, Messieurs, de retarder davantage l'installation du bureau; les faits se chargeront de justifier mes paroles et je n'ai plus qu'à vous demander la permission de terminer ma présidence comme je l'ai commencée, en disant à tous: Merci!

Ce discours est vivement applaudi.

M. l'abbé De Cagny répond en ces termes :

MESSIEURS,

En mon absence et malgré mes intentions bien sincères, vous avez daigné néanmoins m'élever à la présidence, pour la session de la grande année 1880! Par cette détermination tout-à-fait imprévue, vous avez eu égard, moins assurément à mon aptitude personnelle, qu'à mes longs services d'antiquaire de Picardie, et au sentiment sans doute de la plus bienveillante sympathie. J'ai donc le devoir de vous remercier cordialement pour cette honorable distinction dont j'étais moins digne que tout autre membre de la Société. Après avoir constamment décliné une position supérieure qui aurait compromis mon amour pour l'étude, je ne

saurais aujourd'hui convenablement opposer au choix accompli d'excellents collègues un refus désobligeant, bien que motivé par mon grand âge; et j'essaierai de remplir la charge importante que vous m'avez confiée, en lui consacrant les faibles restes de mon intelligence, de mon activité d'autrefois. Pour le faire dignement, je n'aurais qu'à suivre les traces de vos présidents antérieurs, s'ils n'étaient pas inimitables; et mon prédécesseur immédiat particulièrement a déployé, dans sa présidence, des qualités si éminentes et dignes de notre gratitude, que j'ai sujet de craindre pour mon infériorité, dont on pourrait dire :

Tel brille au second rang, qui s'éclipse au premier!

Toutefois, cette charge en elle-même serait toujours un fardeau qui pèserait lourdement sur mes vieilles épaules de 76 ans, et finirait par m'accabler, si je n'avais une juste confiance dans votre appui, dans votre concours général et empressé, pour l'exercice de ces difficiles fonctions; si encore, au milieu des luttes irritantes du dehors, nous ne formions ici, dans le calme de cette enceinte, une association cordiale, pacifique, où l'amour du progrès archéologique s'allie si bien à une affable courtoisie, au respect de la tradition!

En particulier, quelle assistance favorable n'ai-je pas le droit d'attendre des collègues bienveillants et distingués que je trouve à mes côtés, dans votre bureau. C'est un trésorier modèle, nouveau Colbert, qui, à l'aide d'habiles combinaisons, a si bien rétabli la prospérité dans nos finances. C'est un Secrétaire perpétuel qui a blanchi sur les travaux archéologiques et dans la direction des affaires de la compagnie, dont il est devenu l'administrateur justement consolidé. A sa suite, je pourrai dire avec le poète: Nil desperandum, Teucro duce et auspice Teucro! Ensuite, par un choix vraiment sage et opportun, vous avez élu pour Vice-Président un écrivain renommé et plein d'avenir, dont le bras vigoureux pourra me soutenir, si je venais à chan

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