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Morges, et des franchises du papegai de la même ville (de 1 527), dont Leurs Excellences MM. de Berne adressèrent un vidimus à Moudon, en 1594 (1). La même année, ils accordèrent une gratification annuelle de cent florins de petit poids au roi des arquebusiers de cette dernière ville (2).

Morges fut la dernière à obtenir de Berne la confirmation des immunités et exemptions accordées au roi des arquebusiers; elle lui fut accordée, comme aux trois autres bonnes villes, avec réserve de l'exemption des charges de guerre, par lettres du 18 avril 1572 (3). Malgré la suppression des priviléges des Compagnies de l'arc et de l'arbalète, les exercices en continuèrent comme récréation dans quelques villes de Suisse; M. Forel a bien voulu me faire connaître l'existence actuelle d'une Compagnie de tireurs de l'arc, dans la ville de Morges, ayant ses tirs annuels, des prix et des fiches de consolation, en belle argenterie, pour ses tireurs heureux et malheureux.

Vevey.

Sous la domination des ducs de Savoie, cette ville eut sa bourgeoisie armée, des tireurs et une

(1) Baron Grenus, page 13, note.

(2) Arrêté de Leurs Excellences MM. de Berne, du 22 juillet 1594. Baron Grenus, page 171.

(3) Baron Grenus, document n° 150, page 270.

Compagnie d'enfants de ville; à l'entrée du duc Charles III (1), cinq cents hommes vêtus de hoquetons aux couleurs de Savoie, et deux cents jeunes gens portant des croix blanches, font la haie, et leurs cris de Vive le roi! se mêlent au bruit de l'artillerie. Ses tireurs jouirent de tous les priviléges accordés aux autres Compagnies du pays de Vaud; ils leurs furent conservés particulièrement par Leurs Excellences MM. de Berne, et, lorsque les bonnes villes font un appel à la ville de Vevey pour qu'elle se joigne à elles pour des réclamations relatives aux exemptions des tireurs, le conseil demande communication des franchises des rois du tir de Moudon, pour s'assurer s'il est de l'intérêt de la ville de le faire (2).

8 4. Lausanne.

L'évêque et la bourgeoisie de cette ville libre accordèrent souvent des secours à leurs puissants voisins, les ducs de Savoie, qui partageaient sa juridiction avec l'évêque, et maintes fois leurs hommes d'armes suivirent leur bannière. Sa milice bourgeoise était divisée par quartiers; à côté d'elle nous trouvons la Société de la jeunesse et une Compagnie d'arbalétriers. La Société de la

(1) 5 juin 1532. Verdeil, Histoire du canton de Vaud, p. 347. (2) Baron Grenus, page 487.

jeunesse, semblable à celle de Chambéry, était l'âme des fêtes et des jeux, et, comme dans le reste de la Savoie, se livra par la suite à des désordres considérables. En 1531, ayant à se plaindre d'un chanoine, elle fait le siége de sa maison, qui fut ensuite livrée au pillage (1).

La Compagnie des arbàlétriers formait une confrérie dirigée par un prieur et des conseillers, avec obligation pour tous les membres d'assister aux messes, aux prières et processions. Tout membre qui subissait une excommunication était exclu pour un mois de la Compagnie. Son organisation militaire n'en était pas moins forte, et l'on y trouve aussi une union et une solidarité plus grande entre les membres. Les Compagnons devaient accompagner ou aller chercher, en armes, ceux d'entre eux qui s'éloignaient de la ville de plus de dix lieues. Chaque membre sortant de la ville avec son arbalète (balliste, ballista) devait avoir au moins six carreaux.

J'ai cru, comme pour Genève, devoir dire quelques mots des Compagnies de cette ville, qui eut de si grands rapports avec nos princes, et devint depuis la capitale du canton de Vaud.

(1) Verdeil, page 21.

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Charte de confirmation des franchises accordées, par ses prédécesseurs, à l'abbé et aux moines de la Bazoche de Chambéry, par le duc Charles Ier (1).

Karolus dux Sabaudie Chablaisii et Auguste sacri Romani Imperii princeps vicariusque perpetuus marchio in Ytallia princeps Pedemontium comes des villariis Baro Vuandi Nycieque Vercellarum ac Friburgi dominus dilectis consilio Camberiaci Baillivoque judici et procuratori Sabaudie necnon castellanis Camberiaci Montismeliani et Burgeti mistralibus seruientibus generalibus ac ceteris officiariis et commissariis nostris mediatis et immediatis ad quos presentes peruenerint seu

(1) L'original de cette curieuse charte a été retrouvé et sauvé d'une destruction imminente par M. Rabut François; il l'a déposé aux archives de ville, d'où il avait été soustrait depuis longtemps.

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