ne fut pas longue, et je sus bientôt à quoi m'en tenir. Je le trouvai s'occupant à copier de la musique à tant la page. Cette occupation m'avait paru comme à vous, ridicule et affectée. Je m'appli quai d'abord à connaître s'il s'y livrait sérieuse ment ou par jeu, et puis à savoir au juste que motif la lui avait fait reprendre, et ceci demandai. plus de recherche et de soin. Il fallait connaîtr exactement ses ressources et l'état de sa fortune vérifier ce que vous m'aviez dit de son aisance examiner sa manière de vivre, entrer dans le de tail de son petit ménage, comparer sa dépense son revenu; en un mot, connaître sa situatio présente autrement que par son dire, et le di contradictoire de vos messieurs. C'est à quoi donnai la plus grande attention. Je crus m'ap cevoir que cette occupation lui plaisait, quoiqu n'y réussit pas trop bien. Je cherchai la cause ce bizarre plaisir, et je trouvai qu'elle tenait fond de son naturel et de son humeur, dont. n'avais encore aucune idée, et qu'à cette occasi je commençai à pénétrer. Il associait ce travai un amusement dans lequel je le suivis avec u égale attention. Ses longs séjours à la campag lui avaient donné du goût pour l'étude des pla tes: il continuait de se livrer à cette étude ay plus d'ardeur que de succès; soit que sa mémo défaillante commença à lui refuser tout servi soit, comme je crus le remarquer, qu'il se t cette occupation plutôt un jeu d'enfant qu'une : juste quel i demandate, colant avec soin ces fragmens sur des pait connaitre per quil ornait de petits cadres, à toute la vérité de la nature il joignait l'éclat de la miniature et le charme de l'imitation. Csa forture. son aisance, er dans le de Sa dépense et sa situation re, et le dire 'est à quoi je crus m'aper lle tenait Je l'ai vu s'attiédir enfin sur cet amusement, deu trop fatigant pour son age, trop coûteux pour sa bourse, et qui lui prenait un temps nétesare dont il ne le dédommageait pas. Peut-être sont-elles contribué à l'en détacher. On roit que la contemplation de la nature eut Sait, quoiqujours un grand attrait pour son cœur : il y i la causevat un supplément aux attachemens dont il avait besoin; mais il eût laissé le supplément pour la chose, s'il en avait eu le choix; et il ne se rédst converser avec les plantes qu'après de Fans efforts pour converser avec les humains. Je terai volontiers, m'a-t-il dit, la société des ux pour celle des hommes, au premier esretrouver. eur, dont rette occasia it ce traval ivis avec la campag de des pladen te étude aver premières recherches m'ayant jeté dans e sa memes de sa vie domestique, je m'y suis partout servisement attaché, persuadé que j'en tirerais qu'il se ta on objet des lumières plus sûres que de connaître ses vrais sentimens sur les matières qu'i traite dans ses écrits. Je l'ai sondé sur la nature d l'âme, sur l'existence de Dieu, sur la moralité d la vie humaine, sur le vrai bonheur, sur ce qu'i pense de la doctrine à la mode et de ses auteurs enfin, sur tout ce qui peut faire connaître ave les vrais sentimens d'un homme sur l'usage d cette vie et sur sa destination ses vrais principe de conduite. J'ai soigneusement comparé tout c qu'il m'a dit avec ce que j'ai vu de lui dans la pr tique, n'admettant jamais pour vrai que ce qui cette épreuve a confirmé. Je l'ai particulièrement étudié par les côtés q tiennent à l'amour-propre, bien sûr qu'un orguc irascible au point d'en avoir fait un monstre, do avoir de fortes et fréquentes explosions difficiles contenir, et impossibles à déguiser aux yeux d'a homme attentif à l'examiner par ce côté-là, su tout dans la position cruelle où je le trouvais. Par les idées dont un homme pétri d'amou propre s'occupe le plus souvent, par les suje favoris de ses entretiens, par l'effet inopiné dete nouvelles imprévues, par la manière de s'affecte des propos qu'on lui tient, par les impression qu'il reçoit de la contenance et du ton des ger qui l'approchent, par l'air dont il entend loud ou décrier ses ennemis ou ses rivaux, par la faço dont il en parle lui-même, par le degré de joie o de tristesse dont l'affectent leurs prospérités o leurs revers, on peut à la longue le pénétrer matières qui re da ́s son âme, surtout lorsqu'un tempérala nature de mest ardent lui ôte le pouvoir de réprimer ses moralité &pniers mouvemens (si tant est néanmoins qu'un sur ce que pacent ardent et un violent amour-propre ses auteurs, nnaître ave compatir ensemble dans un même cœur). sest surtout en parlant des talens et des ar Fusage ders que les aut urs se contiennent le moins et is principessent le mieux : c'est aussi par là que je n'ai paré toutes qué d'examiner celui-ci. Je l'ai mis soudans la pret et va mettre par d'autres sur ce chapitre en que ce que divers temps et à diverses occasions; j'ai sondé ce fa pensait de la gloire littéraire, quel prix il les côtés qui denait à sa jouissance, et ce qu'il estimait le plus qu'un orguet de réputation, de celle qui brille par les en nonstre, doit lets, un de celle moins éclatante ns difficiles à caractère estimable. J'ai voulu voir s'il était cuque un ux yeux du de histoire des réputations naissantes ou declinantes, sil épluchait malignement celles qui int le plus de bruit, comment il s'affectait Etri d'amour, succis ou des chutes des livres et des auteurs, ar les sujets tomment il supportait pour sa part les dures inopiné de ses des critiques, les malignes louanges des de s'affects, et le mépris affecté des brillans écrivains desiècle. Enfin je l'ai examiné par tous les sens on des gets as regards ont pu pénétrer, et sans chercher ntend love Sur côté-là, su trouvais. impressions interprêter selon mon désir, mais éclairant dé par la façonservations les unes par les autres p é de joie os, la vérité, je n'ai pas un instant oublié spérités as recherches qu'il y all..it du destin de ma lepas me tromper dans ma conclusion, pénétrer d Ayses et Dial. 2. Le Fr. Je vois que vous avez regardé à beau coup de choses: apprendrai-je enfin ce que vou avez vu? pour 20 Rouss. Ce que j'ai vu est meilleur à voir qu' dire. Ce que j'ai vu me suffit, à moi qui l'ai vura déterminer mon jugement, mais non pas vous pour déterminer le vôtre sur mon rapport car il a besoin d'être vu pour être cru, et, aprè la façon dont vous m'aviez prévenu, je ne l'aurai pas cru moi-même sur le rapport d'autrui. Ce qu j'ai vu ne sont que des choses bien communes e apparence, mais très-rares en effet. Ce sont de récits qui d'ailleurs conviendraient mal dans m bouche et, pour les faire avec bienséance, il fat drait être un autre que moi. Le Fr. Comment, monsieur, espérez vous m donner ainsi le change? Remplissez-vous ain vos engagemens, et ne tirerai-je aucun fruit d conseil que je vous ai donné? Les lumières qu' vous a procurées ne doivent-elles pas nous éti communes? et, après avoir ébranlé la persuasio où étais, vous croyez-vous permis de me laisse les doutes que vous avez fait naitre, si vous ave de quoi m'en tirer? Rouss. Il vous est aisé d'en sortir à mon exem ple, en prenant pour vous-même ce conseil qu vous dites m'avoir donné. Il est malheureux pou Jean Jacques, que Rousseau ne puisse dire tou ce qu'il sait de lui. Ces déclarations sont désor mais impossibles, parce qu'elles seraient inutiles |