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de les payer nt fourberie on, il se ser

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it jamais ac

où il a vécu, esservi per eul reproche uis, a été desple

me il a du perfides, il

De, si un être ), ne fuirait et veut faire qui les hait

ne faut pas ans les dé qu'ils intri passion et

De quelque

gager dans

de vigueur

our écarter

e la presse

onnaire et

rope, et même lus de dépit et it un fou mé

dour, l'homme timide et faible qui n'a point ce
courage, et qui tache de se tirer à l'écart de
peur d'ètre abattu et foulé aux pieds, est donc
na méchant, à votre compte; les autres, plus
fers, plus durs, plus ardens à percer, sont les
bons? J'ai vu pour la première fois cette nouvelle
doctrine dans un discours publié par le philo-
Diderot, précisément dans le temps que son
ami Jean-Jacques s'était retiré dans la solitude.
laya que le méchant, dit-il, qui soit seul.
Jusque alors on avait regardé l'amour de la re-
traite comme un des signes les moins équivoques
dune ame paisible et saine, exempte d'ambition,
devie, et de toutes les ardentes passions, filles
de lamour-propre, qui naissent et fermentent

dans la société. Au lieu de cela, voici, par un
coup de plume inattendu, ce goût paisible et
dos, jadis si universellement admiré, trans-
fermé tout d'un coup en une rage infernale; voilà
tant de sages respectés, et Descartes lui-même,
changés dans un instant en autant de misan-
thropes affreux et de scélérats. Le philosophe
Diderot était seul, peut-être, en écrivant cette
sentence, mais je doute qu'il eût été seul à la mé
diter, et il prit grand soin de la faire circuler dans
monde. Eh! plut à Dieu que le méchant fût
Vapours seul! il ne se ferait guère de mal.
Je crois bien que des solitaires qui le sont par
k retraite où ils sont détenus, devenir inhu-
peuvent, rongés de dépit et de regrets dans

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Reveries et Dial. 2.

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mains, féroces, et prendre en haine avec leur c'alne tout ce qui n'en est pas chargé comme eux. Mais les solitaires par goût et par choix sont naturellement humains, hospitaliers, caressans. Ce n'est pas parce qu'ils haïssent les hommes, mais parce qu'ils aiment le repos et la paix, qu'ils fuient le tumulte et le bruit. La longue privation de la société la leur rend même agréable et douce, quand elle s'offre à eux sans contrainte. Ils en jouissent alors délicieusement, et cela se voit Elle est pour eux ce qu'est le commerce des fem mes pour ceux qui ne pa sent pas leur vie ave eles, mais qui, dans les courts momens qu'ils y passent, y trouvent des charmes ignorés des g lans de profession.

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Je ne comprends pas comment un homme d bon sens peut adopter un seul moment la sen tence du philosophe Diderot; elle a beau étr hautaine et tranchante, elle n'en est pas moin: absurde et fausse. Eh! qui ne voit au contraire, qu'il n'est pas possible que le méchant aime vivre seul et vis-à-vis de lui-même. Il s'y sentirait en trop mauvaise compagnie, il y serait trop mal à son aise, il ne s'y supporterait pas long-temps, on bien, sa passion dominante y restant toujours Disive, il faudrait qu'elle s'éteignit et qu'il redevint bon. L'amour propre, principe de toute méchanceté, s'avise et s'exalte dans la société qui l'a fait maître, et où l'on est à chaque instant forcé de se comparer; il languit et meurt faute d'aliment dans

e avec le

1415 pas chargé comme

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la solitude. Quiconque se suffit à lui-même ne
Teut nuire à qui que ce soit. Cette maxime est
moins éclatante et moins arrogante, mais plus
sensée et plus juste que celle du philosophe Dide-

ment les bonnes tot, et préférable au moins, en ce qu'elle ne tend

des fo

trager personne. Ne nous laissons pas éblouir rivatpar leelat sentencieux dont souvent l'erreur et le de et doar mensonge se couvrent : ce n'est pas la foule qui fait la société, et c'est en vain que les corps se rapprochent lorsque les cœurs se repoussent. L'homme vraiment sociable est plus difficile en liaisons qu'un autre; celles qui ne consistent quen fausses apparences ne sauraient lui conveair. Il aime mieux vivre loin des méchans sans penser à eux, que de les voir et de les hair; il aime mieux fuir son ennemi que de le rechercher pour lui nuire. Celui qui ne connaît d'autre société que celle des coeurs n'ira pas chercher la sienne dans vos cercles. Voilà comment JeanJacques a dû penser et se conduire avant la ligue dont il est l'objet; jugez si, maintenant qu'elle existe et qu'elle tend de toutes parts ses piéges autour de lui, il doit trouver du plaisir à vivre free ses persécuteurs, à se voir l'objet de leur derision, le jouet de leur haine, la dupe de leurs prides caresses, à travers lesquelles ils font ma

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me de toute neement percer l'air insultant et moqueur qui dus in societe quales lui rendre odieuses. Le mépris, l'indigna

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tin, la colère, ne sauraient le quitter au milieu
de tous ces
gens-là. Il les fuit pour s'épargner des

sentimens si pénibles; il les fuit parce qu'ils mé: ritent sa haine et qu'il était fait pour les aimer.

Le Fr. Je ne puis apprécier vos préjugés en sa faveur, avant d'avoir appris sur quoi vous les fondez. Quant à ce que vous dites à l'avantage des solitaires, cela peut être vrai de quelques hommes singuliers qui s'étaient fait de fausses idées de la sagesse ; mais au moins ils donnaient des signes non équivoques du louable emploi de leur temps. Les méditations profondes et les immortels ouvrages dont les philosophes que vous citez ont illustré leur solitude prouvent assez qu'ils s'y occupaient d'une manière utile et glorieuse, et qu'ils n'y passaient pas uniquement leur temps, comme votre homme, à tramer des crimes et des noirceurs.

Rouss. C'est à quoi, ce me semble, il n'y passa pas non plus uniquement le sien. La lettre à M. d'Alembert sur les spectacles, Héloïse, Emile, le Contrat Social, les Essais sur la Paix perpétuelle et sur l'Imitation théâtrale, et d'autres écrits non moins estimables qui n'ont point paru, sont des fruits de la retraite de Jean-Jacques. Je doute qu'aucun philosophe ait médité plus profondément, plus utilement peut-être, et plus écrit en si peu de temps. Appelez-vous tout cela des

noirceurs et des crimes?

Le Fr. Je connais des gens aux yeux de qui c'en pourraient bien être vous savez ce que pensent cu ce que disent nos messieurs de ces

f

e qu'ils me

es aimer.

éjugés en sa ci vous les

à l'avantage elques hom sses idées de

livres, mais avez-vous oublié qu'ils ne sont pas
de lui, et que c'est vous-même qui me l'avez per-
sade?

Ross. Je vous ai dit ce que j'imaginais pour
er des contradictions que je voyais alors,
et que je ne vois plus. Mais, si nous continuons
à passer ainsi d'un sujet à l'autre, nous perdrons
at des siguese ebjet de vue, et nous ne l'atteindrons ja-
mais Reprenons avec un peu plus de suite le fil
des observations, avant de passer aux conclu-
Sescue jen ai tirées.

leur temps. mortels on

is citez ont

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lorieuse, et leur temps, crimes et des

, il n'y passa La lettre à oise, Emile,

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point paru,

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Mapemère attention, après m'être introduit dans la miliarité de Jean-Jacques, fut d'examiter si nes liaisons ne lui faisaient rien changer Genière de vivre; et j'eus bientôt toute la Patalposible, que non-seulement il n'y chanse pour moi, mais que de tout temps elle tours été la même et parfaitement uniFae, quand, maitre de la choisir, il avait pu suivre en liberté son penchant. Il y avait cinq ans que de retour à Paris, il avait recommencé d'y Vivre. D'abord, ne voulant se cacher en aucune are. il avait fréquenté quelques maisons das lintention d'y reprendre ses plus anciennes sons. et mème d'en former de nouvelles. Mais, au bout d'un an, il cessa de faire des visites, et prenant dans la capitale la vie solitaire qu'il ait depuis tant d'années à la campagne, Artagea son temps entre l'occupation journa bere dont il s'était fait une ressource, et les pro

il

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