-e,

Soit tout non

Jean-Jacques épris désire celui de sa maitresse. A force d'importunités il arrache le consentement de Jean-Jacques. On lui fait mettre un.bonnet bien noir, un vetement bien brun, on le place dans un lieu bien sombre, et là, pour le peindre assis, ale fait tenir debout, courbé, appuyé d'une de ses mains sur une table bien basse, dans une atfitade où ses muscles, fortement tendus, altèrent n avais point les traits de son visage. De toutes ces précautions devait risulter un portrait peu flatté, quand il est fait: Taut été fidele. Vous avez vu ce terrible portrait, inquante per vous jugerez de la ressemblance si jamais vous element gardevez l'original. Pendant le séjour de Jean-Jac-pas, et je neque en Angleterre, ce portrait y a été gravé, puà trouver ce bi vendu partout, sans qu'il lui ait été possible oir dans toute de voir cette gravure. Il revient en France, et il gularités quapprend que son portrait d'Angleterre est anouvé, surtout noncé, célébré, vanté comme un chef-d'œuvre

outrance

de

nstances bien de peinture, de gravure, et surtout de ressemSitement le bance. Il parvient enfin, non sans peine, à le er les dames, voir; il frémit, et dit ce qu'il en pense; tout le atron, le zéle monde se moque de lui; tout le détail qu'il fait parait la chose la plus naturelle; et loin d'y voir ert avec eux, ea qui puisse faire suspecter la droiture du gé répugnance éreux David Hume, on n'aperçoit que les soins terre. La, de l'amitié la plus tendre dans ceux qu'il a pris pur donner à son ami Jean-Jacques la figure articulier, cyclope affreux. Pensez-vous comme le puques. Il déblic à cet égard? Le Fr. Le moyen, sur un pareil exposé!

soins est de

qu'un amant

Diveries of Dial. .

J'avou, au contraire, que ce fait seul bien avéré, me paraîtrait déceler bien des choses; mais qui m'assurera qu'il est vrai?

Rouss. La figure du portrait. Sur la question présente, cette figure ne mentira pas.

Le Fr. Mais ne donnez-vous point aussi trop d'importance à des bagatelies? Qu'un portrait so t ̧ difforme ou peu ressemblant, c'est la chose du monde la moins extraordinaire : tous les jours on grave, on contrefait, on défigure des hommes célèbres, sans que de ces grossières gravures o tire aucune conséquence parcille à la vôtre.

Rouss. J'en conviens; mais ces cop es défigurées sont l'ouvrage de mauvais ouvriers avides, et non les productions d'artistes distingués, ni les fruits du zèle et de l'amitié. On ne les prone pas avec bruit dans toute l'Europe, on ne les annonce pas dans les papiers publics, on ne les étale pas dans les appartemens, ornés de glaces et de cadres; on les laisse pourir sur les quais, ou parer les chambres des cabarets et les boutiques des barbiers.

Je ne prétends pas vous donner pour des réalités toutes les idées inquiétantes que fournit à Jean-Jacques l'obscurité profonde dont on s'ap plique à l'entourer. Les mystères qu'on lui fait de z fout ont un aspect si noir, qu'il n'est pas surprenant qu'ils affectent de la même teinte son imagination effarouchée. Mais parmi les idées outré et fantastiques que celă peût lui donner, il en est

ait seul bien avéré choses; mais qui

F. Sur la question ra pas. is point aussi trop Qu'un portrait sot c'est la chose da : tous les jours on Figure des hommes ssières gravures of lle à la vôtre. 5 ces cop es defigu

ru, vu la manière extraordinaire dont on prorede avec lui, méritent un examen sérieux avant d'etre rejetées. Il croit, par exemple, que tous les dastres de sa destinée, depuis sa funeste céléVit sont les fruits d'un complot formé de longue mali, dans un grand secret, entre peu de perSonnes, qui ont trouvé le moyen d'y faire entrer Successivement toutes celles dont ils avaient besoin pour son exécution; les grands, les auteurs, les médecins (cela n'était pas difficile), tous les hommes puissans, toutes les femmes galantes, tous les corps accrédités, tous ceux qui disposent de l'administration, tous ceux qui gouvernent les Souvriers avids.et opus pabliques. Il prétend que tous les évéens relatifs à lui, qui paraissent accidentels et s distingués, ni les fortuits, ne sont que de successifs développemens n ne les prone pas Concertes d'avance, et tellement ordonnés, que tout ce qui lui doit arriver dars la suite a déjà e i place dans le tableau, et ne doit avoir son effet

on ne les annonce

on ne les étale pas de glaces et de ca

es quais, ou parer au moment marqué. Tout cela se rapporte assez

les boutiques des

des ré ner pour

ntes que fournit i nde dout on sap es qu'on lui fait de

Il n'est pas surpre ne teinte son ima ni les idées outré i donner, il en est

à ce que vous m'avez dit vous-même, et à ce que jai cru voir sous des noms differens. Selon vous, fest un système de bienfaisance envers un scéiétat: selon lui, c'est un complot d imposture conire un innocent; selon moi, c'est une ligue dont ne determine pas l'objet, mais dont vous ne parez nier l'existence, puisque vous-même y

es entré.

Il pense que du moment qu'on entreprit l'œucomplète de sa diffamatio, pour faciliter le

succès de cette entreprise, alors difficile, on résolut de la graduer, de commencer par le rendre odieux et noir, et de finir par le rendre abject, ridicule et méprisable. Vos messieurs, qui n'oublient rien, n'oublièrent pas sa figure, et après l'avoir éloigné de Paris, travaillèrent à lui en donner une aux yeux du public, conforme au caractère dont ils voulaient le gratifier. Il fallut d'abord faire disparaître la gravure qui avait été faite sur le portrait fait par La Tour: cela fut bientot fait. Après son départ pour l'Angleterre, sur un modèle qu'on avait fait faire par Le moine, on fit faire une gravure telle qu'on la désirait, mais la figure en était hideuse à tel point, que, pour ne pas se découvrir trop ou trop tôt, on fut contraint de supprimer la gravure. On fit faire à Londres, par les bons offices de l'ami Hume, le portrait dont je viens de parler; et, n'épargnant aucun soin de l'art pour en faire valoir la gravure, on la rendit moins difforme que la précédente, mais plus terrible et plus noire mille fois. Ce portrait a fait long-temps, à l'aide de vos messieurs, l'admiration de Paris et de Londres, jusqu'à ce qu'ayant gagné pleinement le premier point, et rendu aux yeux du public l'original aussi noir que la gravure, on en vint au second article, et, dégradant habilement cet affreux coloris, de l'homme terrible et vigoureux qu'on avait d'abord peint, on fit peu à peu un petit fourbe, un petit menteur, un petit escroc, un coureur de tavernes

difficile, on réso
le rendre

et de mauvais lieux. C'est alors que parut le portrait grimacier de Fiquet, qu'on avait ténu longtemps en réserve, jusqu'à ce que le moment de le palier fat venu, afin que la mine basse et risible de la figure répondit à l'idée qu'on voulait donner Foriginal. C'est encore alors que parut un petit medallon en plåtre sur le costume de la gravure anglaise, mais dont on avait eu soin de changer l'air terrible et fier en un souris traître et sardosique comme celui de Panurge achetant les moutons de Dindenaut, ou comme celui des gens qui rencontrent Jean-Jacques dans les rues; et il est certain que depuis lors vos messicurs se sont moins attachés à faire de lui un objet d'horreur qu un objet de dérision; ce qui toutefois ne paraît pas aler à la fin qu'ils disent avoir de mettre tout le monde en garde contre lui; car on se tient en garde contre les gens qu'on redoute, mais non pas contre ceux qu'on méprise.

cer par le rendre abjet, ssieurs, qui n'ou a figure, et après illèrent à lui en lic, conforme au gratifier. Il fallut ure qui avait été Dur: cela fut bienl'Angleterre, sur par Le moine, on la désirait, mais point, que, pour tôt, on fat cone. On fit faire à l'ami Hume, le et, n'épargnant valoir la gravure, e la précédente, ille fois. Ce por e vos messieurs, dres, jusqu'à ce remier point, et ginal aussi noir ond article, et, ux coloris, de on avait d'abord Courbe, un petit Teur de tavernes

Voilà l'idée que l'histoire de ces différens portraits a fait naitre à Jean-Jacques : mais toutes ces Faduations préparées de si loin ont bien l'air dètre des conjectures chimériques, fruits assez naturels d'une imagination frappée par tant de mystères et de malheurs. Sans donc adopter ni reeter à présent ces idées, laissons tous ces étrans portraits, et revenons à l'original.

J'avais percé jusqu'à lui; mais que de difficulf's me restaient à vaincre dans la manière dont je proposais de l'examiner! Après avoir étudié