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er, sans

La route

la suivre,

est iner

a

suivre une veille, il les excite, les pousse, les tient sans l'entraine sa cesse en haleine, parce qu'il est la seule passion mais bon qui leur parle toujours : c'est ainsi qu'on les voit unesse, tons dans le monde. L'homme en qui l'amourillards, propre ne domine pas, et qui ne va point chercher son bonheur loin de lui, est le seul qui conmisse lincie et les doux loisirs; et Jean-Jacques est cet homme-là, autant que je puis m'y conaltre. Rien n'est plus uniforme que sa manière de vive: il se lève, se couche, mange, travaille, ir le subsort et rentre aux mêmes heures, sans le vouloir nades. In et sans le savoir. Tous les jours sont jelés au que que même moule, c'est le même jour toujours répété ; Sespe routine ni tient lieu de toute autre règle; il la at deja psuit tes-exactement, sans y manquer et sans y lui, parce songer. Cette molle inertie n'influe pas s seulement ser. lira sur ses actions indifférentes, mais sur toute sa Chinese conduite, sur les affections même de son cœur ; Voi pe lorsqu'il cherchait si passionnément des liailaisent; sons qui lui convinssent, il n'en forma réellement bout dis d'autres que celles que le hasard lui préour ta. Lindolence et le besoin d'aimer ont donné nie il se ai un ascendant aveugle à tout ce qui l'appropour narahat. Une rencontre fortuite, l'occasion, le besoin aussi n'en a moment, l'habitude trop rapidement prise, fait set terminé tous ses attachemens, et par eux ment parte sa destinée. En vain sen coeur lui demanit un choix, son humeur trop facile ne lui en lisa point faire. Il est peut-être le seul homme au monde des liaisons duquel on ne peut rien

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douce des voluptés : en possédant davantage, il jouirait beaucoup moins.

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Il est vrai qu'avancé déjà dans la vieillesse i ne peut espérer de vaquer long-temps encore ¡son travail; sa main déjà tremblotante lui refus un service aisé, sa note se déforme, son activiti diminue; il fait moins d'ouvrage et moins biet dans plus de temps; un moment viendra (+), si vicillit beaucoup, qui, lui ôtant des ressource: qu'il s'est ménagées, le forcera de faire un tardil et dur apprentissage d'une frugalité bien austère Il ne doute pas même que vos messieurs n'aien déjà pour ce temps qui s'approche, et qu'ils sau ront peut-être accélérer, un nouveau plan de bé '„néficcuce, c'est-à-dire, de nouveaux moyens de lui faire manger le pain d'amertume et bone k coupe d'humiliation. Il sent et prévoit très-bier tout cela; mais si près du terme de la vie, il n'y voit plus un fort grand inconvénient. D'ailleurs. comme cet inconvénient est inévitable, c'est folu de s'en tourmenter, et ce serait s'y précipiter d'a vance que de chercher à le prévenir. Il pourvoil du présent en ce qui dépend de lui, et laisse l soin de l'avenir à la Providence.

Π

(1) Un autre inconvénient très-grave me forcera d'abállón - per enfin ce travail, que d'ailleurs la mauvaise volonté du publi ne Lend plus onéreux qu'utile; c'est l'alord frequent de qui dams étrangers ou inconnus qui s'in roduisent chez moi sous ce ¿prétexte, et qui savent ensuite s'y cramponnér malgré moi, same que je puisse pénéuer leur dessein.

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J'ai donc vu Jean-Jacques livré tout entier aux
occupations que je viens de vous décrire, se pro-

s la vist toujours seul, pensaut peu, rêvant heau-
– cer
-temps ca

coup
coup, travaillant presque machinalement, sans

tante luces occupé des mêmes choses sans s'en rebuter me, son amis; enfin plus gai, plus content, se portant et mieux, en menant cette vie presque automate, viendra que fit tout le temps qu'il consacra si cruelledes seat pour lui, et si peu atilement pour les autres, faire una rite métier d'auteur.

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bien as Mais n'apprécions pas cette conduite au-dessus essieurs de sa valeur. Dès que cette vie simple et laboreuse n'est pas jouée, elle serait sublime dans an placere écrivain qui pourrait s'y réduire. Dans x movie-lacques elle n'est que naturelle, parce qu'elle ne et best louvrage d'aucun effort, ni celui de la raisuit tres, mais une simple impulsion du tempérament e la vie, determiné par la nécessité. Le seul mérite de celui ut. Du sy livre est d'avoir cédé sans résistance au le, c'est penchant de la nature, et de pas laissé détourner par une mauvaise honte, ni par une solte vanité. Plus j'examine cet homme dans le detail de l'emploi de ses journées, dans l'unifor

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ne s'être

te de cette vie machiuale, dans le goût qu'il parait y prendre, dans le contentement qu'il y tove, dans l'avantage qu'il en tire pour son hueur et pour sa santé; plus je vois que cette maere de vivre était celle pour laquelle il était né. Les hommes le figurant toujours à leur mode, en at fit tantôt un profond génie, tantôt un petit

Reveries et Dial. 2.

1.1

charlatan; d'abord un prodige de vertu, puis un monstre de scélératesse; toujours l'être du monde le plus étrange et le plus bizarre. La nature n'en s a fait qu'un bon artisan, sensible, il est vrai, just qu'au transport, idolâtre du beau, passionné pour la justice, dans de courts momens d'effervescence, capable de vigueur et d'élévation, mais dont l'étates habituel fut et sera toujours l'inertie d'esprit et l'activité machinale; et, pour tout dire, en un mot, qui n'est rare que parce qu'il est simple. Une des choses dont il se félicite est de se retrouver dans sa vieillesse à peu près au même rang où il est né, sans avoir jamais beaucoup ni monté ni descendu dans le cours de sa vie. Le sort l'a remis où l'avait placé la nature; il s'applaudit chaque jour de ce conceurs.

Ces solutions si simples, et pour moi si claires, de més premiers doutes, m'ont fait sentir de plus en plus que j'avais pris la seule bonne route pour 'aller à la source des singularités de cet homme. tant jugé et si peu connu. Le grand tort de ceux qui le jugent, n'est pas de n'avoir point deviné les vrais motifs de sa conduite; des gens si fins ne 's'en douteront jamais (1), mais c'est de n'avoi

(1) Les gens si fins, totalement transformés par l'amourpropre, n'ont plus la moindre idée des vrais mouvemens de la nature, et ne connaîtront jamais rien aux âmes honnêtes, parce qu'ils ne voient partout que le mal, excepté dans ceux qu'ils out intérêt de flatter. Aussi les observations des geus Ens ne s'accer

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pas voulu les apprendre, d'avoir concouru de tout leur caur aux moyens pris pour empêcher, lui de les dire, et eux de les savoir. Les gens même les plus équitables sont portés à chercher des causes bizarres à une conduite extraordinaire; et au contraire, c'est à force d'ètre naturelle, que celle de Jean-Jacques est peu commune, mais rtie d'est ce qu'on ne peut sentir qu'après avoir fait étude attentive de son tempérament, de son humeur, de ses goûts, de toute sa constitution. Les hommes n'y font pas tant de façon pour se juger entre eux. Ils s'attribuent réciproquement les m tifs qui pourraient faire agir le jugeant, comme fait le jugé, s'il était à sa place, et souvent ils rencontrent juste, parce qu'ils sont tous conduits par l'opinion, par les préjugés, par l'amourmoi sidore, par toutes les passions factices qui en sont lecoctige, et surtout par ce vif intérêt, prévoyant el pourvoyant, qui les jette toujours loin du présent, et qui n'est rien pour l'homme de la nature. Mais ils sont si loin de remonter aux pures impulsions de cette nature et de les connaitre, que, sils parvenaient à comprendre enfin que ce n'est

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s Lonnétes, p us ceux qu

ant avec la vérité que par hasard, ne font point autorité chez les sages.

&ture

Je ne connais pas deux Français qui pussent parvenir à me tinaitre, quand même ils le désireraient de tout leur ceur : lá e primitive de l'homme est trop loin de toutes leurs idées. le ne dis pas néanmoins qu'il n'y en a poiut, je dis seulement j'en connais pas deux.

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