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mains d'un travail mercenaire, et dédaigne les 2 petits gains usuriers, est aux yeux de l'Europe entière un sage aussi vertueux que désintéressé; Char et le copiste Jean-Jacques, prenant dix sous par Fages de son travail pour s'aider à vivre, est un z juif que son avidité fait universellement mépriser. Mais, en dépit de son apreté, la fortune parait avoir ici tout remis dans l'ordre, et je ne vois point que les usures du juif Jean-Jacques l'aient rendu fort riche, ni que le désintéressement du tek philosophe Diderot l'ait appauvri. Eh! comment peut-on ne pas sentir que si Jean-Jacques eût pris cette occupation de copier de la musique, uniquement pour donner le change au public, ou par affectation, il n'eût pas manqué, pour òter cette arme à ses ennemis et se faire un mérite de son métier, de le faire au prix des autres, ou mème au-dessous?

Le Fr. L'ayidité ne raisonne pas toujours bien. Rouss, L'animosité raisonne souvent plus mal encore. Cela se sent à merveille quand on examine les allures de vos messieurs, et leurs singuliers raisonnemens qui les décèleraient bien vite aux yeux de quiconque y voudrait regarder et ne partagerait pas leur passion.

Toutes ces objections m'étaient présentes quand j'ai commencé d'observer notre homme; mais, en le voyant familièrement, j'ai senti bientôt, et je sens mieux chaque jour que les vrais motifs qui le déterminent dans toute sa conduite se trouvent

ux de

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et déchirarement dans son plus grand intérêt et jamais
dans les opinions de la multitude. Il les faut cher
cher plus près de lui si l'on ne veut s'abuser sans

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CESSC.

D'abord, comment ne sent-on pas que pour
tirer parti de tous ces petits talens dont on parle,
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den faudrait un, qui lui manque, savoir celui de
les fire valoir? Il faudrait intriguer, courir à son
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Jacques Tige de maison en maison, faire sa cour aux
éressement grands, aux riches, aux femmes, aux artistes, à
Eh! combus cux dont on le laisserait approcher, car on
metrait le même choix aux dont on lui
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mettrait l'accès qu'on met à ceux à qui l'on permet
ke sien, et partai lesquels je ne serais pas sans

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lla fit assez d'expérience de la façon dont le taient les musiciens, s'il se mettait à leur ara pour l'exécution de ses ouvrages, comme il en pouvoir tirer parti. J'ajoute que quand même, à force de manége, il pourrait reussir, il devrait toujours trouver trop chers des succès achetés à ce prix. Pour moi, du moins, ensant autrement que le public sur le véritable bonneur, j'en trouve beaucoup plus à copier chez i de la musique à tant la page, qu'à courir de porte en porte pour y souffrir les rebuffades des talets, les caprices des maîtres, et faire partout le tier de cajoleur et de complaisant. Voilà ce que but esprit judicieux devrait sentir lui-même;

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mais l'étude particulière de l'homme ajoute un nouveau poids à tout cela.

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Jean-Jacques est indolent, paresseux, comme tous les contemplatifs : mais cette paresse n'est que dans sa tête. Il ne pense qu'avec effort, il se fatigue à penser, il s'effraie de tout ce qui l'y force, à quelque faible degré que ce soit, et s'il faut qu'il réponde à un bonjour dit avec quelque tournure, il en sera tourmenté. Cependant il est vif, laborieux à sa manière. Il ne peut souffrir une oisiveté absolue: il faut que ses mains, que ses pieds, que ses doigts agissent, que son corps soit en exercice, et que sa tête reste en repos. Voilà d'où vient sa passion pour la promenade; il y est en mouvement sans être obligé de penser. Dans la rêverie on u'est point actif. Les images se tracent dans le cerveau, s'y combinent comme dans le sommeil, sans le concours de la volonté : on laisse à tout cela suivre sa marche, et l'on jouit sans agir. Mais quand on veut arrêter, fixer les objets, les ordonner, les arranger, c'est autre chose; on y met du sien. Sitôt que le raisonnement et la ré flexion s'en mêlent, la méditation n'est plus un repos, elle est une action très-pénible, et voilà la peine qui fait l'effroi de Jean-Jacques, et dont la scule idée l'accable et le rend paresseux. Je ne l'ai jamais trouvé tel, que dans toute ceuvre où il faut que l'esprit agisse, quelque peu que ce puisse eire. Il n'est avare, ni de son temps, ni de sa pcine; il ne peut rester oisif sans souffrir; il pas

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ne ajoute serait volontiers sa vie à bêcher dans un jardiń
pour y rêver à son aise : mais ce serait pour lui

Seux, con le plus cruel supplice de la passer dans un fau-
paresse steuil, en fatigant sa cervelle à chercher des riens
ceffit. pour amuser les femmes.

it ce qui

soit, etsi

vec que

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De plus, il déteste la gêne autant qu'il aime occupation. Le travail ne lui coûte rien, pourvu quille fasse à son heure, et non pas à celle d'autrui. Il porte sans peine le joug de la nécessité des choses, mais non celui de la volonté des hommes. que ses pas aimera mieux faire une tâche double en pre soit en ennant son temps, qu'une simple au moment preslà d'où vient crit

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e somme

A-t-il une affaire, une visite, un voyage à faire, la reverenira sur-le-champ, si rien ne le presse; s'il faut dans le caller à linstant, il regimbera. Le moment où renonçant à lout projet de fortune pour vivre an jour la journée, il se défit de sa montre, fut un t sans des plus doux de sa vie. Graces au ciel, s'écria-t-il Sobjets dans un transport de joie, je n'aurai plus besoin

aisse à te

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de savoir l'heure qu'il est!

Silse plie avec peine aux fantaisies des autres, ce n'est pas qu'il en ait beaucoup de son chef. Jamais homme ne fut moins imitateur, et cependant moins capricicux. Ce n'est pas sa raison qui lampeche del stre, c'est sa paresse; car les caprices on il fatsont des secousses de la volonté dont il craindrait la fatigue. Rebelle à toute autre volonté, il ne sait pas même obéir à la sienne, ou plutôt il touve si fatigant même de vouloir, qu'il aime

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mieux, dans le courant de la vie, suivre une im pression purement machinale qui l'entraine sans qu'il ait la peine de la diriger. Jamais homme no porta plus pleinement, et dès sa jeunesse, le jou propre des àmes faibles et des vieillards, savoi celui de l'habitude. C'est par elle qu'il aime à fair encore aujourd'hui ce qu'il fit hier, sans autre motif, si ce n'est qu'il le fit hier. La route étan déjà frayée, il a moins de peine à la suivre, qu' l'effort d'une nouvelle direction. Il est incroyabl à quel point cette paresse de vouloir le subjugue. Cela se voit jusque dans ses promenades. Il répé tera toujours la même, jusqu'à ce que quelque motif le force absolument d'en changer: ses pieds le reportent d'eux-mêmes où ils l'ont déjà porté Il aime à marcher toujours devant lui, parce que cela se fait sans avoir besoin d'y penser. Il irait de cette façon toujours rêvant jusqu'à la Chine, sans s'en apercevoir ou sans s'ennuyer. Voilà pour quoi les longues promenades lui plaisent; mais il n'aime pas les jardins, où à chaque bout d'allée une petite direction est nécessaire pour tourner et revenir sur ses pas; et en compagnie il se mt sans y penser à la suite des autres, pour n'avoir pas besoin de penser à son chemin; aussi n'en at-il jamais retenu aucun qu'il ne l'eût fait seul. Tous les hommes sont naturellement pares seux, leur intérêt même ne les anime pas, plus pressans besoins ne les font agir que par secousses; mais à mesure que l'amour-propre

et les

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