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membres témoignent le désir que cette publication soit continuée.

M. le Secrétaire général observe que la place prise par de pareilles publications est coûteuse. Il pense que, pour les livres, le bulletin devrait se borner à énumérer les seuls documents qui se recommandent par leur rareté et leur haut intérêt.

Le conseil se range à cet avis.

Pour ce qui est de la liste des dons, il est entendu que M. le Secrétaire général énumérera les principaux dans son rapport annuel.

Le conseil décide d'insérer au prochain bulletin : le travail de M. Raflin sur le compagnonnage dans le VI arrondissement au XIXe siècle, et celui de M. Masson sur les décorations de Gibelin, à l'École de Médecine.

Le conseil s'occupe de l'Assemblée générale. M. Théo de Bellefonds demande que le Ministre de l'Instruction publique soit invité à la présider. Le conseil ne retient pas cette proposition.

L'Assemblée générale est fixée au vendredi, 6 mars. Deux causeries seront demandées à M. Troubat et à M. A. Cim, membres de la Société.

M. le Président rappelle que l'Assemblée générale est appelée chaque année à élire cinq membres au conseil. M. Muntz étant décédé, les quatre membres plus anciens du conseil actuel qui sont soumis à la réélection sont MM. Lafon, Marais, Sudre et Thureau.

La séance est levée à 10 heures et demie.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Vendredi, 6 mars, 9 heures du soir.

Président : M. Félix Herbet; vice-président : M. A. Bruel, secrétaire: M. Charles Saunier.

M. le Président remercie les assistants d'avoir bien voulu venir aussi nombreux à l'Assemblée générale. Puis, il présente les deux conférenciers: MM. Jules Troubat et Albert Cim.

M. Troubat, dans une poétique causerie, montre SainteBeuve intime, travaillant dans sa petite maison de la rue Montparnasse, soucieux de perfection, de beauté et d'élégance.

M. Albert Cim, qui lui succède, dit que ses souvenirs littéraires pourraient plus exactement se titrer le Dîner des gens de Lettres. C'est, en effet, dans les causeries qui suivent le dîner mensuel qu'il a recueilli la plupart des anecdotes qu'il va raconter et dont les héros sont Aurélien Scholl, Charles Beaudelaire, Chincholle, Buloz et ses collaborateurs: Borel d'Hauterive, Cherbuliez, Eugène Forcade, etc...

Les deux causeries ont été fréquemment interrompues par des applaudissements.

M. le Secrétaire général lit le rapport moral et financier sur la société en se basant sur les chiffres qui ont été fournis par M. Vaillant à la réunion du Conseil du 30 janvier dernier. Les comptes sont approuvés par l'assemblée.

L'ordre du jour appelle l'élection de cinq membres au Conseil d'Administration: MM. Lafon, Marais, Sudre et Thureau membres sortants, et M. Albert Sorel, de l'Académie Française, membre nouveau, sont élus à l'unanimité.

La séance est levée à dix heures quarante.

CONSEIL D'ADMINISTRATION

Vendredi, 20 mars, 8 heures et demie du soir.

Président : M. F. Herbet; vice-président : M. A. Bruel; secrétaire : M. Ch. Saunier.

Membres présents: MM. Caussinus, Dorez, Dureau, Lafon, Regamey, Sudre, Thureau, Théo de Bellefond et Tou

louze, membres du Conseil; MM. A. Baillière et Rouveyre, présidents de Comités.

Excusés: MM. Letourneau et Vaillant.

Le bureau sortant est réélu.

Le Conseil décide de comprendre dans le prochain bulletin le travail de M. Gerbaux sur le Mètre et celui de M. Fromageot, sur la rue de Buci.

M. Rouveyre émet le vœu que le mètre étalon placé rue de Vaugirard, en face de la Présidence du Sénat, soit préservé de toute dégradation. Il observe que les balayeurs y suspendent leurs instruments de travail.

M. le Président dit que des démarches seront faites à cet égard.

M. Caussinus offre à la Société un médaillon de SainteBeuve, par David d'Angers.

M. le Président communique un vœu émis par le comité A, protestant contre le prolongement de la rue de Rennes à travers la cour de l'Institut. Le Conseil pense qu'il n'a pas à intervenir et passe à l'ordre du jour.

M. Regamey remarque que l'inscription de la plaque qui signale, rue Dauphine, l'emplacement de l'ancienne porte de Buci est complètement illisible.

M. Toulouze souhaiterait que l'on mît une plaque sur la maison du quai des Grands-Augustins où a habité et où est mort Jean-Georges Wille.

Le Conseil décide de donner satisfaction à MM. Régamey et à M. Toulouze et prie son président de s'entendre à cet effet avec le Comité des Inscriptions parisiennes.

Le Conseil décide d'allouer une gratification à MM. Tardieu, secrétaire administratif et à M. Gentilhomme appariteur. La somme nécessaire sera prélevée sur les cotisations à re

couvrer.

La séance est levée à 9 heures.

NÉCROLOGIE.

Au moment même où la Société historique du VIo arrondissement reprenait le cours de ses séances, elle était douloureusement frappée : elle perdait en M. Théodore Lafon, architecte, décédé subitement le 1er octobre 1903, à VilleneuveSaint-Georges, où l'appelaient ses devoirs professionnels, un de ses membres les plus dévoués et les plus zélés, un de ses fondateurs, membre du Conseil d'administration.

Théodore Lafon, né à Paris le 20 septembre 1849, avait été élève de l'École spéciale d'architecture. Après avoir travaillé chez M. de Sange et chez M. Simonet, il ouvrait à Paris un cabinet qui fut bientôt sérieusement occupé; son alliance avec la famille de l'éminent architecte M. Daumet, son entrée à la Société centrale des architectes français augmentaient sa clientèle. C'est ainsi qu'il construisit d'importants immeubles, notamment à l'angle des rues Montmartre et Saint-Marc, à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Saint-Benoît, rue Nouvelle, rue Bréda, carrefour de la Croix-Rouge. Il est aussi l'auteur du château de Flins-Neuve-Église, de deux hôtels à Tarbes, des distilleries de Mitcham (Angleterre), du plan de l'hôtel des Postes au Mans, de la Chambre de commerce dans la même ville, travail donné au concours. Notre collègue M. Loyer le chargea en 1891 de la restauration du château de Bièvre, qui, sous le nom de La Martinière, était en 1740 la propriété d'une descendante du chancelier Séguier. Si ce château était situé sur notre territoire, nous lui devrions une notice étendue on y verrait qu'après avoir appartenu à un chirurgien du roi Louis XV, le sieur Pichot, qui fit payer par son royal client le bassin de son parc, il subit des destinées

variées et plutôt fâcheuses, servant d'abri tantôt à une fabrique de toiles peintes, tantôt à un couvent des sœurs de SaintJoseph de Cluny, tantôt à des financiers véreux. M. Lafon le restaura avec un goût très sûr et lui rendit, avec les commodités modernes, son aspect primitif.

Cette activité professionnelle ne l'empêchait pas de prêter son concours assidu au Bureau de bienfaisance et à la Commission d'hygiène de cet arrondissement; à l'occasion de ces doubles fonctions, il est l'auteur d'un projet de modification des bureaux, dont nous espérons voir la réalisation.

A la Société historique, où il devint, dès l'origine, membre du Conseil d'administration, nous lui devons, outre une communication intéressante sur les anciennes casernes des Gardes Françaises, d'avoir surveillé le transfert et la pose de la tombe de Chefderoi dans la salle de nos séances.

M. Lafon était la complaisance même. La sympathie dont P'entouraient ses collègues, dans les diverses commissions où ils le rencontraient, n'avait d'égale que l'estime en laquelle ils tenaient son talent. La rosette d'officier de l'instruction publique, dont il avait été honoré, n'était que l'acheminement à une plus haute distinction. Et c'est la mort qui est venue, brutale, subite, détruisant d'un coup une longue suite d'efforts et de travail, brisant tous les liens de la famille et de l'amitié et ne nous laissant d'autre consolation que celle d'offrir à sa veuve et à ses enfants l'expression douloureuse de nos regrets

attristés.

Félix HERBET.

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