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NOTULES

COMMISSION DU VIEUX-PARIS.

M. le Président annonce qu'il

Jeudi, 15 janvier 1903. a reçu de M. J. Boulogne, rue de Belleville, 151, une communication sur les fouilles faites à Saint-Germain-des-Prés. Vou tendant au déblaiement d'un terrain, rue de l'Abbaye, le long de l'église Saint-Germain-des-Prés. Il s'agit du terrain sur lequel se trouve actuellement un baraquement occupé par l'œuvre de la « Soupe populaire ».

A ce sujet, notre collègue, M. Dupuy rappelle que : « Un arrangement fut préparée entre la Ville et la fabrique pour des réparations importantes et des transformations à exécuter, tant à l'église Saint-Germain-des-Prés qu'à ses dépendances. C'est en 1870 que l'affaire fut entamée. L'on devait notamment démolir le presbytère qui subsiste actuellement et le transporter dans le Palais abbatial, qu'il fallait alors acquérir; construire un porche sur la rue de l'Abbaye; édifier une nouvelle sacristie; refaire les deux clochers démolis de 1823 à 1825. Le devis s'élevait à la somme de 1.800.000 francs de travaux. C'est au mois de juillet 1870 que le projet fut présenté; les événements qui suivirent amenèrent l'interruption des études. Néanmoins la fabrique avait versé une somme de 15.000 francs qui, en résumé, ne s'appliquait pas exclusivement à l'ouverture de la porte de la rue de l'Abbaye, mais, qui indiquait l'accord avec la Ville pour l'exécution de ces travaux importants.

Au sujet des arceaux réédifiés dans le square nord de SaintGermain-des-Prés, M. André Laugier demande s'il ne serait pas utile d'apposer sur le fragment de mur reconstitué de la chapelle de Pierre de Montereau, une inscription commémorative en indiquant la provenance.

Cette proposition est renvoyée au Comité des inscriptions. parisiennes.

Jeudi, 12 février. Notre collègue, M. Henri Dabot, fait hommage d'un livre intitulé: Calendrier d'un bourgeois du Quartier-Latin.

Jeudi, 12 mars. M. Yves Barré, 39, rue de Varenne, a envoyé une intéressante communication sur les rues Mazarine, Guénégaud, de Seine, le quai Malaquais, l'impasse de Conti et la cour du Dragon.

M. Eug. Hénard a fait parvenir sa brochure sur le prolon gement de la rue de Rennes et le pont en X sur la Seine.

M. Lucien Lambeau annonce qu'un amateur éclairé et érudit, M. Ch. Gailly de Taurines, a signalé à la Commission l'intérêt qu'il y aurait, pour les cartons du musée Carnavalet, de posséder la reproduction photographique de la façade et des intérieurs de la maison occupée jadis par le maréchal de Saxe, sise quai Malaquais, 5.

M. Lucien Lambeau, qui a visité cette maison, en signale le bel escalier, carrelé de marbre blanc et noir en damier, avec une belle rampe en fer forgé du xviie siècle; un portrait moderne du maréchal de Saxe est installé dans la cage et entouré d'une moulure en pierre sculptée. Le maréchal n'aurait été que le locataire de cet hôtel plus particulièrement connu sous le nom d'hôtel de Bérulle.

M. Gosselin-Lenôtre rappelle que dans cette maison habitait Mme de Korff qui procura un passeport à Louis XVI pour son départ de Paris.

M. Charles Sellier donne des détails sur la découverte d'un fragment du mur d'enceinte de Philippe-Auguste, rue Dauphine, 38 et 40. Ce mur rencontré, lors de la démolition du mur mitoyen des nos 38 et 40, était de 1.40 à 1.82 en contrebas du niveau-moyen des cours, il mesurait en sa partie haute 2.50 d'épaisseur et 3m.30 à sa base. La direction de ce mur suit la ligne droite des murs mitoyens qui limitent le fond des immeubles numérotés 36 et 34, rue Dauphine. Au delà du 34, cette direction se poursuit suivant la même ligne droite jusqu'à travers le passage Dauphine de la rue Guénégaud. Au 34,

ce mur est interrompu par une tour demi-circulaire. En sens
inverse, le même gros mur poursuit la même direction jusqu'à
la rue Dauphine où il marque la mitoyenneté des nos 40 et 42,
et se continue au delà de la rue Dauphine, pour longer l'ali-
gnement des numéros pairs de la rue Mazet.

L'inscription appliquée au no 44 de la rue Dauphine doit
marquer à peu près l'emplacement de la face méridionale de la
porte Dauphine.

Jeudi, 9 avril. - Compte-rendu de la visite de la première
Sous-commission à l'immeuble portant le n° 5 du quai Mala-
quais. L'appartement du 1er étage passe pour avoir été occupé
par le maréchal de Saxe.

M. André Hallays donne la liste des propriétaires de cet
immeuble depuis 1644.

M. Tesson donne lecture d'une lettre de M. Léo Claretie, de
laquelle il résulte que Lesage a habité un moment rue du
Vieux-Colombier, au cul-de-sac de la foire Saint-Germain,
puis rue du Coeur-Volant.

Rapport de M. J. Guiffrey sur les tapisseries qui décorent
la salle du Conseil de l'École de médecine.

M. André Hallays signale l'existence, rue Visconti, d'une
maison portant le n° 4, dont les fenêtres du premier étage sont
décorées de fort beaux balcons en fer forgé.

Jeudi, 14 mai. - M. André Hallays insiste sur le dégage-
ment de Saint-Germain-des-Prés, du côté nord.

Rapport de M. Ch. Sellier sur la découverte d'ossements
sous la chapelle de l'hôpital de Charité.

Jeudi, 11 juin. Réception d'une communication de
M. Yves Barré sur des dalles de pierre trouvées rue de l'Ab-
baye.

Jeudi, 9 juillet.

Communication d'un rapport de
M. Taxil, géomètre en chef de la Ville, sur les voies de Paris
qui ont été assujetties à des servitudes spéciales. Cette liste
signale la place Saint-Sulpice (servitude non maintenue), la
place de l'École-de-Médecine (servitude non maintenue par
suite de démolition) et la place Saint-Michel (1).

(1) Il est regrettable que la place de l'Odéon ne soit pas comprise
dans cette nomenclature. (Ch. S.)

MONUMENT EXPIATOIRE DES GRANDS-AUGUSTINS.

C'est là un des monuments les plus intéressants de l'an-
cien Paris. Il était placé autrefois sur le mur du couvent, à
l'angle du quai et de la rue des Grands-Augustins, en souvenir
de la réparation publique faite aux Augustins et à l'Université
pour l'attentat commis en 1440, par des sergents envers deux
religieux parisiens dont l'un fut tué, et l'autre blessé.

Ce monument a figuré au Musée des monuments français.
Il est maintenant placé dans la deuxième cour de l'École des
Beaux-Arts où sa conservation se trouve compromise par les
pluies qui l'atteignent directement, le noircissant par place ou
lavant la pierre en d'autres, au delà du raisonnable.

Dans les réunions des 9 octobre et 13 novembre du Comité
B., M. Henri Masson a appelé l'attention de la Société sur ce
curieux monument et demandé que notre président intervînt
pour obtenir qu'il soit déplacé et conservé dans un endroit clos.
M. Herbet s'est adressé à M. Marcheix, bibliothécaire de l'É-
cole des Beaux-Arts et conservateur de ses collections qui a
fort approuvé le souci de notre Société, mais observé que le
monument en question lui semblait suffisamment garanti par
la corniche de pierre qui le surmonte. Il a ajouté que si on le
déplaçait, la conservation du Louvre serait disposée à le re-
vendiquer. Donc, perte pour les élèves de l'École — qui ne le
connaissent peut-être pas.

-

Sans nous attarder plus longtemps à discourir, nous avons
pensé qu'il était intéressant de rappeler la silhouette de ce
monument et, pour ce, nous l'avons placé en tête du tome VI
de notre collection.

Il ne fallait pas songer à la photographie car, en dépit de
la corniche protectrice, il est fort détérioré. Nous avons, en
conséquence, emprunté la reproduction au Moyen-âge, de
Lacroix et Séré. Pour ce qui est des inscriptions nous avons
suivi les leçons données par MM. de Guilhermy et Raunié.

LES NAIGEON.

M. Louis Morand, un érudit, apprécié pour nombre de tra-
vaux consciencieux, vient de consacrer une étude docu-

mentée aux Naigeon qui fournirent trois conservateurs au
Musée du Luxembourg. M. Louis Morand insiste plus parti-
culièrement sur la curieuse physionomie de Jean Naigeon,
dont la vie s'est en partie passée dans le VI arrondissement.
Ami de Prudhon et élève de Devosges et de David, Jean
Naigeon remplit, sous la Révolution, diverses missions de
confiance. Administrateur du X" arrondissement en 1790, il
est nommé peu après membre de la Commission des Monu-
ments, puis conservateur du Dépôt de Nesles où s'accumu-
laient les œuvres d'art provenant des émigrés. Le 8 avril 1793,
il est chargé par le Comité de Salut Public de conduire à Mar-
seille les membres de la famille d'Orléans non incarcérés.
Enfin, en 1799, il organise le Musée du Luxembourg dont il
garda la conservation jusqu'en 1829. Il est mort en 1832, rue
d'Enfer, 32.

Est-il nécessaire de rappeler que Jean Naigeon était ami du
père de Beaudelaire? Comme tel, M. G. de Nouvion a jadis
constaté, ici même, qu'il signa avec Ramey, la déclaration de
naissance du poète.

Un catalogue des œuvres de chacun des Naigeon, qui tous
exercèrent la peinture, termine le travail de M. Morand. (RA-
PILLY, éditeur.)

ERRATA

P. 31, 1. 34, au lieu de XIe arrondissement, lire IX arrondisse-

ment.

P. 48, 1. 48, au lieu de vivent, lire virent.

P. 62, 1. 21, au lieu de al, lire la.

P. 74, 1. 17, au lieu de ls lire les.

P. 103, 1. dernière, au lieu de Monde, lire Monge.

Ch. S.

Le gérant Charles SAUNIER.

Typographie Firmin-Didot et Cie. Paris.

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