Histoire du comté de Gruyère précédée d'une introduction et suivie d'un cartulaire, Volume 9

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G. Bridel, 1851

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Page 29 - ... château qui le renferme , lui et les siens. Ce mot seul de château réveille l'idée de la société féodale; elle semble se relever devant nous. Rien de plus naturel. Ces châteaux, qui ont couvert notre sol, et dont les ruines y sont encore éparses, c'est la féodalité qui les a construits; leur élévation a été, pour ainsi dire, la déclaration de son triomphe. Rien de tel n'existait sur le sol galloromain. Avant l'invasion germaine, les grands propriétaires habitaient soit dans les...
Page 29 - ... siècle, la construction des châteaux eut à surmonter. Elle les surmonta , comme il arrive à tout ce qui est l'œuvre de la nécessité. La guerre était partout à cette époque; partout devaient être aussi les monuments de la guerre, les moyens de la faire et de la repousser. Non-seulement on construisait des châteaux forts, mais on se faisait , de toutes choses , des fortifications , des repaires ou des habitations défensives. Vers la fin du...
Page 279 - Ces travaux gratuits et forcés étaient dus non -seulement par les hommes, mais encore par les animaux, tant pour la culture des terres du seigneur que pour les charrois, les constructions, les réparations, etc.
Page 120 - ... et par les mœurs sociales. Alors le pouvoir de l'homme sur son semblable est contenu généralement dans certaines limites; un frein est mis d'ordinaire à la violence ; la règle et la stabilité l'emportent sur l'arbitraire ; bref, la liberté et la propriété pénètrent , par quelque endroit , dans la cabane du serf. Enfin , pendant le désordre d'où sortit triomphant le régime féodal, le serf...
Page 29 - ... tant d'espace intérieur , ni une distribution si bien entendue. Toute idée d'art ou de commodité était étrangère à leur construction ; ils n'avaient aucun caractère de monument , aucun but d'agrément. La défense, la sûreté , telle était l'unique pensée qui s'y manifestait. On choisissait les lieux les plus escarpés, les plus sauvages; et là, selon les accidents du terrain , la construction s'élevait, uniquement destinée à bien repousser les attaques, à bien enfermer ses habitants....
Page 120 - Depuis cette époque jusque vers la fin du règne de Charles-le-Chauve , l'esclavage proprement dit est remplacé par la servitude, dans laquelle la condition humaine est reconnue, respectée, protégée, si ce n'est encore d'une manière suffisante par les lois civiles, au moins plus efficacement par celles de l'Église et par les mœurs sociales. Alors le pouvoir de l'homme...
Page 120 - Dès ce moment, la servitude fut transformée en servage ; le serf ayant retiré sa personne et son champ des mains de son maître, dut à celui-ci non plus son corps ni son bien, mais seulement une partie de son travail et de ses revenus. Dès ce moment il a cessé de servir ; il n'est plus en réalité qu'un tributaire.
Page 146 - Constantin, et l'on a besoin, pour connaître sa condition, de remonter au colonat de l'Empire tel que l'avait réglé la législation romaine. « D'après les codes de Théodose et de Justinien, le colon est l'homme qui, inséparablement attaché à la culture d'un fonds étranger, en fait les fruits siens, moyennant une redevance fixe qu'il paye au propriétaire. Vivre et mourir sur le sol où il est né, c'est là son destin, comme celui de la plante; mais, esclave par rapport à la terre, il...
Page 280 - quand les corvées consistaient en œuvres manuelles, comme éta' celles de faucilles , faux , rateaux, tous les ménages de cet13H 31.2 13. L'Anyaric. On donnait le nom ffangaries ' et de parangaries à des services de corps de toute espèce, qu'on a plus tard désignés sous le nom général de corvées*. Dans un sens particulier, on entendait par angaries, des corvées de charrois, qui consistaient dans l'obligation imposée aux vassaux d'angarier, comme on disait dans le vieux langage , c'est-à-dire...
Page 282 - ... garda assidûment ; on y soutint de longs siéges. Les bourgeois firent comme les nobles : les villes, les bourgs, furent fortifiés. La guerre les menaçait si constamment que , dans plusieurs , un enfant était tenu , à poste fixe et en guise de sentinelle, dans le chocher de l'église , chargé d'observer ce qui se passait au loin , et d'annoncer l'approche de l'ennemi. Bien plus, l'ennemi était souvent au dedans des murs, dans la rue voisine, dans la maison mitoyenne; la guerre pouvait...

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