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elle-même les gradins par lesquels il a monté sur le piédestal. Il se jette à genoux, et lève les mains et les yeux au ciel.)

Dieux immortels! Vénus! Galathée ! ô prestige d'un amour forcené !

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Ravissante illusion qui passes jusqu'à mes oreilles, ahı! n'abandonne jamais mes sens.

GALATHÉE fait quelques pas, et touche un marbre. Ce n'est plus moi.

(Pygmalion, dans une agitation, dans des transports qu'il a l'écoute peine à contenir, suit tous ses mouvements, l'observe avec une avide attention qui lui permet à peine de respirer. Galathée s'avance vers lui et le regarde; il se lève précipitamment, lui tend les bras, et la regarde avec extase. Elle pose une main sur lui; il tressaille, prend cette main, la porte à son cœur, et la couvre d'ardents baisers.)

GALATHÉE, avec un soupir.

Ah! encore moi.

PYGMALION.

Oui, cher et charmant objet, oui, digne chef-d'œu vre de mes mains, de mon cœur et des dieux ; c'est toi, c'est toi seule je t'ai donné tout mon être ; je ne vivrai plus que par toi.

FIN DE PYGMALION.

L'ENGAGEMENT

TÉMÉRAIRE,

COMÉDIE EN TROIS ACTES.

AVERTISSEMENT.

Rien n'est plus plat que cette pièce. Cependant j'ai gardé quelque attachement pour elle, à cause de la gaieté du troisième acte, et de la facilité avec laquelle elle fut faite en trois jours, grâce à la tranquillité et au contentement d'esprit où je vivois alors, sans connoître l'art d'écrire, et sans aucune prétention. Si je fais moi-même l'édition générale, j'espère avoir assez de raison pour en retrancher ce barbouillage, sinon je laisse à ceux que j'aurai chargés de cette entreprise le soin de juger de ce qui convient, soit à ma mémoire, soit au goût présent du public.

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TÉMÉRAIRE.

ACTE PREMIER.

SCÈNE I.

ISABELLE, ÉLIANTE.

ISABELLE.

L'hymen va donc enfin serrer des nœuds si doux ;
Valère, à son retour, doit être votre époux :
Vous allez être heureuse. Ah! ma chère Éliante !
ÉLIANTE.

Vous soupirez? Eh bien! si l'exemple vous tente,
Dorante vous adore, et vous le voyez bien.
Pourquoi gêner ainsi votre cœur et le sien?

Car vous l'aimez un peu : du moins je le soupçonne.

ISABELLE.

Non, l'hymen n'aura plus de droits sur ma personne, Cousine; un premier choix m'a trop mal réussi.

ÉLIANTE.

Prenez votre revanche en faisant celui-ci.

ISABELLE.

Je veux suivre la loi que j'ai su me prescrire ;
Ou du moins.... Car Dorante a voulu me séduire,
Sous le feint nom d'ami s'emparer de mon cœur.
Serois-je donc ainsi la dupe d'un trompeur,
Qui, par le succès même, en seroit plus coupable,
Et qui l'est trop, peut-être?

ÉLIANTE.

Il est donc pardonnable.

ISABELLE.

Point; il ne m'aura pas trompée impunément.
Il vient. Eloignons-nous, ma cousine, un moment.
Il n'est pas de son but aussi près qu'il le pense;
Et je veux à loisir méditer ma vengeance.

SCÈNE II.

DORANTE.

Elle m'évite encor! Que veut dire ceci?
Sur l'état de son cœur quand serai-je éclairci?
Hasardons de parler.... Son humeur m'épouvante ...
Garlin connoît beaucoup sa nouvelle suivante;
(Il aperçoit Carlin.)

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