M. Saunier demande à renvoyer sa communication sur les Le Nain à la prochaine séance. M. Rouveyre analyse l'oeuvre de Salomon de Brosse, et plus particulièrement l'ensemble et les détails du palais du Luxembourg qui est à la fois, comme l'on sait, la conception principale de cet architecte célèbre et l'un des plus beaux monuments de Paris. M. Fromageot donne communication d'une étude de M. Maurice Boutry sur la baronne Marie de Rieben. Cette jolie personne, au caractère équivoque, habita successivement au XVIIe siècle : l'hôtel d'Entraigues, rue de Tournon, puis l'hôtel de Strasbourg, rue du Sépulcre (rue du Dragon actuelle) pour se fixer enfin à l'hôtel de Bissy, rue de Vaugirard. Vers 1757 elle passait, aux yeux de la police, pour une sorte d'intrigante qui entretenait des relations d'espionnage avec le représentant du gouvernement prussien d'alors. Des mesures de rigueur furent prises contre elle : elle fut mise à la Bastille, puis relâchée faute de preuves, preuves qu'elle avait su habilement faire disparaître, paraît-il. Le ministre de la police, continuant à la considérer comme dangereuse, signa son arrêt d'expulsion du royaume. Devant cette décision elle temporisa, se dit malade, demanda un délai et finalement parvint à rester à Paris où, sans interruption, on la retrouve encore, seize ans après, occupant toujours son appartement de la rue de Vaugirard, ayant su se rendre plus favorables les représentants soupçonneux de l'autorité royale. Prochain ordre du jour : M. Charles Saunier : Notes sur les Le Nain et sur FantinLatour. La séance est levée à 10 heures et quart. Vendredi, 28 avril, 9 heures du soir. Membres présents: MM. Sudre, H. Masson, Laschett, Mouton, Raflin, Saunier et Schurr. Excusés MM. Fromageot, Herbet, Rouveyre et Toulouze. En l'absence de M. Rouveyre, M. Sudre est invité à prési der la séance, et le comité procède à l'élection de son bureau pour la session 1905-1906. MM. Rouveyre, président sortant; Gerbaux, vice-président, et H. Masson, secrétaire sont maintenus dans leurs fonctions respectives. M. Léo Mouton informe ses collègues que les titres de propriété de la maison située à l'angle de la rue Bonaparte, et portant le no 9 du quaï Malaquais, lui ayant été gracieusement communiqués, il se propose d'en extraire les éléments les plus intéressants, propres à la rédaction d'une notice particulière sur ce vieil immeuble du xvire siècle. M. Saunier fait part de la décision favorable prise par le Conseil d'administration de la Société concernant deux vœux émis par M. Masson et acceptés par le comité D et par le comité B l'un relatif à la reliure du Bulletin, l'autre au transfert, dans le square nord de Saint-Germain-des-Prés, de l'ancien portail de la chapelle de la Vierge de l'Abbaye, et qui, actuellement, se trouve réédifié dans le jardin de l'Hôtel de Cluny. Il donne ensuite lecture d'une notice biographique d'Antony Valabrègue sur les trois frères Le Nain, peintres réputés du xviie siècle, que notre VIe arrondissement peut légitimement revendiquer par leur qualité d'anciens habitants de son territoire. Jal a en effet établi, par la production d'actes d'état civil, que les deux aînés, Antoine et Louis, moururent à deux jours de distance chez un M. Bobière rue du Vieux-Colombier, le premier, le 23 mai 1648, le second, le 25 mai suivant. Quant au troisième, Mathieu, il survécut près de vingt-neuf ans à ses frères, et ce fut dans sa propre maison de la rue Honoré'Chevalier qu'il décéda, le 20 avril 1677, âgé de soixante et dix ans. * M. Saunier retrace également la vie du peintre Henri Fantin-Latour récemment décédé. Né à Grenoble en 1836, c'est aussi dans nos quartiers que s'écoula la plus grande partie de son existence et que ses principales œuvres furent conçues (1). Prochain ordre du jour : M. Numa Raflin: Essai d'une nomenclature des associa (1) Voir page 77. Sté Hque DU vie. 1905. 3 tions et des œuvres, existant dans le VIe arrondissement, au début du xxe siècle. La séance est levée à 9 heures 45. Vendredi, 26 mai 1905, 9 heures du soir. Membres présents: MM. Rouveyre, Henri Masson, Florange, Laschett, Léo Mouton, Henri Nocq, Raflin, Saunier et Sudre. Excusés: MM. Herbet et Mimerel. M. Saunier, au nom de M. Mimerel, communique une lettre d'Anne de Lévis, duc de Ventadour, adressée de Tournon, le 7 novembre 1616, au sieur Louis de La Grange, son secrétaire. Dans cette épître le duc mande de louer immédiatement à Paris, aux environs de son hôtel, soit dans la rue Dauphine ou autour de l'église St-André des Arts, un logis tout meublé assez important, destiné à recevoir, dès la fin du mois, son fils, le comte de la Voulte et la suite de celui-ci composée de trente-cinq personnes et d'un équipage de dix-huit chevaux. Le secrétaire, d'après une quittance jointe à la lettre, s'acquitta aussitôt de la commission qui lui était confiée et passa engagement, le 23 du même mois, avec un sieur Mallet pour la location de tout le logis garni de celui-ci. Cette location était faite moyennant une redevance journalière de huit livres; pour ce prix, l'hôte, en dehors du local et de l'ameublement ordinaire, devait encore fournir gratuitement: vingt lits garnis, deux douzaines et demie de serviettes, deux nappes de table et tout le linge de cuisine, avec cette clause réciproque et curieuse « qu'il lui sera baillé » à lui Mallet « le plat ordinaire' qu'est accoustumé estre baillé par les locataires à leurs hôtes ». M. Saunier ajoute que ce dernier document ne précisant pas la situation du logis de Mallet, il serait peut-être intéressant de la rechercher et de la déterminer. M. Raflin donne différents détails sur les anciennes associations qui, au xvire et au commencement du XIXe siècle, tinrent leurs assises sur notre territoire. Puis il énumère successivement toutes les sociétés scientifiques, historiques, littéraires, artistiques, pédagogiques, corporatives, charitables, sportives et autres qu'il a trouvé fixées sur le VIo arrondissement en l'année 1903. Leur nombre est assez élevé il est de 274. 51 ont leur siège à l'Hôtel des Sociétés savantes rue Danton; 25 au Cercle de la Librairie boulevard Saint-Germain; et 10 sont installées dans la seule rue de Rennes. Par leur importance, leurs moyens et leur action, on remarque plus particulièrement la Société historique (fondée en 1833 sous le titre d'Institut historique), la Société philologique, l'Association polytechnique, l'Association philotechnique, la Société corporative de Secours mutuels des Typographes (fondée en 1839), - la Société de production (fondée par Buchez), la Société coopérative des Employés civils de la ville de Paris et de l'État. — Et aussi, à titre de singularité, la Société des Vieux papiers, fondée en faveur et pour secourir les anciens militaires malheureux; le Syndicat des Poètes, et le Syndicat des Concierges. - M. Mouton observe que dans la nomenclature que vient de faire M. Raflin, une assez grande partie des sociétés qui se qualifient littéraires ou scientifiques, ne sont, en réalité, que des associations purement nominales, dont le bulletin seul, publié par elles, peut faire soupçonner l'existence. Il pourrait signaler, entre autres, une société ne comptant pas plus de trois membres ! Et le cas n'est pas unique. Il faudrait donc distinguer les sociétés sérieuses, dignes de ce nom, des sociét tés éphémères ou fictives. La prochaine séance est fixée au 27 octobre 1905. M. Rouveyre: Quelques noms de rues du VIe arrondisse ment. M. Raflin Les Transports en commun dans l'arrondissement en 1838 et en 1900. La séance est lévée à 10 heures. CONSEIL D'ADMINISTRATION Mardi, 14 février, 9 heures du soir. Président: M. Félix Herbet; vice-présidents: MM. A. Bruel et de la Guibourgère; secrétaire : M. Charles Saunier. Membres présents: MM. Caussinus, Dorez, Hoffbauer, Nocq, Soudée, Sudre, Théo de Bellefonds, Toulouze et Vaillant, membres du Conseil; MM. Baillière et Rouveyre, présidents de Comités. Excusés: MM. P. Fromageot, Marais et Thureau. M. le Président annonce que se conformant à la décision prise dans le dernier conseil, il a fait la déclaration légale exigée par la loi de juillet 1901, sur les Associations, et présente le numéro du Journal officiel où l'insertion légale a paru. M. le Président rappelle qu'aux termes des statuts, les cinq membres les plus anciens du Conseil sont soumis à la formalité du renouvellement. Ces membres sont : MM. Hoffbauer, Théo de Bellefonds, Toulouze, Nocq et M. Dureau décédé au cours de l'année 1904. M. Vaillant trésorier fait connaître la situation financière au 30 janvier 1905: |