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Ordre du jour du vendredi 20 octobre:

M. Loyer Le rôle de La Martinière dans la fondation de l'École de médecine.

M. Laschett: La Garde nationale.

M. Raflin Quelques auteurs et quelques publications de 1848.

M. Théo de Bellefonds : Les élections du VIo arrondissement depuis 1867.

La séance est levée à 10 heures et demie.

COMITÉ D. HISTOIRE GÉNÉRALE, BIOGRAPHIE,

ICONOGRAPHIE.

Président : M. ED. ROUVEYRE.

Vice-Président : M. FERNAND GERBAUX.
Secrétaire : M. HENRI MASSON.

Vendredi, 27 janvier 1905, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Rouveyre, H. Masson, Bruel, Demombynes, Victor Dujardin, André Dureau, Fromageot, Guadet, Herbet, Laschett, Raflin, Saunier, Sudre, Toulouze et Veux.

M. Raflin rend compte de la visite faite, le 3 janvier dernier, par quelques membres de notre comité, de l'appartement occupé jadis par Auguste Comte, 10, rue Monsieur-lePrince (1). Il rappelle les habitudes intimes du philosophe, son genre d'existence plus que modeste, ses repas lacédémoniens; détaille les dispositions du logis, lequel est resté immuable depuis cinquante ans, tel qu'il était du vivant de son hôte, garni de tout son vieux mobilier archaïque, de ses portraits familiers et de la bibliothèque où le maître aimait à choisir le ivre où son esprit se reposait de ses graves méditations. Rien n'a été distrait. Et toutes ces choses muettes, respectées et conservées avec un soin jaloux par les disciples et les conti

(1) Voir page 140.

nuateurs d'Auguste Comte, évoquent encore la lointaine image du profond penseur à jamais disparu.

M. Toulouze donne communication d'une étude biographique assez étendue sur les Gannal. Ces Gannal, qui habitèrent de 1840 à 1904, le no 6 de la rue de Seine, furent des chimistes réputés pour leurs découvertes de procédés permettant la conservation prolongée des matières organiques, et sont encore plus particulièrement connus par leurs moyens d'embaumement des corps humains. Ces moyens, depuis soixante-quinze ans, ont été appliqués par eux, avec succès paraît-il, à plus de trois mille huit cents individus, parmi lesquels se trouve une quantité de personnalités en renom dont M. Toulouze a pris soin d'établir une longue et intéressante nomenclature. Le travail de M. Toulouze analyse et compare les procédés empiriques employés par les anciens avec ceux plus rationnels de leurs continuateurs modernes, et conclut à la supériorité de ces derniers.

A propos de ce sujet, quelque peu macabre, M. Demombynes donne quelques explications sur les pratiques d'embaumement des Egyptiens, et M. Raflin observe que Gannal a également embaumé, en 1891, le corps de Mario Proth, dont le nom ne se trouve pas cité dans la liste de M. Toulouze.

M. Fromageot signale que dans les fouilles pratiquées rue de Rennes, pour l'établissement de la ligne souterraine du chemin de fer métropolitain, il a été découvert dernièrement, à une profondeur d'environ huit mètres, deux vestiges attestant, une fois de plus, la présence dans nos régions d'animaux fossiles dont les races ont entièrement disparu.

Il s'agit de deux molaires, l'une inférieure droite d'un mammouth, l'autre supérieure d'un rhinocéros tichorinus. Ces curieux débris, trouvés dans le terrain quaternaire, par M. le docteur Capitan, professeur d'anthropologie, et par M. Thieullen, étaient accompagnés d'un certain nombre de silex taillés grossièrement qui, également, nous montrent le séjour de l'homme sur notre sol parisien à ces époques lointaines.

M. Raflin rappelle la disparition de plusieurs notabilités

littéraires, scientifiques ou artistiques, habitant notre arrondissement, survenue pendant le cours de l'année précédente. Sont décédés: J.-B. NOIROT, fondateur de la librairie des Sciences sociales; le peintre FANTIN-LATOUR; le sculpteur BARTHOLDI; WALLON, secrétaire de l'Académie des Inscriptions; le linguiste LEFÈVRE; LE BAS, Supérieur du séminaire de SaintSulpice; Philibert SOUPÉ, etc.

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M. Rouveyre fait don à la Société de deux portraits gravés d'après Duplessis-Bertaux, l'un de Danton, l'autre d'Anacharsis Clootz; - M. Raflin, d'un volume, avec portrait, où se trouvent recueillis diverses notices nécrologiques sur l'imprimeur Eugène Plon (1836-1895); M. Dujardin, du cliché des armoiries du comte de Provence destiné à illustrer, dans le Bulletin de la Société, un article de M. Demombynes; Dureau fils, du portrait du médecin Antoine Portal, gravé en 1782, par J.-P. Dupui, d'après Pujos.

D'unanimes remerciements sont adressés à chacun des donateurs.

Prochain ordre du jour :

M. E. Rouveyre: Salomon de Brossé, architecte du Luxembourg.

M. Ch. Saunier: Les domiciles de Fantin-Latour.

La séance est levée à 10 heures et demie.

Vendredi, 24 février, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Rouveyre, H. Masson, Bruel, Demombynes, Fromageot, Herbet, Laschett, ́Mimerel, Mouton, Nocq, Raflin, Saunier, Semichon et Sudre.

M. Raflin complète sa dernière communication sur Auguste Comte par quelques faits nouveaux, et parle également de la librairie phalanstérienne dont le siège est actuellement au no 23 de la rue du Cherche-Midi.

M. Demombynes, ayant eu connaissance de documents. inédits découverts aux Archives nationales par M. Hustin, reprend, avec l'espérance d'arriver à une conclusion plus précise, les différents éléments qui lui ont servi tout d'abord

à rédiger sa communication sur le local occupé par le comte de Provence au Petit-Luxembourg, lors de son départ clandestin de 1791.

D'après l'opinion généralement admise jusqu'ici, l'appartement occupé par MONSIEUR était situé au premier étage des bâtiments qui se trouvent à gauche de la porte d'entrée de la résidence présidentielle actuelle. Or, un procès-verbal, dressé dès le lendemain de la fuite du prince par le juge de paix de la section du Luxembourg, vient complètement controuver cette assertion. D'après cette pièce, les locaux du premier étage étaient exclusivement réservés à l'habitation de Madame, tandis que le rez-de-chaussée, en entier, formait l'appartement de Monsieur. Un corridor établi dans l'ancien bâtiment de jonction, situé en bordure de la rue de Vaugirard, le faisait communiquer avec le Grand Palais. Il y a là, évidemment, une contradiction formelle avec le récit même, publié plus tard, du comte de Provence : la version nouvelle donnée par le juge de paix se trouvant en quelque sorte également confirmée par des plans dressés quelques années avant l'événement du mois de juin 1791. M. Demombynes estime donc qu'il est absolument nécessaire d'éclaircir ce point obscur avant de présenter définitivement le travail qu'il a déjà soumis au Comité.

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Sur la demande de plusieurs membres, et quoique ce document n'intéresse pas directement le VIo arrondissement, le secrétaire donne lecture de la Lettre en vers de Loret du 16 septembre 1656. Cette lettre ignorée jusqu'ici, et dont l'existence a été niée autrefois par le comte de Laborde, a été retrouvée il y a plusieurs années déjà par M. Henri Masson. Elle relate les événements connus de l'Entrée de la reine Christine de Suède à Paris, l'incendie du Pont-Rouge, ainsi que le feu d'artifice tiré sur la Seine à l'occasion de la victoire remportée aux Dardanelles, par les Vénitiens, sur l'escadre ottomane. La publication de ce texte, qui vient compléter la série des gazettes de notre vieux versificateur parisien, sera prochainement faite dans le Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France.

M. Bruel fait connaître une pièce d'archives, datée de 1721

et signée d'un certain Théru, où se trouve dénoncé au lieutenant de police un individu du nom de Des Rochers, habitant de la rue du Four à l'angle de la rue du Sépulcre, comme étant un libertin effrené et comme ayant débauché plusieurs jeunes gens du quartier en les entraînant dans de mauvais lieux et en leur faisant fréquenter les maisons de jeu de la foire Saint-Germain. Le dénonciateur conclut en demandant à la police de mettre un terme aux agissements délictueux de ce Des Rochers, en le faisant condamner à la prison et en en débarrassant le quartier.

M. Raflin signale parmi les anciennes industries qui, autrefois, s'exerçaient sur notre rive gauche, celle de Me Peyronnet, coiffeuse, rue de Furstemberg, laquelle, en 1730, était chargée de fabriquer les perruques de la reine Marie Lecksinska; celle de Prevost, chapelier, rue Guénégaud, qui, en l'année 1750, employait dans sa fabrication jusqu'à soixante mille peaux de lapin; celle de Mlle Merlu, lingère très réputée pour ses trousseaux de fiançailles, qui, en 1771, habitait la rue Taranne; et aussi celle de Mile Rousseau dont le magasin de lingerie se voyait, à la même époque, au coin de la rue du Théâtre-Français. Ce fut elle qui inventa, paraîtil, le bonnet dit « à la Randan ».

M. Rouveyre fait don à la Société d'une assiette en faïence, décorée d'une vignette représentant la façade du palais du Luxembourg.

Prochain ordre du jour :

M. Edouard Rouveyre: Salomon de Brosse, architecte du Luxembourg.

M. Charles Saunier : Notes sur les Le Nain et sur Fantin Latour.

La séance est levée à 10 heures et demie.

Vendredi, 24 mars, 9 heures du soir.

Membres présents: MM. Rouveyre, H. Masson, Florange, Fromageot, Laschett, Mimerel, Mouton, Saunier et Sudre.

Excusé M. Herbet.

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